Alors que la nouvelle PPE, ambitieuse pour l’énergie éolienne, devrait être fixée par décret début 2020, les acteurs de la filière de l’éolien français se sont donnés rendez-vous pour leur colloque national annuel, le 16 et 17 octobre 2019. L’optimisme semblait de mise, car de nombreux freins au plein développement de l’éolien, en particulier l’éolien en mer, sont en passe d’être levés.
« L’éolien compétitif est désormais une réalité en France »
Pour la dixième année consécutive, France Energie Eolien (FEE), le syndicat des professionnels français de l’énergie éolienne, a organisé son colloque national au Parc Floral de Paris. Le thème de cette année était « Protéger l’avenir », en phase avec la montée des inquiétudes mondiales sur les effets du changement climatique.
[#cne2019] @Actuenviro présent au discours de @Yann_A_B à la conférence plénière d’ouverture de la 2e journée du colloque éolien. Témoignage de la dégradation de l’environnement pour une invite au(x) changement(s). pic.twitter.com/FDU2Rbyy9D
— Les coulisses d'Actu-Environnement (@Actuenv_inside) October 17, 2019
En la matière, l’éolien a une carte centrale à jouer. Il s’agit, avec le photovoltaïque, de la « nouvelle EnR » la plus mature. Son potentiel en France est élevé, et sa part dans le mix électrique ne cesse d’augmenter. Ses coûts ont fortement diminué ces derniers années, s’établissant aujourd’hui, en France, à 62 euro le MWh en moyenne : « l’éolien compétitif est désormais une réalité en France », comme l’a affirmé durant le colloque Etienne Pourcher, de l’Observatoire des Energies de la Mer.
« L’éolien permet la diversification du mix énergétique français, générant une énergie propre, sûre, inépuisable et compétitive. Il s’impose comme l’un des impératifs catégoriques à la réussite de la transition énergétique en France et dans le monde », a ainsi déclaré Pauline Le Berthe, déléguée générale de FEE, la veille de l’ouverture du colloque.
Une PPE ambitieuse, pour une énergie appréciée des Français
La filière a atteint in extremis, malgré des ralentissements administratifs et des recours systématiques, l’ objectif de 15 GW installés à fin 2018, fixés par la précédente Programmation pluriannuelle de l’énergie (PPE). La nouvelle PPE, pour la période 2019-2028 est particulièrement ambitieuse : entre 34,1 et 35,6 GW pour l’éolien terrestre et entre 4,7 GW et 5,2 GW pour l’éolien en mer en 2028.
A cette date, si ces objectifs sont tenus, l’éolien couvrira ainsi 23% de la consommation d’électricité en France : « Si nous réussissons la PPE, nous pourrons alors réussir la nouvelle révolution industrielle en France », a déclaré avec enthousiasme Barbara Pompili, Présidente de la Commission du développement durable à l’Assemblée nationale. La filière attend avec impatience que cette PPE soit figée par décret, sans doute début 2020.
Le colloque a été aussi l’occasion de rappeler que, malgré le bruit que peuvent faire les opposants, 73% des Français ont une bonne image de l’éolien. Un chiffre qui monte à 80% pour les riverains : « un opposant sur deux à l’éolien pendant la phase de projet d’un parc éolien près de chez lui a changé d’avis une fois le parc installé » ont souligné les représentant de la FFE. Le gouvernement travaille actuellement à simplifier les possibilités de recours contre les parcs éoliens, afin d’accélérer leur mise en service.
L’éolien en mer : les voyants sont enfin au vert
Beaucoup d’espoirs reposent également sur l’éolien en mer, au rendement bien plus élevé que l’éolien terrestre. La France dispose du deuxième potentiel européen en la matière (30 W selon l’Ademe), mais, malgré des appels d’offre lancés dès 2011, aucune éolienne en mer n’est encore en service.
Pour autant, les voyants semblent enfin au vert : sept projets de parcs en mer ont été définitivement validés, en Bretagne, Normandie et Loire-Atlantique, et devraient entrer en service à partir de 2021-2022. « La France sera le 4eme pays à installer de l’éolien en mer à l’horizon 2022 mais il faut un horizon dégagé » ont affirmé avec une pointe de malice les représentants de WindEurope, syndicat européen des professionnels de l’éolien.
Autre préoccupation majeure : travailler au pilotage de la production et de la consommation, via des smart grids, afin de pallier l’intermittence de cette énergie. Les technologies numériques peuvent également aider à mieux prévoir le vent, et donc la production éolienne : « On met de l’intelligence partout sur notre réseau pour mieux anticiper le vent et ainsi accroître notre capacité de transport de l’électricité issue de l’éolien ; grâce à cette prédiction, la production éolienne peut désormais venir sur les marchés temps réel et peut ainsi contribuer au réseau et au système énergétique », a déclaré François Brottes, de RTE.
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