Royaume-Uni : une transition énergétique en berne ?

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Royaume-Uni : une transition énergétique en berne ? - © L'EnerGeek

Une étude récente dresse le constat d’un Royaume-Uni se laissant distancer dans la transition énergétique : champion de la décarbonation ces vingt dernières années, grâce à son alliance éoliennes offshore / nucléaire, se présentant encore en 2021 comme un exemple d’ambition climatique, le pays s’enlise dans les conséquences de la crise énergétique de 2022. Relance récentes des hydrocarbures et annulation de projets éoliens majeurs ne plaident pas pour l’optimisme.

Le Royaume-Uni, une transition énergétique en panne ?

La transition énergétique britannique dévisse. Le Royaume-Uni s’est longtemps présenté en héraut de la décarbonation, avec d’impressionnants résultats il est vrai, fruit d’une exploitation précoce de son considérable potentiel dans l’éolien offshore et d’une volonté de conserver et développer son électricité nucléaire. Aucun pays n’a autant réduit les émissions de son secteur énergétique sur les vingt dernières années.

Le Royaume-Uni fut aussi l’un des premiers pays à afficher un objectif de neutralité carbone pour 2050. Même l’alternance travaillistes-conservateurs ne faisaient pas dévier cette ambition : en 2021, quand le pays était hôte de la COP26, le Premier ministre Boris Johnson avait promis de faire du Royaume-Uni « l’Arabie saoudite » de l’éolien, avec des objectifs climatiques toujours plus ambitieux, s’attaquant avec volontarisme à l’industrie et au transport.

Mais cette ambition semble s’être fracassé sur la crise énergétique de 2022. Le Royaume-Uni fut l’un des pays les plus durement touché par l’explosion des prix du gaz fossile et de l’électricité. Une politique relativement peu ambitieuse de maîtrise des prix pour le grand public et les entreprises a jeté le pays dans une inflation galopante, un ralentissement industriel et des faillites de groupes énergétiques étranglés par la situation.

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Le gouvernement conservateur a fait le choix de la sécurité de l’approvisionnement, au prix d’un « quoi qu’il en coûte » inquiétant pour les objectifs climatiques du pays. Le Premier ministre actuel, Rishi Sunak, assume un pragmatisme énergétique, et a promis d’accorder des « centaines » de nouvelles licences d’exploration et d’exploitation pétrolières et gazières en mer du Nord.

L’ambition du pays dans l’éolien se heurte aussi à un marché déprimé par l’explosion des coûts des matières premières qui fragilise la plupart des fabricants et remet en question de nombreux projets. En juillet 2023, Vattenfall a ainsi stoppé le développement de ce qui devait être le plus important parc éolien en mer du Royaume-Uni.

Londres, cancre de l’électricité bas carbone d’ici 2030 ?

Dans ce contexte, peu étonnant de voir des voix s’élever pour rappeler à Londres l’urgence climatique. En juin 2023, le CCC, l’organe chargé de conseiller le gouvernement britannique sur les moyens d’atteindre la neutralité carbone, a fustigé une transition énergétique d’une « lenteur inquiétante ».

Ce 16 août 2023, c’est une étude commandé par Energy UK, organisation sectorielle de l’énergie, et réalisé par Oxford Economics, qui pointe le retard que le pays est en train de prendre. « Parmi les huit économies les plus développées, le Royaume-Uni est en passe d’avoir la plus faible croissance de génération d’électricité à bas carbone d’ici 2030 », avec 2,9% par an, indique le rapport.

C’est moins que la France (3,1%), le Japon (3,2%), l’Allemagne (5,8%), les Etats-Unis (6,4%), la Chine (7,2%) et l’Inde (10,6%). L’étude pointe les plans ambitieux mis en place par les États-Unis (l’Inflation Reduction Act et ses 370 milliards de dollars injectés dans la transition énergétique) et l’Union européenne.

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« Il y a un risque que les investissements dans les infrastructures « vertes » au Royaume-Uni soient redirigés vers des pays aux régimes d’imposition plus favorables », pointe le rapport. Les auteurs avertissent en conclusion : « à moins que le gouvernement britannique ne rende l’investissement dans ce secteur au Royaume-Uni plus attractif, les 480 000 emplois attendus de la transition énergétique d’ici 2030 pourraient ne pas se matérialiser ».

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