Selon une information d’Europe 1, révélée ce lundi 4 octobre 2021, le président de la République Emmanuel Macron va prochainement annoncer sa volonté d’industrialiser le SMR, ce petit réacteur nucléaire modulaire. Conjointement au possible rachat par EDF de l’activité nucléaire de GE (ex-Alstom) et au soutien à plusieurs acteurs de la filière nucléaire dans les plans « France Relance » et « France 2030 », cette décision envoie des signaux très positifs à la filière nucléaire française. Sans pour autant se prononcer sur l’éventuelle construction de nouveaux EPR.
En France, l’exécutif a répété qu’il ne prendrait aucune décision sur la construction d’EPR de nouvelle génération en France avant la mise en service de celui de Flamanville, fin 2022, soit après la prochaine élection présidentielle.
Mais dans un contexte de hausse des prix de l’énergie et de débats sur la place du nucléaire dans la transition énergétique, la question de l’avenir de la filière nucléaire française, à la pointe voici 30 ans, mais aujourd’hui en retard sur la Chine ou la Russie, devient brûlante.
Le président de la République, Emmanuel Macron, se montre donc offensif sur cette question du nucléaire. Tous les signaux récents vont dans ce sens. Ce 4 octobre 2021, Europe 1 révèle ainsi que le président a l’intention d’industrialiser la production de SMR (Small Modular Reactor, ou « petit réacteur modulaire »).
Allant de quelques dizaines de MW à 300 MW, un SMR propose une puissance beaucoup plus réduite qu’un réacteur de centrale « classique » (900 ou 1 450 MW en France). Mais il est aussi plus simple à produire en série et à assembler dans un site. Il permet un refroidissement sans intervention humaine et avec moins d’eau. Déjà utilisée pour la propulsion des sous-marins nucléaires, cette technologie est en train gagner le nucléaire civil.
EDF travaille d’ailleurs à la création de son propre SMR de 170 MW, Nuward, mais ne devrait pas pouvoir en produire en série avant 2035. De plus, Nuward a toujours été envisagé comme un produit d’export, et pas comme une solution adaptée à la situation énergétique de la France métropolitaine. Pour autant, c’est cette technologie que le président de la République voudrait mettre en avant.
Médiatiquement, ce choix aurait l’avantage de ne pas se positionner sur de nouveaux EPR, tout en montrant son attachement la filière nucléaire française. Pour rappel, une trentaine d’acteurs clés de cette filière ont reçu un soutien financier de France Relance. Le plan d’investissement France 2030 pourrait lui aussi faire la part belle à l’industrie nucléaire. Certaines indiscrétions évoquent des aides de 20 à 30 milliards d’euros, notamment pour accélérer sur Nuward.
Dans le même temps, l’Elysée incite fortement EDF à racheter l’activité nucléaire de GE (ex-Alstom), en particulier la fabrication des turbines Arabelle qui équipent les centrales nucléaires françaises, afin de sécuriser les actifs énergétiques stratégiques du pays.
Le tout dans un contexte où l’avenir du nucléaire s’annonce comme une question-clé de la campagne présidentielle, et où le ministre de l’Economie, Bruno Le Maire, multiplie les déclarations de soutien, au niveau français et européen, à cette énergie.
La réunion des ministres de l’Economie de l’Union Européenne, ces 4 et 5 octobre 2021, a d’ailleurs débouché sur des orientations proches des positions françaises. La Commission Européenne a notamment ouvert la porte à un découplage des prix du gaz et de l’électricité, conformément à la demande de Bruno Le Maire, et semble plutôt favorable à l’intégration du nucléaire dans son Green New Deal.
COMMENTAIRES
On n’est pas à i milliard d’euros près à foutre par la fenêtre. Avec les 19 de l’EPR ça fera un compte rond