Le 17 septembre 2019, le Réseau de transport d’électricité (RTE) a publié sa stratégie à l’horizon 2035, avec le « Schéma Décennal de Développement du Réseau ». Selon cette feuille de route, 33 milliards d’euros seront nécessaires afin d’investir et moderniser le réseau, tout en le raccordant aux énergies décentralisées.
Un réseau en pleine restructuration
Le réseau électrique va évoluer avec le plan stratégique présenté par RTE le 17 septembre 2019. En 2035, la production d’électricité sera très différente d’aujourd’hui avec notamment un basculement progressif de l’énergie nucléaire vers les énergies renouvelables. Le gouvernement d’Edouard Philippe a repoussé l’objectif d’un mix électrique assuré à 50 % par le nucléaire en 2035 (au lieu de 2025 initialement prévu), et du même coup, la fermeture de quatorze réacteurs nucléaires. Ainsi, progressivement, les énergies renouvelables prendront le relai, laissant au réseau le temps de s’adapter. Interrogé sur cette transformation par Hedwige Chevrillon lors de BFM Business, François Brottes, explique : « Il ne faut pas voir le réseau comme un squelette, mais plutôt comme un athlète du haut niveau qui passe du triathlon au décathlon ». Autrement dit, le passage d’une source d’énergie à l’autre va nécessiter des adaptations.
Au total, RTE prévoit une enveloppe de 33 milliards d’euros pour adapter le réseau. L’objectif est simple : « adapter le réseau aux orientations de la future Programmation pluriannuelle de l’énergie (PPE) et à l’évolution des mix énergétiques des pays voisins, tout en s’appuyant au maximum sur les lignes existantes ». Mais concrètement, pas moins de 7 milliards serviront uniquement au raccordement des parcs éoliens en mer. Par ailleurs, la synthèse de RTE signale que « le développement de l’autoconsommation n’a pas, en tant que tel, d’influence sur les perspectives d’évolution du réseau de transport ».
Un réseau électrique optimisé par RTE
Alors que le coût de l’énergie est devenu un sujet de tensions sociales, les consommateurs anticipent une hausse de la facture d’électricité au cours des prochaines années. Et comme l’explique entre autres Christophe Bonnery, le coût de l’évolution des infrastructures de transport et de distribution d’électricité ne doit pas être sous-estimé. En effet, à en croire le Schéma Décennal de Développement du Réseau il faudrait prévoir « 2 milliards d’€ par an dans la prochaine décennie contre 1,3 milliard d’€ aujourd’hui ».
Toutefois, le président du directoire de RTE nuance en comparant les situations française et allemande. Dans cette perspective, François Brottes montre que ces investissements restent relativement limités : « Nous estimons le coût de notre projet à 21 milliards d’euros sur dix ans, quand les Allemands prévoient 60 milliards ». Et pour cause, en se privant de l’atout nucléaire, l’Allemagne a considérablement compliqué sa transition énergétique. Néanmoins, la situation n’est pas simple en France ; c’est pourquoi, RTE assure : « le SDDR est optimisé afin de limiter l’augmentation des besoins d’investissements tout en permettant l’atteinte des objectifs de la PPE ». Le document a été présenté ce 18 septembre 2019 à la Commission de régulation de l’énergie (CRE).
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