Ce jeudi 7 avril 2022, le Royaume-Uni a présenté sa nouvelle stratégie énergétique. Elle passe notamment par une profonde relance de la filière nucléaire, avec l’ambition de construire jusqu’à 8 nouvelles centrales d’ici 2050. La stratégie s’appuie aussi largement sur l’éolien en mer et les gisements d’hydrocarbure en mer du Nord. L’éolien terrestre, en revanche, est laissé de coté.
Le Royaume-Uni va « relancer complètement l’industrie nucléaire »
« Il y a une prise de conscience au sein du gouvernement que nous pourrions faire plus en matière nucléaire » : les mots de Kwasi Kwarteng, ministre de l’Énergie du Royaume-Uni, ce 4 avril 2022, ont trouvé un écho dans la nouvelle stratégie énergétique présentée par le gouvernement britannique, ce jeudi 7 avril 2022.
Ce document, qui indique les grandes orientations énergétiques du pays, avec moins de précisions toutefois que la Programmation Pluriannuelle de l’Energie (PPE) française, remet le nucléaire au coeur de l’avenir énergétique du Royaume-Uni.
Avec la guerre en Ukraine, l’explosion des prix de l’énergie, les tensions sur les marchés mondiaux des hydrocarbures, l’heure n’est plus à « la révolution industrielle verte », comme en 2020, mais à « relancer complètement l’industrie nucléaire, qui je le crains était plus ou moins moribonde dans ce pays », selon les mots du premier ministre Boris Johnson.
Le document évoque la mise en service de jusqu’à huit nouvelles centrales nucléaires à horizon 2050, dont les EPR d’Hinkley Point (en construction, ils devraient entrer en service en 2026), ainsi que le développement de petits réacteurs modulaires (SMR) construits par Rolls-Royce.
Eolien en mer et hydrocarbures de la mer du Nord
Le Royaume-Uni compte actuellement huit centrales nucléaires en activité, pour un total de 15 réacteurs, mais elles sont toutes en fin de vie, et, même en les prolongeant au maximum, elles auront toutes fermées en 2050. Le plan présenté par Boris Johnson vise simplement à conserver la part du nucléaire dans le mix électrique britannique.
La stratégie énergétique présentée fait également la part belle à l’éolien en mer, avec un politique d’installation massive de parcs de grande dimension, avec des ambitions très élevées, puisque Boris Johnson vise « près de la moitié de la capacité énergétique du pays provenant de l’éolien offshore d’ici 2030 ».
Plus polémique, le document veut relancer les forages d’hydrocarbures en mer du Nord, alors que le Royaume-Uni s’était engagé à cesser tout investissement national dans les énergies fossiles. Une décision très critiquée par les ONG environnementales et l’ONU, mais qui, selon le gouvernement, ne remet pas en cause la trajectoire climatique du pays, mais permet simplement de sécuriser l’approvisionnement national en énergies fossiles pour la période de transition vers la neutralité carbone.
En revanche, la stratégie énergétique met de coté la fracturation hydraulique et l’éolien terrestre en raison de « la forte opposition locale ». Pour Ed Miliband, responsable du changement climatique pour l’opposition travailliste, l’éolien terrestre est pourtant « la source d’énergie la moins chère et la plus rapide » à mettre en œuvre.
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