Durant la réunion des ministres des Finances de l’Union Européenne, à Kranj, en Slovénie, ce 10 septembre 2021, le ministre français de l’Economie, Bruno Le Maire, a lancé un nouvel appel à inclure le nucléaire dans la taxonomie verte des énergies « durables », qui permettent de lutter contre le changement climatique.
Taxonomie verte et nucléaire, un enjeu économique, industriel et environnemental
La lutte d’influence continue dans l’Union Européenne sur la question de l’inclusion du nucléaire dans la taxonomie verte. Cette liste regroupe les énergies jugées « durables », favorisant la lutte contre le changement climatique, et donc éligibles aux investissements « verts ». Une question centrale pour une industrie nucléaire particulièrement dépendante d’investissements de départ lourds, et notamment pour la France, qui doit encore trancher sur l’avenir de cette filière.
Le 21 avril 2021, la Commission Européenne a publié une première version de cette taxonomie verte, mais en suspendant sa décision sur le nucléaire. Sur cette question, deux groupes de pays s’opposent : l’un, mené par la France et six pays de l’Europe de l’Est (Hongrie, Pologne, République tchèque, Roumanie, Slovaquie et Slovénie) défend l’intégration du nucléaire dans la taxonomie ; l’autre, mené par l’Allemagne, l’Autriche, le Danemark, l’Espagne et le Luxembourg, s’y oppose farouchement.
Alors que de nombreux analystes estiment que la décision pourrait tomber après les élections législatives allemandes de fin septembre 2021, la France, par la voix de son ministre de l’Economie Bruno Le Maire, a réaffirmé sa position face à l’ensemble de ses partenaires européens.
Bruno Le Maire appelle à lutter contre le changement climatique avec une approche « scientifique » et non « idéologique »
Bruno Le Maire a en effet profité de la réunion des ministres des Finances de l’Union Européenne au château de Brdo, à Kranj, en Slovénie, ce 10 septembre 2021, pour déclarer : “soit nous luttons contre le changement climatique avec une approche idéologique et nous échouerons, soit nous luttons contre le changement climatique avec une approche scientifique et dans ce cas nous réussirons. Mais cela signifie reconnaître la valeur ajoutée de l’énergie nucléaire”.
“Je veux juste rappeler aux autres Etats membres et aux citoyens européens que deux rapports d’experts sont arrivés à la même conclusion, à savoir que l’énergie nucléaire est nécessaire pour lutter contre le changement climatique”, a argumenté ensuite le ministre français de l’Economie.
Fin mars 2021, notamment, le Centre commun de recherche (CCR), le service scientifique de la Commission européenne, a conclu qu’aucune « analyse ne fournit de preuves scientifiques que l’énergie nucléaire porte atteinte à la santé humaine ou à l’environnement davantage que les autres énergies” susceptibles d’intégrer la taxonomie. Par ailleurs,, le nucléaire a sur toute sa durée de vie un impact carbone équivalent ou inférieur aux énergies renouvelables (hydro-électricité, solaire, éolien).
“Il n’y a aucune raison pour que l’énergie nucléaire ne soit pas incluse d’ici la fin de l’année dans la taxonomie européenne”, conclue avec force Bruno Le Maire.
Laisser un commentaire