Au Royaume-Uni, le Nuclear Industry Council (NIC) a publié ce jeudi 18 février 2021 sa Feuille du route pour l’hydrogène : d’après ce document, l’énergie nucléaire pourrait permettre de produire un tiers de l’hydrogène vert dont aura besoin le Royaume-Uni pour atteindre la neutralité carbone à horizon 2050.
Quelle place pour le nucléaire dans l’objectif britannique de neutralité carbone en 2050 ?
En octobre 2020, le NIC britannique a publié, en collaboration avec la Nuclear Industry Association (NIA) un rapport, baptisé Fortyby50, qui détaillait une feuille de route pour que le Royaume-Uni atteigne la neutralité carbone en 2050, avec 40% d’électricité d’origine nucléaire. L’atome a produit 17,3% de l’électricité britannique en 2019.
Le gouvernement britannique a renforcé ces dernières années son soutien à l’industrie nucléaire, jugée indispensable pour accompagner la transition énergétique. Symboliquement, le NIC est d’ailleurs co-présidé par le ministre des Affaires, de l’Énergie et de la Croissance propre et le président de la NIA.
Ce jeudi 18 février 2021, le NIC a dévoilé une nouvelle étude, The Hydrogen Roadmap (La Feuille de route de l’hydrogène), approuvée par les industriels la semaine dernière. Ce texte est une réponse directe aux nouveau objectifs présentés par le Comité sur le Changement Climatique (CCC), qui conseille le gouvernement britannique sur sa stratégie de transition énergétique. Le CCC estime ainsi que, pour être neutre en carbone en 2050, le Royaume-Uni doit produire quatre fois plus d’électricité décarbonée qu’aujourd’hui, ainsi que 225 TWh d’hydrogène vert.
Nuclear power could produce one-third of the UK’s clean hydrogen needs by 2050, according to the Hydrogen Roadmap agreed by the #Nuclear Industry Council last week https://t.co/SfTSZaIvTr pic.twitter.com/5x6j0405X1
— World Nuclear News (@W_Nuclear_News) February 18, 2021
L’industrie nucléaire veut produire un tiers de l’hydrogène vert du Royaume-Uni en 2050
Selon cette feuille de route, l’électricité et la chaleur produites par des réacteurs nucléaires classiques et des petits réacteurs modulaires (« Small Modular Reactor », SMR) peuvent être utilisées pour produire de l’hydrogène vert : l’électricité via une électrolyse « classique », la chaleur via une électrolyse à la vapeur utilisant la chaleur résiduelle et le fractionnement thermochimique de l’eau.
D’après le NIC, 12 à 13 GW de réacteurs nucléaires de tous types pourraient produire 75 TWh d’hydrogène d’ici 2050, soit un tiers des besoins britannique. « L’énergie nucléaire doit être au cœur de la production d’hydrogène vert, aux côtés des technologies renouvelables. Les réacteurs nucléaires offrent les solutions innovantes dont nous avons besoin pour décarboner des secteurs au-delà de l’électricité dans le cadre d’un mix énergétique à zéro émissions nettes. Nous sommes heureux que le gouvernement ait reconnu ce potentiel et nous sommes impatients de travailler avec eux et d’autres partenaires pour créer un cadre solide pour la production d’hydrogène vert », s’est enthousiasmé Tom Greatrex, directeur général du NIA, et coprésident du NIC.
Pour rendre la production d’hydrogène vert compétitif, la feuille de route propose au gouvernement cinq mesures-clé :
- Financer la recherche sur les électrolyseurs, et notamment les générateurs zéro carbone de toutes sortes, y compris nucléaires, pour alimenter ces électrolyseurs ;
- Augmenter le prix du carbone pour rendre l’hydrogène vert plus compétitif ;
- Garantir un financement sur cinq ans à la recherche et développement sur les SMR, pour atteindre l’objectif du gouvernement d’un démonstrateur au début des années 2030;
- Inclure l’hydrogène d’origine nucléaire dans le Net Zero Hydrogen Production Fund (« Fond de production d’hydrogène vert ») et le Renewable Fuels Transport Obligation (« Obligation de carburants renouvelables »)
- Valider un nouveau modèle de financement pour réduire le coût des investissements des nouveaux projets nucléaires, et donc le coût de l’électricité pour la production d’hydrogène.
Laisser un commentaire