Les importations d’électricité plombent la balance commerciale française - L'EnerGeek

Les importations d’électricité plombent la balance commerciale française

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Les niveaux atteints par le déficit commercial français sont littéralement stratosphériques, et incontestablement très inquiétants. Sur douze mois glissants, la barre des 150 milliards d’euros de déficit est quasiment franchie. Parmi les causes : les importations d’énergie, et en particulier d’électricité. 

Difficile désormais de faire semblant de ne pas comprendre ce qui est en jeu. Avec un déficit commercial de près de 17 milliards d’euros au mois de septembre, après 16 milliards de déficit au mois d’août, tous les voyants de l’économie française sont désormais au rouge vif. La hausse du coût de l’énergie pèse en effet sur toute la chaîne économique, et alimente l’inflation.

Les importations d’électricité en hausse de 178 % au 3e trimestre 2022

Mais si l’on savait déjà que la dépendance de la France, comme d’autres pays, aux énergies fossiles, était un grave problème, l’arrêt de près de la moitié du parc de réacteurs nucléaires d’EDF en est un autre, non pas moins grave.

Reprenons posément les chiffres. Le déficit commercial français, en 2021, a atteint 85 milliards d’euros. Sur 12 mois, il atteint déjà 150 milliards, et en réalité, avec un mois d’août à 17 milliards, et un mois de septembre à 18 milliards, c’est un déficit de 200 milliards d’euros sur l’année 2022 qui se profile à l’horizon.

Comment un tel effondrement est-il possible ? La réponse se trouve en partie dans la facture des achats d’énergie. Sur le troisième trimestre, les achats d’électricité pèsent ainsi pour près de… 5 milliards d’euros. En hausse de 178 % ! Une facture qui était absente des comptes de l’import export français les années précédentes, ou plutôt, qui apparaissait de l’autre côté, dans la colonne ventes !

La France n’exporte plus d’électricité, elle l’importe

La France, grâce à ses centrales nucléaires, était en effet exportatrice nette d’électricité depuis des décennies. Quand on sait à quels prix hallucinants l’électricité s’est échangée sur les marchés Spot, pour le quatrième trimestre 2022, et pour le premier trimestre 2023… On peut d’ores et déjà anticiper un déficit commercial largement supérieur à 20 milliards par mois, durant les mois d’hiver.

A coté, l’augmentation du prix du gaz et du pétrole (brut, comme raffiné), paraît presque négligeable. Les douanes l’évaluent à 13,7 %, toujours sur le dernier trimestre.

Seul espoir de limiter la facture des importations d’électricité : que la relance des réacteurs nucléaires se déroule désormais sans accroc.  En tenant compte des dernières annonces de retard et d’incidents. Et que l’hiver soit le plus doux possible. Si le plan de reconnexion des centrales connait de nouveaux problèmes. Et si les températures chutent, ne serait ce qu’au niveau habituel, alors, l’hiver sera très difficile pour les comptes publics. Et pour les usagers, s’il faut délester…

Rédigé par : Jean-Baptiste Giraud

Jean-Baptiste Giraud
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COMMENTAIRES

  • Les énergies renouvelables rapportent des dizaines de milliards d’euros à l’Etat et restent sur des tendances de prix baissières comme le stockage alors que le nucléaire revoit à nouveau à la hausse ses coûts

    Pour les années 2022 et 2023, le budget de l’État va récupérer près de 31 milliards d’euros de la part des producteurs d’énergies renouvelables. Ce sont les toutes dernières prévisions de la Commission de régulation de l’énergie (CRE). Une somme trois fois plus importante que les prévisions précédentes de la CRE de l’été 2022.

    L’éolien va le plus contribuer au budget de l’État avec près de 22 milliards d’euros. Le solaire PV va apporter 3,5 milliards d’euros, devant l’hydraulique et le biométhane.

    Le prix fixe garanti par l’État oscille autour d’une centaine d’euros le MWh selon les contrats passés. Mais les prix du marché tournent autour des 500 euros en ce moment faute de production nucléaire suffisante. C’est à ce prix-là que les producteurs de renouvelables écoulent leur courant. La différence entre “prix garanti” et “prix du marché” est énorme. Les producteurs d’énergies renouvelables la reversent à l’État.

    Ces dizaines de milliards vont contribuer à financer les boucliers tarifaires sur l’énergie mis en place par le gouvernement pour protéger les consommateurs contre les hausses de l’électricité, du gaz ou des carburants. À ce rythme, les énergies renouvelables auront très prochainement remboursé à l’État les 43 milliards d’euros de subventions touchées pour leur développement.

    On ne peut pas en dire autant du secteur nucléaire dont le plan de rénovation des anciens réacteurs coûte plus de 100 milliards d’euros, des EPR dont les délais et budgets explosent ne rendant pas leur production future compétitive, d’EDF qu’il faut encore renflouer (après l’ex-Areva Orano), des prévisions à la hausse de Cigéo, de même que le budget des nouveaux réacteurs EPR2 encore revu à la hausse alors que les renouvelables et le stockage sont toujours sur la durée en baisses tendancielles

    Les modélisations et étude de l’Université d’Oxford parmi d’autres ont confirmé ce décalage entre le nucléaire toujours en hausse et les renouvelables et le stockage encore en tendance baissière

    Engie lui-même déclare qu’il devra importer 3/4 de sa production (4 GW) d’hydrogène de pays tels que le Chili ou le Brésil du fait du manque de compétitivité de la France.

    https://www.cre.fr/Actualites/la-cre-reevalue-les-charges-de-service-public-de-l-energie-a-compenser-en-2023-a-32-7-md

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  • Lituanie : Accord (LT100) avec le NREL pour passer aux 100% énergies renouvelables sur le modèle de l’étude très approfondie sur les énergies renouvelables à 100 % à Los Angeles (LA100)

    “Afin d’évoluer vers une énergie 100% renouvelable et de décarboner notre industrie, nous devrons plus que tripler la quantité de production d’énergie renouvelable en Lituanie”, a déclaré le ministre lituanien de l’Énergie, Dainius Kreivys.

    C’est un défi de taille pour un pays qui importe encore aujourd’hui les 2/3 de son électricité.

    La coopération avec le NREL, qui possède la meilleure expérience dans le domaine de la recherche sur les énergies renouvelables, s’articulera autour de quatre axes techniques :

    – 100% Pathways pour le système électrique lituanien
    – Planification et analyse du réseau de distribution
    – Opportunités de production et d’utilisation de l’hydrogène
    – Émissions de gaz à effet de serre, qualité de l’air et bienfaits pour la santé.

    Les résultats permettront à la Lituanie d’exploiter efficacement les ressources énergétiques nationales du pays et d’accélérer son cheminement vers l’indépendance énergétique.

    Alors que l’accord s’étend sur quatre ans au total, la majeure partie de l’étude sera achevée et publiée à la fin de la deuxième année. Les deux dernières années comprendront un soutien direct du NREL pour le renforcement des capacités, la formation et la mise en œuvre.

    https://www.nrel.gov/news/program/2022/nrel-lithuanian-energy-agency-partner-to-launch-100-renewable-energy-study.html

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  • Comate (Louvain, Belgique) : Production directe d’hydrogène à partir de panneaux solaires de toitures et façades commercialisés en masse dès 2026 et compatibles avec les panneaux solaires PV, thermiques et hybrides

    Des chercheurs de KU Leuven en Belgique dans le cadre du projet Solhyd ont créé des panneaux solaires à hydrogène qui convertissent directement la vapeur d’eau de l’air en hydrogène gazeux via l’énergie solaire.

    Chaque panneau produit 250 litres d’hydrogène par jour avec un rendement de 15 %. Ils s’apparentent à des modules solaires dont le design a été soigné, mais au lieu d’un câble électrique, ils sont connectés via des tubes à gaz.

    L’électricité est produite par la couche supérieure du panneau solaire avec un réseau de tubes en dessous, où l’hydrogène est produit à partir de molécules d’eau extraites directement de l’air à l’aide d’une membrane (photoélectrocatalyse)

    Il n’y a donc pas d’impact sur la demande en eau.

    Ces panneaux à hydrogène Solhyd sont compatibles avec la plupart des modules photovoltaïques commerciaux directement branchés sur ce système et avec les structures de montage PV courantes.

    Lorsqu’ils sont installés avec des panneaux solaires thermiques et photovoltaïques (ou hybrides PV/Th), les panneaux à hydrogène peuvent chauffer les maisons et fournir de l’électricité tout au long de l’année.

    Les panneaux à hydrogène fonctionnent à très basse pression. Cela présente plusieurs avantages en termes de sécurité et de coût. L’hydrogène peut être stocké indéfiniment sous forme comprimée et certaines applications ne nécessitent pas de compression ou utilisent d’autres moyens de stockage. Les excédents d’hydrogène pourraient être injectés à un réseau de collecte locale pour d’autres usages.

    L’hydrogène ainsi produit peut être utilisé dans un large éventail d’applications, y compris la mobilité.

    Les entreprises pourront ainsi faire fonctionner leur flotte de véhicules avec du H2 autoproduit.

    Les panneaux à hydrogène sont une technologie qui offre des opportunités économiques et sociales totalement nouvelles.

    D’ici 2026, la production de ces panneaux à hydrogène localisée à Louvain, et qui démarre, augmentera à 5 000 panneaux par an.

    Comate

    https://www.comate.be/en/cases/hydrogen-panels

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