La COP26, qui s’est achevée ce samedi 13 novembre 2021 par une déclaration finale sans grande vigueur, a eu le mérite de mettre la question de la sortie des énergies fossiles au centre des débats. Au point de faire figurer les expressions « charbon » et « énergies fossiles », pour la première fois, dans l’accord final signé par les 197 parties de la conférence sur le climat. Mais la sortie des fossiles semble encore loin, très loin.
COP26 : une déclaration finale qui mentionne (enfin) les énergies fossiles
Après une journée de négociation supplémentaire, les 197 parties de la COP ont fini par s’accorder, ce 13 novembre 2021, sur une déclaration finale, baptisée « Le pacte de Glasgow », et censée maintenir la planète dans les clous de l’accord de Paris, c’est-à-dire un réchauffement nettement sous les 2°C, si possible sous les 1,5 °C.
Ce pacte n’a finalement pas évoqué un financement des « pertes et dommages » que fait subir le changement climatique aux pays pauvres, les moins responsables de la hausse des températures, mais les premiers à en souffrir.
En revanche, la déclaration finale mentionne bien, pour la première fois dans un accord international, la nécessité de réduire la consommation d’énergies fossiles. La formulation choisie, fortement édulcorée sous pression de la Chine et de l’Inde (qui refusent qu’on les empêche de décider par elles-mêmes la part du « budget carbone » mondial qui leur sera alloué), précise que les pays signataires doivent « intensifier les efforts vers la réduction du charbon sans systèmes de capture (de CO2) et vers la sortie des subventions inefficaces aux énergies fossiles ».
La formulation laisse en effet la porte ouverte à une poursuite de l’exploitation du charbon, du pétrole et du gaz naturel pour de nombreuses années. C’est un des paradoxes de cette COP26 : la mention des « énergies fossiles » a pris la place, dans les discours, des « émissions de gaz à effet de serre », comme si les pays (et l’opinion publique) avaient enfin compris que l’objectif était bien de décarboner les activités humaines, et donc réduire drastiquement la consommation de combustibles thermiques.
La sortie des fossiles, une nécessité climatique… qui devra encore attendre
A part les engagements de réduire la production de méthane de 30% d’ici 2030 et de faire reculer la déforestation, la plupart des accords d’importance signés durant cette COP26 concernent d’ailleurs les énergies fossiles.
Mais, qu’il s’agisse de l’accord sur la fin des investissements dans les énergies fossiles à l’étranger en 2022, de celui sur la fin du charbon dans la production d’électricité, de celui sur la fin des voitures thermiques entre 2030 et 2040, ou l’alliance pour la sortie du pétrole et du gaz naturel, le problème est le même : les principaux pays producteurs ou consommateurs manquent le plus souvent à l’appel.
La Chine, l’Inde, la Russie, l’Australie n’ont signés aucun de ces textes, les Etats-Unis seulement celui sur les investissements à l’étranger, et des pays européens manquent à l’appel sur certains points. L’Australie a même déclaré qu’elle comptait continuer d’exploiter et d’exporter du charbon pour « de nombreuses années ».
We now have the Glasgow Climate Pact in place.
We have kept 1.5 within reach, but the pulse is weak.
Now countries must meet and deliver on the commitments made at #COP26.
Read #COP26 President @AlokSharma_RDG's full speech 👇
— COP26 (@COP26) November 13, 2021
La responsabilité des fossiles dans le réchauffement climatique est désormais actée, ainsi que la nécessité d’en sortir dès que possible. Mais ces énergies semblent avoir encore de belles heures devant elle. Rien d’étonnant, dès lors, que le président de la COP26, le britannique Alok Sharma, ait conclu la conférence d’un doux-amers : « l’objectif des 1,5°C est encore en vie, mais le pouls est faible ».
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