Raphaël Schellenberger : "Avec François de Rugy, ce n’est pas l’écologie qui agit, c’est l’écologie facile à vendre"

Raphaël Schellenberger : “Avec François de Rugy, ce n’est pas l’écologie qui agit, c’est l’écologie facile à vendre”

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Alors que le projet de loi énergie-climat a été voté en première lecture à l’Assemblée nationale le 28 juin 2019, le député Républicain, Raphaël Schellenberger nous explique pourquoi ce texte ne répond pas réellement à “l’urgence climatique”. Selon lui, les choix de François de Rugy ne sont pas conformes à l’ambition prioritaire de la Programmation pluriannuelle de l’énergie (PPE), à savoir : la décarbonation de notre économie !  

Malheureusement, je ne le crois pas. En commission, j’avais pourtant déposé un amendement en ce sens. Si on veut que les objectifs du gouvernement en matière de décarbonation soient sincères, pour l’électricité, commençons par fermer les moyens de production carbonés, avant de fermer les centrales nucléaires. Or, aujourd’hui, on prévoit de fermer une centrale nucléaire, celle de Fessenheim, avant les centrales à charbon, sans parler des tranches au gaz et au fioul. C’est quand même invraisemblable !

D’ailleurs, les explications de François de Rugy lors de l’examen du projet de loi sont assez difficilement compréhensibles. À notre époque, l’acceptation d’infrastructures énergétiques devient de plus en plus compliquée, comme en atteste le syndrome Not in my back yard (NIMBY). C’est pourquoi, si je suis d’accord avec le ministre de la Transition écologique et solidaire lorsqu’il dit que l’énergie doit rester une politique à la maille nationale, je constate que ce n’est déjà plus le cas depuis longtemps et que sa politique accentue le phénomène. Je m’explique…

Au cours des dernières années, le système énergétique français n’a pas arrêté de se décentraliser. Et pour permettre cette décentralisation, on supporte des coûts, notamment de réseau, qui sont de plus en plus colossaux. La vérité, c’est que le pari des EnR fait par le gouvernement repose justement sur la décentralisation, avec une sorte de sobriété énergétique qu’on partagerait sur tout le territoire. Le discours de François de Rugy, tendant à dire qu’il faut rester au niveau national pour déterminer l’emplacement des infrastructures énergétiques, entretient donc une évidente confusion, car il est valable tant pour les centrales nucléaires, que pour les parcs éoliens.

Sur l’ensemble de ces projets, on dénombre de multiples contentieux, avec une levée de bouclier des riverains. Or lorsqu’on installe des EnR intermittentes, on obtient au mieux un taux de disponibilité de 45% (avec les éoliennes en mer), cela ne sera donc pas toujours suffisant pour répondre au besoin d’un territoire. Dans cette hypothèse, il faudra également installer des moyens de production pilotables ; la population se verra alors imposer 2 infrastructures, au lieu d’une seule, ce n’est pas rationnel ! Avec François de Rugy, ce n’est pas l’écologie qui agit, c’est l’écologie facile à vendre… Mais la réalité est bien plus complexe.

  • La loi énergie-climat souhaite faire évoluer le mode de calcul du tarif de l’électricité, quelle est votre position sur le sujet ?

Aujourd’hui, c’est incompréhensible que EDF soit obligé de financer ses concurrents. Des acteurs qui, souvent, ne produisent d’ailleurs absolument pas d’électricité. L’augmentation des tarifs est d’une part la conséquence de cette situation ubuesque, mais aussi la résultante de l’intégration massive des énergies renouvelables intermittentes sur le réseau électrique, au détriment des énergies pilotables, et notamment du nucléaire.

Pour l’instant, on fait comme s’il n’existait qu’un seul marché de l’électricité, quel que soit le moyen de production initial. Aujourd’hui, on a pourtant d’un côté le nucléaire historique qui ne coûte pas cher, car les infrastructures sont déjà amorties, et d’autre part, nous avons les énergies intermittentes dont la part ne cesse de croître au sein du mix électrique. Bien qu’on nous répète à l’envie que les énergies vertes sont compétitives, leur impact sur la facture d’électricité commence à peine à se faire sentir. Avec leur montée en puissance, on se rend finalement compte qu’elles nécessitent des investissements colossaux…

  • Le texte prévoit également de réformer l’Accès régulé à l’énergie nucléaire historique (ARENH), pour augmenter son plafond, cela vous semble-t-il opportun ? Pourquoi ?

Pour l’ARENH, les discussions sur l’évolution du plafond ne peuvent pas être déconnectées de celles portant sur l’évolution des prix. Concrètement, à partir du moment où l’on souhaite prendre à EDF une part de sa production, au profit des fournisseurs alternatifs, on empêche l’énergéticien de financer ses infrastructures nucléaires avec l’ensemble de sa production, il faut donc nécessairement trouver un équilibre : plus d’ARENH, c’est un ARENH plus cher.

Pour autant, le discours sur la concurrence, je l’accepte en partie. Au demeurant, le problème c’est qu’en relevant le plafond de l’ARENH, on arrive à un seuil de concurrence qui capte la compétitivité du modèle énergétique français. À l’origine, le mécanisme de l’ARENH a été créé pour compenser la situation de monopole sur la production électrique d’origine nucléaire. En effet, EDF dispose d’un monopole sur l’énergie nucléaire, c’est le seul opérateur à avoir l’autorisation pour faire tourner des centrales nucléaires dans notre pays. C’est pourquoi, il a été décidé d’introduire ce mécanisme correctif. Aujourd’hui cependant, celui-ci risque d’oblitérer les capacités d’investissement d’EDF, et cela n’est pas acceptable.

  • Avec d’autres parlementaires, vous avez signé une proposition de résolution sur l’avenir de l’hydroélectricité, avez-vous été rassuré par le discours de politique générale d’Édouard Philippe ?

Avec le discours d’Édouard Philippe, le gouvernement a décidé de se saisir de la question de l’hydroélectricité. Est-ce que pour autant on peut être totalement rassuré, je ne le pense pas. Il est important que nos barrages demeurent des infrastructures publiques, car ces installations ne servent pas uniquement à la production d’électricité. Les retenues d’eau permettent notamment l’étiage des cours d’eau et la préservation d’une ressource stratégique.

Par contre, si ces déclarations ont uniquement pour vocation de justifier la stratégie du gouvernement, qui consiste à créer deux EDF, un EDF bleu et un EDF vert, alors je serais extrêmement vigilant. À la lumière de l’expérience de Fessenheim, je ne souhaite pas que le nucléaire français devienne la propriété d’une filiale d’EDF qui serait à capitaux 100% publics. Car si on a pu prolonger l’exploitation de la centrale de Fessenheim au cours des 7 dernières années, c’est uniquement grâce à la gouvernance indépendante de l’entreprise. Dans une entreprise à capitaux 100% publics, à partir du moment où la décision politique de fermer Fessenheim aurait été actée, l’unité de production aurait dû fermer ses portes immédiatement. La volatilité de la décision politique est telle que je préfère avoir un système protecteur de la stabilité de notre stratégie énergétique…

  • Pour les passoires thermiques, pensez-vous que cette loi permettra de tenir la promesse de campagne d’Emmanuel Macron ? Faut-il vraiment interdire la location de ces logements ?

Ce qui est dans la loi, ce n’est pas l’interdiction de la location ! C’est la mise sous séquestre d’une part du prix de vente d’un bien, qui ne correspondrait pas à certains standards d’isolation. C’est évidemment attentatoire à la propriété privée, qui est pourtant un des fondements de notre démocratie. Je commence à être excédé par cette politique d’un autre temps, qui consiste à dire aux gens ce qu’ils doivent faire, à leur distribuer des bons et des mauvais points… A-t-on déjà oublié le mouvement des Gilets Jaunes ?

L’exécutif va-t-il continuer à jouer de la carotte et du bâton indéfiniment ? Les gens n’en peuvent plus de cette façon de faire. Et là on voudrait faire accélérer le pas ? Je pense que nous aurions pu résoudre le problème de la précarité énergétique en orientant notre réflexion sur la problématique de l’insalubrité. Et pourtant, ce n’est pas du tout l’approche retenue par le gouvernement. Au contraire, le parti pris par le gouvernement consiste à spoiler les propriétaires vendeurs d’un bien, en fonction de sa performance énergétique. C’est particulièrement scandaleux et totalement absurde car cela va produire des effets contre-productifs. En effet, cela risque surtout de ralentir la circulation des biens, et donc in fine leur rénovation…

Plutôt que de faciliter les transactions, et de permettre à l’occasion de celles-ci d’augmenter les rénovations, cette mesure va freiner les transactions immobilières. Au bout du compte, cela n’arrangera personne, ni les propriétaires, ni les locataires, ni même la puissance publique qui pourrait en plus finir par perdre des recettes.

  • Êtes-vous d’accord avec le rapport du Haut Conseil pour le climat, pour dire qu’il faut maintenant “agir en cohérence avec les objectifs” ? Quelles solutions faut-il prioritairement envisager selon vous ?

Je suis complètement d’accord pour dire qu’il faut agir en cohérence avec ses objectifs, mais avec une telle formule on enfonce des portes ouvertes ! Il me semble surtout important qu’on se mette d’accord sur les objectifs, et que ces derniers soient cohérents. En matière de politique énergétique, c’est loin d’être le cas. La priorité, c’est évidemment la décarbonation de notre économie, et pour le moment les décisions qui sont prises elles ne sont pas cohérentes avec cette ambition.

En définitive, ce projet de loi énergie-climat, ne fait que réajuster à la marge les incohérences de la loi de transition énergétique. En aucun cas, il ne règle les problèmes. D’abord, on poursuit dans l’erreur en voulant réduire la part du nucléaire français ; ensuite, même si on précise la notion de neutralité carbone en dépassant le facteur 4, on reste loin du compte. Typiquement, le gouvernement fait fausse route sur la question du nucléaire. Il faut savoir que pour rester ne serait-ce qu’à 50% du mix électrique, il faut envisager autre chose qu’une révision du rythme de la baisse. Nous ne le dirons jamais assez, la filière nucléaire représente un atout stratégique pour le système énergétique européen, notamment en raison de sa capacité à intégrer une part importante d’électricité intermittente !

Or, pour maintenir notre parc nucléaire, il va falloir très rapidement lancer de nouveaux chantiers, c’est-à-dire construire d’autres EPR. C’est une décision urgente que le gouvernement ne prend pas et entend renvoyer après la prochaine élection présidentielle… Si cette décision n’est pas prise rapidement, celui qui se retrouvera en responsabilité de conduire notre politique énergétique lors de la prochaine décennie aura sans doute l’obligation de prolonger plusieurs réacteurs de deuxième génération, au moins jusqu’à 60 ans d’exploitation.

Rédigé par : La Rédaction

La Rédaction
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COMMENTAIRES

  • Je me permets de donner une précision sur le commentaire de M. Schellenberger concernant le prix de l’électricité nucléaire, meilleur marché que les énergies renouvelables : s’il est correct de dire que les infrastructures sont déjà amorties, il ne faudrait pas oublier le coût de la mise hors service de ces centrales. Or ce coût, extrêmement important, n’est actuellement pas intégré dans les prix de l’électricité.

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  • Plutôt que perdre du temps et en faire perdre à s’enliser comme Julien Aubert dans les très vieux débats et déclarations bino-binaires “nucléaire/renouvelables”, “centralisation/décentralisation” de l’énergie, Raphaël Schellenberger ferait mieux de se spécialiser le plus qu’il peut dans l’énergie, se tourner plus vers l’avenir que le passé et faire preuve de plus d’ouverture d’esprit car :

    – le fait d’avoir centralisé la production énergétique avec toutes ses conséquences est globalement une erreur (avantages et inconvénients “nets” pris en considération). Des livres comme “la malédiction de l’or noir” l’avaient rappelé à une époque concernant entre autres la Russie, l’Arabie Saoudite etc dont on constate les dépendances économiques et retards, et à chaque transition on a quelques personnes qui refont les mêmes erreurs d’approches et d’analyses, volontairement et/ou involontairement.

    – idem pour avoir misé sur le tout nucléaire dont le lien de la Sfen relayé par Dan sur le prix de 33 euros / MWh ferait rire si le sujet n’était pas si sérieux.

    Les technologies et approches énergétiques évoluent constamment et s’accrocher à un modèle centralisé et au tout nucléaire est complètement idiot, et ce d’autant plus que tous les acteurs sérieux du secteur énergétique, quelles que soient leurs préférences, concluent tous à la nécessité de rattraper nos retards dans les secteur de la chaleur, du solaire thermique, de l’efficacité énergétique etc

    L’électricité ou le carbone ce n’est en effet qu’une modeste partie du problème en France et il serait peut être temps d’avoir une vision globale de l’énergie et de ses multiples paramètres. Si on pense que c’est trop compliqué, on change de secteur plutôt que de répéter régulièrement les mêmes âneries recyclées dans divers article, sans approfondir le sujet.

    – outre ces quelques aspects, je ne vois pas beaucoup de députés qui ont compris le potentiel du secteur des bâtiments et de la construction/rénovation et toutes leurs retombées positives dans le domaine énergétique (entre autres recyclage eau, voire déchets organiques etc) et c’est forcément décentralisé (“advanced triple zero net buildings” etc)

    C’est en effet ballot de faire une centrale nucléaire, de tirer des câbles et infrastructures sur des centaines de km, de devoir assumer du stockage à risques pour plus de 100.000 ans, réchauffer l’air et l’eau, prendre des risques etc quand désormais on dispose de toutes les technologies et que d’autres arrivent pour rendre les bâtiments autonomes en énergie, chaleur, froid, électricité, mobilité etc. à des prix qui comme on le constate, déduction faîtes des factures du réseau et autres abonnements deviennent inférieurs aux réseaux conventionnels, sinon beaucoup de gens et entreprises dans le monde ne changeraient pas.

    Et ce sont des changements qu’il est impératif de prendre en considération sinon on va droit dans le mûr une fois de plus avec la vieille approche.

    Cà fait penser à un ingénieur canadien qui avec ses équipes réalisait des voitures solaires très performantes. Il a fait la une des médias il y a quelques anénes car on lui refusait de rouler sur route alors que son véhicule comportait moins de risques que beaucoup de véhicules conventionnels et ils étaient surtout pour lui.

    Il lui fallait passer par le système centralisé même si ce dernier polluait, était obsolète, coûtait plus cher etc.

    Beaucoup ont utilisé du pétrole et gaz “pour faire comme tout le monde” et c’était plus que ballot comme on le constate, et ce très durablement au plan planétaire.

    Raphaël Schellenberger comme Julien Aubert raisonnent pareil avec le nucléaire. Peut-être que dans une quarantaine d’années, s’ils se consacrent pleinement au sujet énergétique et qu’ils approfondissent, ils comprendront mieux, mais nous n’avons pas le temps d’attendre ni de commettre bourdes sur bourdes parce que l’on improvise sur un sujet.

    Un seul petit exemple parmi d’autres et tombé récemment qui a des conséquences très importantes sur :

    – la différence encore plus élevée entre le coefficient de performances d’un système solaire thermique comparé à une pompe à chaleur et ce alors que la vente des climatiseurs explose (10 à 17 par seconde dans le monde selon les études et jusqu’à au moins 2030 et plus) et pose beaucoup de problèmes
    – la durabilité et le bilan global du système,
    – son potentiel etc

    La question est : faut-il réaliser une centrale nucléaire avec toutes ses infrastructures, supporter ses déchets plus de 100.000 ans ou payer pour tenter de les recycler, dérouler des câbles et infrastructures vieillissantes et coûteuses alors que l’on a quelques 25.000 ponts à rénover pour plusieurs dizaines de milliards d’euros, ou avoir une autre approche décentralisée (pour mémoire on stocke de mieux en mieux et durablement la chaleur comme l’électricité et les coûts ne cessent de baisser) :

    Solaire thermique et hybride : Nouveau type d’aérogel transparent pour capter passivement la chaleur solaire pour le chauffage domestique ou les applications industrielles.

    Il génère des températures beaucoup plus élevées que les capteurs solaires conventionnels – assez pour être utilisé pour le chauffage domestique ou pour les procédés industriels qui nécessitent une chaleur supérieure à 200 degrés Celsius (392 degrés Fahrenheit). Léger, constitué principalement d’air, avec une structure en silice (qui est également utilisée pour la fabrication du verre), il laisse passer facilement la lumière du soleil, mais empêche la chaleur solaire de s’échapper.

    On s’est beaucoup intéressé à trouver un système passif moins coûteux que les capteurs solaires conventionnels pour capter la chaleur solaire aux niveaux de température plus élevés nécessaires au chauffage des locaux, à la transformation des aliments ou à de nombreux procédés industriels.

    L’aérogel, en forme de mousse à base de particules de silice, laisse passer plus de 95 % de la lumière du soleil tout en conservant ses propriétés hautement isolantes. Lors d’essais effectués sur un toit du campus du MIT, un dispositif passif constitué d’un matériau noir absorbant la chaleur recouvert d’une couche du nouvel aérogel a pu atteindre et maintenir une température de 220°C, au milieu d’un hiver à Cambridge, lorsque l’air extérieur était inférieur à 0°C.

    Jusqu’à présent, de telles températures élevées n’étaient possibles qu’en utilisant des systèmes de concentration, avec des miroirs pour concentrer la lumière du soleil sur une ligne ou un point central, mais ce système ne nécessite aucune concentration, ce qui le rend plus simple et moins coûteux. Cela pourrait le rendre utile pour une grande variété d’applications qui nécessitent des niveaux de chaleur plus élevés.

    Par exemple, de simples capteurs sur toit plat sont souvent utilisés pour la production d’eau chaude sanitaire, produisant des températures d’environ 80°C. Mais les températures plus élevées permises par le système à aérogel pourraient rendre de tels systèmes simples utilisables pour le chauffage domestique, et pour alimenter un système de climatisation. Des versions à grande échelle pourraient être utilisées pour fournir de la chaleur pour une grande variété d’applications dans la chimie, la production alimentaire et les procédés de fabrication.

    Dans la plupart des cas, le système de récupération de chaleur passive serait relié à des tuyaux contenant un liquide qui pourrait circuler pour transférer la chaleur à l’endroit où elle est nécessaire et pour certaines utilisations, le système pourrait être raccordé à des caloducs, des dispositifs qui peuvent transférer la chaleur sur une certaine distance sans avoir besoin de pompes ou de pièces mobiles.

    Comme le principe est essentiellement le même, un capteur solaire à base d’aérogel pourrait remplacer directement les capteurs à vide utilisés dans certaines applications existantes, offrant ainsi une option moins coûteuse. Les matériaux utilisés pour fabriquer l’aérogel sont tous abondants et peu coûteux ; la seule partie coûteuse du processus est le séchage, qui nécessite un dispositif spécialisé appelé séchoir à point critique pour permettre un processus de séchage très précis qui extrait les solvants du gel tout en préservant sa structure nanométrique. Une analyse économique préliminaire montre que le système peut être économiquement viable en particulier par rapport aux systèmes sous vide.

    http://news.mit.edu/2019/aerogel-passive-heat-sunlight-0702

    .

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  • 140 projets blockchain décentralisés pour les applications énergétiques, classées en différents groupes en fonction du domaine d’activité, de la plate-forme mise en œuvre et de la stratégie utilisée.

    Les opportunités, les défis potentiels et les limites pour un certain nombre de cas d’utilisation sont examinés, allant du commerce d’énergie peer to peer (P2P) et des applications Internet des objets (IoT) aux marchés décentralisés, au chargement des véhicules électriques et à la mobilité électrique.

    La technologie blockchain pourrait apporter des solutions à certains défis auxquels l’industrie de l’énergie est confrontée. Les exigences pour les futurs systèmes énergétiques peuvent être résumées par trois principes clés : la décarbonisation, la décentralisation et la numérisation, avec une évolution vers l’autonomie énergétique des consommateurs et la baisse des coûts.

    Les développeurs de la technologie blockchain sont en train d’établir des plates-formes numériques transactionnelles qui peuvent être complètement décentralisées et permettre le commerce de l’énergie P2P.

    (Par exemple l’entreprise Solarcoin développée par le MIT couvre déjà plus de 73 pays et rémunère les producteurs et utilisateurs de solaire. Elle permet de donner accès à une énergie plus propre et d’accélérer la transition énergétique)

    Ils développent des marchés locaux de l’énergie et des applications Internet des objets (IoT) qui peuvent jouer un rôle significatif dans les réseaux intelligents.

    Selon PWC, les entreprises du secteur de l’énergie déclarent de plus en plus de coûts énergétiques plus élevés et des revenus plus faibles.

    Dans le même temps, les services publics font face à des demandes de transparence accrue de la part des autorités réglementaires. Par conséquent, toute possibilité d’économies et d’amélioration de l’efficacité dans le fonctionnement des systèmes et des marchés énergétiques peut s’avérer significative.

    Les gains potentiels en matière de transparence et de concurrence pourraient profiter à d’autres objectifs politiques clés liés à l’accès énergétique et à la précarité énergétique.

    Par exemple, selon un rapport du gouvernement britannique de l’Autorité de la concurrence et des marchés, des prix tarifaires mal conçus et l’absence de mobilité sur le marché ont conduit les consommateurs d’électricité à payer en moyenne 1,4 milliard £ par an en prix excessifs pour la période 2012-2015.

    Les plates-formes transactionnelles numériques transactionnelles blockchain pourraient offrir des réductions des coûts d’exploitation, une efficacité accrue, des processus rapides et automatisés, la transparence et la possibilité de réduire les besoins en capitaux des entreprises énergétiques.

    La communication entre les appareils énergétiques (chauffe-eau, véhicules électriques, batteries, installations photovoltaïques solaires, etc.) et avec l’exploitant du réseau (smart grids) permet d’améliorer l’efficacité énergétique donc d’économiser drastiquement l’énergie au plan global en abaissant également les coûts.

    Il devient également possible d’identifier si le kWh actuellement utilisé par un consommateur a été produit via des systèmes à énergie renouvelable propres ou des systèmes traditionnels polluants.

    Ces nouvelles approches qui évoluent rapidement peuvent clairement profiter à l’exploitation des systèmes énergétiques, aux marchés et aux consommateurs.

    Par ailleurs dans de nombreuses régions entre autres d’Afrique qui utilisent des énergies polluantes et ne peuvent se développer ce qui oblige des populations appauvries à s’entasser dans des villes ou migrer, de nombreux projets solaires ne sont souvent pas financés.

    Ce financement peuvent être comblés par un financement participatif : les particuliers du monde entier peuvent acheter les panneaux solaires des maisons africaines.

    Ils sont construits uniquement si suffisamment de capteurs solaires sont pré-achetés. Ils fournissent de l’énergie aux ménages africains, qui paient à leur tour un revenu de location aux investisseurs pendant quelques années. Les capteurs solaires appartiennent globalement à des utilisateurs individuels de monnaie numérique et leurs paiements alimentés à l’énergie solaire sont rendus possibles grâce aux propriétés de la technologie blockchain utilisée pour financer l’accès à l’énergie.

    https://www.sciencedirect.com/science/article/pii/S1364032118307184

    .

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  • La fondation Solarcoin et le solarcoin, monnaie digitale échangeable, en hausse avec la croissance du marché solaire, pour tous les petits et moyens producteurs d’énergie solaire, dans déjà 72 pays

    – gratification gratuite pour tous les petits et moyens producteurs d’électricité solaire
    – première monnaie digitale qui protège le capital mondial naturel
    – premier programme mondial, non gouvernemental et décentralisé d’incitation à l ‘énergie solaire

    La fondation SolarCoin s’est fixée un objectif de 25 euros pour la valeur de sa monnaie.

    Une installation photovoltaïque d’environ 5 kW, produisant entre 6 et 8 MWh par an, devrait alors permettre de gagner avec les SLR reçus, l’équivalent de 150 à 200 euros chaque année

    Fonctionnement :

    https://www.revolution-energetique.com/solarcoin-une-monnaie-digitale-pour-soutenir-la-production-photovoltaique/

    .

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  • Autre exemple Bovlabs qui se développe en Californie et en France notamment :

    L’énergie solaire, éolienne, le stockage etc. permettent des échanges d’énergie “locaux décentralisés” avec tous les avantages qui vont avec (peer to peer – P2P) et peu d’inconvénients jusqu’à présent.

    Produire de l’énergie là où le besoin s’en fait sentir permet de réduire les pertes de transmission et d’éviter une infrastructure lourde et coûteuse ainsi que d’autres frais.

    La plateforme change le modèle transactionnel, passant d’une structure centralisée (banques, bourses, plateformes de négociation, sociétés énergétiques) à un système décentralisé (clients finaux, consommateurs d’énergie).

    Les intermédiaires tiers, dont les services sont aujourd’hui nécessaires dans la plupart des industries, ne sont plus nécessaires étant donné que les transactions peuvent être initiées et exécutées directement “de pair à pair” (P2P)

    Cela permet de réduire les coûts et d’accélérer les processus. De ce fait, l’ensemble du système devient plus flexible, car de nombreuses tâches auparavant manuelles sont désormais exécutées automatiquement par le biais de contrats intelligents.

    La consommation d’énergie des logiciels utilisés est réduite (contrairement à certaines application de blockchain)

    Avec une prévision de quelques 100 millions de véhicules électriques (VE) d’ici 2030, ce type de plateforme peut faciliter un écosystème où les communautés peuvent posséder des chargeurs de VE et développer un écosystème autonome moins coûteux.

    http://www.bovlabs.com/

    .

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  • @ Dan :

    Les faits sont différents :

    https://en.wikipedia.org/wiki/Plug-in_electric_vehicles_in_Europe#/media/File:Global_plug-in_car_sales_since_2011.png

    De plus des études démontrent :

    – que les réseaux de vente orientent la plupart du temps les gens vers les véhicules thermiques beaucoup plus lucratifs

    – que les publicités notamment à télé comme vous pouvez constater sont pour environ 50% des pubs des gros véhicules thermiques, au point que France Stratégie (1er ministre) vient de faire paraître une note pour taxer les véhicules également au poids (çà concerne également les gros véhicules électriques car la aussi on délire si c’est pour faire rouler un véhicule électrique de 2 tonnes, l’obésité rapporte beaucoup d’argent)

    Répondre
  • Cette vidéo est marrante mais c’est bien Elon Musk qui a raison.

    https://fr-fr.facebook.com/cH2ange/videos/1177934392309077/

    L’hydrogène est une excellente chose mais pas pour les véhicules légers où l’électro-solaire a un bien meilleur bilan.

    L’hydrogène est à réserver pour les transports lourds (camions, navires, avions etc) et pour les navires le retour de la voile permet des réductions énormes de carburant jusqu’à 90% dans de nombreux cas (exemple Neoline) et le solaire n’est pas négligeable comme le démontre le transporteur mondial le plus avancé en matière de navires zéro émissions et qui est japonais selon un récent classement mondial des principaux transporteurs maritimes.

    Mais bien sûr, comme pour le biogaz qui sert de moteur à l’introduction de plus de gaz sur le marché des véhicules alors que le gaz naturel est à proscrire, on cherche à mettre en place un système de rente et vendre des véhicules à hydrogène car c’est très lucratif.

    Pourtant un plein hydrogène coûte 50 euros, 25 euros en 2030, mais un plein électrique ne coûte que 3 euros et en solaire zéro.

    De plus on peut facilement charger un véhicule au solaire chez soi, au bureau ou ailleurs alors que faire de l’hydrogène chez soi c’est plus compliqué et génère des coûts d’entretien.

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  • Une voiture solaire comme la Stella Era (1800 km d’autonomie, 1200 avec 4 personnes) c’est beaucoup plus intelligent car elle apporte de l’électricité au réseau et autres voitures ou acticités et quitte sa place à l’ombre pour chercher toute seule la lumière du jour. Et ce n’est pas pour demain, c’est aujourd’hui :

    https://www.youtube.com/embed/tQAq3_M0LY0

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  • Et une voiture électro-solaire çà n’est pas moche !

    Par exemple celle développée par 5 universités australiennes dans le cadre de l’Australian Technology Network (ATN) où chaque université apporte sa spécialité pour faire un modèle transférable à l’industrie qui coopère étroitement. Là aussi çà n’est pas pour demain, c’est aujourd’hui et ses caractéristiques doivent être meilleures que pour l’eVe Sunswift et eVe Sunswift Violet et autres, à savoir plus de 800 km d’autonomie et plus de 400 km la nuit avec une vitesse de pointe de 130 km/h et autonomie “illimitée” (recharge solaire plus forte que la consommation) jusqu’à 70 km/h, ensuite la petite batterie (plus de 5 fois moins grande que pour une Tesla pour une autonomie quasiment double) prend la relève :

    Même avec le meilleur train électrique, vous ne trouverez pas mieux en terme d’efficacité énergétique par personne transportée (des études l’ont prouvé) !

    C’est ce type de technologies et orientations qu’il faut prendre au lieu d’acheter des SUV thermiques de 2 tonnes de gros beaufs !

    http://i.share.pho.to/92b7eb8b_o.jpeg

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