La COP26, à Glasgow, est censée s’achever ce 12 novembre 2021 au soir, par l’adoption d’une déclaration finale. Cette conférence sur le climat, jugée comme la « réunion de la dernière chance » par de nombreux climatologues, menace d’accoucher d’un accord a minima. Le financement des pays pauvres et le sort des énergies fossiles sont au cœur des débats. La conférence pourrait être prolongée de plusieurs heures en cas de désaccord.
COP26 : la déclaration finale risque de buter sur la place des énergies fossiles…
La COP26, qui se tient actuellement à Glasgow, doit se terminer ce 12 novembre 2021 au soir. Mais l’adoption d’une déclaration finale pourrait prolonger les débats bien plus tard que prévu. Deux grands sujets de discorde demeurent sur la table, alors que de nombreux spécialistes du climat voit dans cette conférence la « réunion de la dernière chance », pour maintenir le réchauffement climatique sous les 1,5 °C.
Premier point de désaccord : les coupes drastiques dans la consommation d’énergies fossiles ne semblent toujours pas à l’ordre du jour. Certes, plusieurs accords de lutte contre le changement climatique ont été signés pendant cette COP26. Fin du financements des énergies fossiles en 2022, fin des véhicules thermiques dans les marchés développés en 2035, coalition pour sortir du pétrole et du gaz naturel, accord entre la Chine et les Etats-Unis pour relever leurs ambitions climatiques…
Les annonces ont été nombreuses. Mais leur impact reste trop limité. Soit que les accords soient flous et pas contraignants (pour les deux derniers), soit que la majorité des gros pollueurs manquent cruellement à l’appel (pour les deux premiers). La plupart des Etats signataires de ces différentes déclarations avaient d’ailleurs déjà pris des engagements de ce type. Ceux qui signent sont souvent ceux qui peuvent le faire avec le moins d’effort.
Par exemple, les Etats-Unis promettent d’arrêter de financer les fossiles à l’étranger, puisque leur sous-sol en regorge. Mais promettre de sortir des voitures thermiques, non ! La France, de son coté, est absente de tous les accords de ce type, pour peu qu’ils soient contraignants. La ministre de la Transition Ecologique Barbara Pompili a ainsi explicitement déclaré que l’industrie française n’était pas « prête » à ne vendre que des voitures neuves zéro émissions à partir de 2035…
Le directeur général de l’ONU, Antonio Guterres, a donc dénoncé, ce 11 novembre, des « promesses qui sonnent creux, quand l’industrie des énergies fossiles continue de recevoir des milliers de milliards de subventions […] ou quand des pays continuent à construire des centrales à charbon». La jeune militante ougandaise Vanessa Nakate est sur la même ligne : «L’atmosphère se fiche des engagements. […] L’humanité ne sera pas sauvée par les promesses !».
… et sur le financement des pays les plus pauvres par les pays riches
L’autre énorme pomme de discorde de la COP26 concerne le financement des pays les plus pauvres. Partant du principe que la majorité du CO2 d’origine anthropique présent dans l’atmosphère a été rejeté par les pays les plus riches, ces derniers s’étaient engagés à atteindre en 2020 les 100 milliards de dollars de financement annuel d’aide climatique aux pays les plus pauvre.
Or, non seulement ces pays riches n’ont pas atteint les montants promis, alors même qu’ils ont débloqué ces derniers mois des milliers de milliards de dollars pour relancer leurs économies après la crise du Covid-19, mais ces 100 milliards annuels semblent aujourd’hui insuffisants pour les pays les plus pauvres, qui veulent relever ce montant.
Ils demandent également de rééquilibrer ces aides, qui concernent pour les trois-quarts les réductions d’émissions de gaz à effet de serre, en soutenant davantage l’adaptation aux conséquences du changement climatique.
La présidence britannique de la COP26 pèse de tout son poids pour se concentrer sur la réduction des émissions, estimant que chaque dixième de degré évité aujourd’hui est une montage d’investissement en moins pour l’avenir.
La soirée, et sans doute la nuit, promettent d’être longues à Glasgow ce vendredi.
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