COP26 : 19 pays, dont les Etats-Unis et le Canada, vont arrêter de financer les énergies fossiles

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COP26 : 19 pays, dont les Etats-Unis et le Canada, vont arrêter de financer les énergies fossiles - © L'EnerGeek

C’est sans doute l’annonce la plus marquante de ce début de COP26, celle dont l’impact sur le changement climatique pourrait être la plus importantes : ce 4 novembre 2021, 19 Etats et 5 organismes de financement public se sont engagés à ne plus financer de projets d’énergies fossiles à l’étranger dès 2023 (sauf si ces projets incluent des techniques de capture de carbone). Parmi les signataires figurent le Canada et, surtout, les Etats-Unis, un des plus importants investisseurs mondiaux dans les hydrocarbures.

A la COP26, 19 Etats et 5 organismes, dont les Etats-Unis, s’engagent à ne plus investir dans les énergies fossiles à l’étranger dès 2023

Certes, de grands pollueurs comme la Chine, l’Inde ou l’Australie sont absents des premiers accords signés en ce début de COP26, qui s’est ouverte ce 31 octobre à Glasgow, pour s’achever le 12 novembre.

Mais plusieurs pays ou organismes se sont déjà entendus pour réduire leurs investissements ou consommation d’énergies fossiles. Le charbon est notamment dans le viseur de cette COP26 : une quarantaine d’Etats ont ainsi promis de ne plus construire de nouvelles centrales, afin d’abandonner le charbon entre 2 030 et 2 040. L’accord concerne notamment plusieurs gros pollueurs au charbon comme le Vietnam, le Chili ou la Pologne.

Mais l’accord signé ce 4 novembre 2021 par 19 Etats et cinq organismes de financement public a une portée plus large encore, puisque les signataires promettent d’arrêter les investissement à l’étranger pour tout projet fossile (gaz naturel, pétrole, charbon), à moins qu’il ne dispose d’un procédé de capture du carbone.

Parmi les signataires figurent le Royaume-Uni, la Nouvelle-Zélande, l’Italie, la Finlande ou le Danemark, des institutions comme la Banque Européenne d’Investissement (qui a arrêté dès cette année de financer les énergies fossiles) mais surtout deux grands investisseurs dans les fossiles, le Canada et, surtout, les Etats-Unis.

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Une « annonce historique »

« C’est une annonce historique, car elle concerne tout le panel des financements internationaux aux énergies fossiles », et inclut « les financements bilatéraux, ceux via les banques de développement, et aussi les crédits à l’export des agences de crédit à l’exportation », expose Lucile Dufour, responsable des politiques de l’énergie de l’Institut international du développement durable, un think tank canadien.

Qui plus est, les pays signataires s’engagent à réorienter ces investissements vers les énergies propres, soit au moins 15 milliards de dollars (13 milliards d’euros) supplémentaires par an en faveur des renouvelables.

Pour autant, cet accord, s’il reste historique, manque encore d’ampleur. D’abord parce qu’il ne dit rien des investissements domestiques des pays signataires, en particulier les deux géants des hydrocarbures que sont le Canada et les Etats-Unis.

Ensuite parce que de nombreux pays manquent à l’appel. Notamment les trois plus gros investisseurs dans les énergies fossiles à l’étranger, Chine, Japon et Corée du Sud (de 8 à 10 milliards de dollars annuel chacun). Mais aussi une majorité des pays de l’Union Européenne, dont la France (même si l’Agence Française de Développement a signé l’accord).

Selon Lucie Pinson, directrice de l’ONG Reclaim Finance, cette absence « illustre le double discours de la France sur le financement public des énergies fossiles : elle le condamne au titre de sa politique de développement et persiste à le soutenir au titre de sa diplomatie économique ».

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