Flamanville : le chantier de l'EPR entre dans sa phase finale - L'EnerGeek

Flamanville : le chantier de l’EPR entre dans sa phase finale

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Ce vendredi 21 mai 2021, la Commission Locale d’Information (CLI) de Flamanville a fait le point sur l’avancée du chantier de l’EPR. EDF attend notamment le feu vert de l’ASN pour lancer la vaste opération de reprise des soudure sur le circuit secondaire. L’objectif de l’énergéticien est toujours une mise en service pour fin 2022. Un date cruciale pour l’avenir du nucléaire en France.

Un taux de conformité de 95% pour les essais à chaud de l’EPR de Flamanville

Le chantier de l’EPR de Flamanville se poursuit, avec une activité intense sur site. Ce vendredi 21 mai 2021, la Commission Locale d’Information de Flamanville (Manche) s’est réunie pour faire le point sur l’avancée des travaux.

Les équipe d’EDF se sont montrées plutôt optimistes : « Nous poursuivons les travaux de finition. 92 % du calfeutrement est réalisé, 90 % des peintures industrielles aussi, et 70 % des systèmes pilotés par les équipes d’exploitation. Nous terminons aussi la configuration des armoires électriques et la mise à jour du contrôle commande », a fait valoir David Le Hir, directeur de l’achèvement et des essais pour EDF.

Sur un millier d’essais de sûreté « à chaud » (qui ont suivi une phase d’essais « à froid », en 2018), le taux de conformité a atteint 95%. Les 5% restant, qui concernent des alarmes mal réglées en salle de commande, un temps d’ouverture de certains robinets trop long ou des vibrations d’équipements plus fortes que ce qui était attendu, feront l’objet de nouveaux essais dans les mois qui viennent.

« L’important pour nous est de vérifier la représentativité des essais. Nous devons nous assurer que l’installation telle qu’elle est construite est conforme à la démonstration de sûreté. Un premier bilan, remis en juin dernier, est en cours d’instruction », précise aussi Adrien Manchon, chef de l’antenne de l’Autorité de sûreté nucléaire de Caen.

Reprises des soudures du circuit secondaire, la mise en service toujours prévue pour fin 2022

Mais le grand défi qui attend les équipes d’EDF dans les semaines à venir est celui des soudures du circuit secondaire, qu’EDF doit reprendre, sur demande de l’Autorité de Sûreté Nucléaire (ASN). C’est ce soucis qui avait notamment empêché l’EPR d’être mis en service en 2018, comme c’était prévu en 2017.

Une centaine de soudures doivent encore être réalisées, dont 80 d’ici septembre 2021, ce que Yannick Rousselet, de Greenpeace, estime « extrêmement ambitieux ». « En fait, nous sommes prêts à passer à une phase industrielle, en déployant 500 soudeur. Nous attendons maintenant une non-objection de la part de l’ASN », précise David Le Hir.

La mise en service de l’EPR de Flamanville, prévue pour 2012 au début du projet, est toujours planifiée pour fin 2022, début 2023. Une date cruciale pour l’avenir énergétique de la France, car c’est à ce moment que le gouvernement devrait prendre la décision de construire ou non de nouveaux réacteurs nucléaires.

Rédigé par : La Rédaction

La Rédaction
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COMMENTAIRES

  • Pour ceux qui pensent toujours que la transition énergétique et environnementale coûte cher sans voir les retombées économiques (et encore moins, entre autres, les impacts positifs “nets” sur le climat des technologies également exportées)

    Cas tant décrié de l’Allemagne par des coqs français qui font beaucoup de bruit à critiquer mais oublient qu’il ont les pieds dans leur basse-court…qui n’est pas constituée que d’herbe verte ! (on gagnerait du temps à remplacer ces bruyants coqs par des poules !)

    Atlas des technologies environnementales 2021 du ministère fédéral de l’Environnement et de la Chambre de commerce et d’industrie allemande DIHK

    Le volume du marché mondial des fournisseurs de technologies environnementales et d’efficacité des ressources était d’environ 4600 milliards d’euros en 2020, 400 milliards de plus que ce qui avait été prédit il y a cinq ans.

    Dans les dix prochaines années jusqu’en 2030, il devrait doubler pour atteindre 9400 milliards d’euros. Cela correspond à une augmentation annuelle de 7,3%.

    L’Allemagne devrait faire mieux avec une croissance annuelle moyenne attendue de 8,1%, passant de 392 milliards d’euros par an aujourd’hui à 856 milliards d’euros.

    Outre les énergies renouvelables, les technologies de stockage stationnaire alimenteront encore plus le marché à l’avenir. La croissance annuelle attendue jusqu’en 2030 est de 8,5% supérieure à la moyenne de l’industrie GreenTech. En outre, la mise en réseau croissante de la production, de la distribution et de la consommation d’électricité et de chaleur nécessite des investissements considérables. Dans le domaine de la mobilité durable, la demande passe des technologies efficaces à la mobilité électrique. Les technologies d’entraînement alternatives ont de loin la plus grande vitesse d’expansion. Le segment de marché se développera entre 2020 et 2030 avec une croissance annuelle moyenne de 13,3%, ainsi le volume du marché mondial devrait s’élever à 623 milliards d’euros d’ici 2030.

    L’Allemagne continue de jouer un rôle clé dans ce domaine, comme l’ont calculé les auteurs de la société de conseil Roland Berger. 15% de l’ensemble de la production économique allemande provient des technologies environnementales. Sur le plan international, les allemands sont à l’avant-garde.

    Leur transition est financée et économiquement positive depuis plusieurs années déjà et ce en un temps très court.

    Au plan des emplois concernés, les entreprises allemandes s’attendent à une augmentation globale de 6,8% par an en moyenne d’ici 2025. Les entreprises de l’efficacité énergétique prévoient la plus forte croissance (8,7%). L’industrie allemande des GreenTech affiche un niveau élevé de résilience. Une enquête en ligne menée auprès d’environ 400 entreprises au printemps 2020 montre que l’industrie a jusqu’à présent maîtrisé relativement bien la crise déclenchée par la pandémie.

    Les grands défis sociaux de notre époque tels que le climat et la protection des ressources ne peuvent être résolus qu’en considérant des écosystèmes holistiques. La combinaison de produits et services intersectoriels est un facteur de succès. Avec ses modèles commerciaux durables et ses innovations, l’Allemagne est un leader mondial et la demande «GreenTech made in Germany» en croissance.

    L’Europe reste le marché d’exportations le plus important. Outre la Russie et la Chine, le Brésil, le Mexique, le Canada, le Japon et la Corée du Sud deviennent également de plus en plus importants.

    L’Allemagne est considérée au niveau mondial comme un moteur de l’innovation et fait partie de la liste des 10 pays les plus innovants selon le Global Innovation Index 2020.

    Face à la concurrence (principalement chinoise et américaine) la ministre fédérale de l’environnement, Svenja Schulze (SPD), appelle à l’expansion de la compétitivité, par exemple par une spécialisation plus poussée et le renforcement des innovations.

    Cà concerne notamment la politique industrielle, c’est-à-dire l’accompagnement et le soutien de l’État au développement. Pour que davantage de produits et de services soient développés et testés, des normes environnementales contraignantes, la promotion d’une consommation durable et plus de transparence et de responsabilité dans l’économie, en particulier dans les chaînes d’approvisionnement, sont nécessaires.

    De plus en plus de produits financiers durables sont créés pour financer les investissements nécessaires. Ce développement est dynamisé par la classification européenne prévue des activités durables, la taxonomie verte. Il définit également quelles technologies peuvent bénéficier d’un financement public au sens du «Green Deal». À cette fin, le Centre commun de recherche (CCR), le service scientifique de la Commission européenne, a récemment fait sensation à Bruxelles. Dans un avis commandé par la Commission, le CCR a classé les investissements dans l’énergie nucléaire comme des investissements verts.

    Schulze voit les choses différemment. “Pour la crédibilité de cet instrument, il est important que les projets manifestement non durables tels que les centrales nucléaires soient exclus”.

    Elle a également plaidé pour un soutien plus engagé aux innovations environnementales lors de leur lancement sur le marché. Le secteur public devrait fournir une aide au démarrage pour les start-ups à vocation environnementale, créer des fonds spéciaux pour l’innovation et promouvoir les «pôles d’innovation».

    Une autre approche est de mieux coordonner le développement des marchés étrangers et de fournir plus de soutien. Par exemple, la promotion des exportations de technologies environnementales devrait être une priorité.

    Avec l’aide du DIHK, elle souhaite faire évoluer les chambres de commerce extérieur en «Chambres pour les technologies vertes», c’est-à-dire en «Chambres pour les technologies de l’environnement».

    Le nouvel Atlas des technologies vertes montre que l’Allemagne est en mesure de maîtriser le passage à la neutralité climatique d’ici 2050. Dans ce pays, les techniques et procédés nécessaires sont recherchés, développés, produits et exportés. L’industrie offre de bonnes perspectives pour l’économie et l’emploi en Allemagne. La pandémie n’a pas ralenti le développement, mais l’a accéléré. Les programmes de relance économique ont été orientés vers la protection du climat. Pour les entreprises, ce qui suit s’applique: En temps de crise, l’industrie allemande des technologies vertes stabilise le développement économique grâce à des modèles commerciaux robustes et durables.

    La pandémie a beaucoup moins affecté cette branche que l’économie dans son ensemble.

    Les technologies environnementales confirment qu’elles font partie de la solution dans la lutte contre la dégradation de l’environnement et le changement climatique. En même temps c’est rentable au plan économique, elles garantissent la compétitivité internationale, des emplois de qualité et donc l’avenir de l’Allemagne en tant que site commercial.

    Le Green Tech Atlas analyse sept marchés de premier plan dans le monde :

    Le plus important d’entre eux en 2020 était l’efficacité énergétique avec un volume de 1224 milliards d’euros.

    Viennent ensuite la production, le stockage et la distribution d’énergie respectueux de l’environnement (844 milliards d’euros) avant celle de la mobilité durable (787), celle de la gestion de l’eau (786) et celle de l’efficacité des matières premières et des matières (712).

    Les plus petits marchés étaient l’économie circulaire (148), l’agriculture et la sylviculture durables avec 128 milliards d’euros)

    Le marché de l’eau devrait connaître la croissance la plus rapide d’ici 2030, 21%. L’augmentation de l’efficacité de l’utilisation de l’eau présente le plus grand potentiel.

    Le marché des véhicules électriques connaît une croissance particulièrement dynamique dans le domaine de la mobilité. Les auteurs de l’atlas prévoient une augmentation annuelle de 13,3% à 623 milliards d’euros d’ici 2030; En 2016, le volume n’était que de 34 milliards d’euros.

    En Allemagne, les principaux marchés devraient croître de 9,9% par an en ventes et de 6,8% en emplois jusqu’en 2025. La mobilité et l’efficacité énergétique respectueuses de l’environnement présentent la dynamique la plus élevée.

    On évalue que les retombées du plan de relance des Etats-Unis apporterait globalement quelques 50 milliards d’euros à l’Allemagne, à comparer à seulement 10 milliards d’euros à la France

    https://www.bmu.de/publikation/greentech-made-in-germany-2021-umwelttechnik-atlas-fuer-deutschland/

    .

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  • NON l’Allemagne n’est pas un modèle à suivre!
    Ne serait ce que parce que leur seule alternative plausible aux centrales à charbon est constituée par des centrales au gaz! Pas terrible pour diminuer les rejets de CO2…

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  • @ Paul

    Personne ne vous dit que l’Allemagne est un modèle à suivre, chaque pays a ses spécificités, mais le bilan “net” de leurs investissements dans les renouvelables etc est positif depuis plusieurs années en terme de retour sur investissements et participation à la décarbonisation mondiale par les technologies qu’ils exportent quasiment partout et qui ont plus de perspectives que le nucléaire.

    L’un des nombreux rapports parmi les plus significatifs sur leur choix date de 1992, réalisé par l’Université de Stuttgart qui le détaillait bien. C’était le couple énergies renouvelables/efficacité énergétique + charbon qui coûtait le moins cher alors qu’ils devaient faire face à l’intégration de l’ex Allemagne de l’Est (charbonnière). Ils ont donc fait des choix pragmatiques, et en réalité comme beaucoup de monde.

    Ils ne sont pas condamnés au gaz importé et ne prévoient pas d’y rester pour de nombreuses raisons. Ils n’ont d’ailleurs pas développé pour rien, et comme d’autres, toute une série de technologies pour s’en passer.

    Le nucléaire en Europe (Euratom en 1957) a fait équipe sans aucun complexe avec le charbon (Ceca en 1955). Décarboner est devenu un argument marketing quand la concurrence à commencé à augmenter dans le domaine de l’énergie et que le secteur était aux abois donc on a vu des chiffres d’émissions soudainement chuter sans études réellement indépendantes ou des normes relevées en cas d’accident pour relativiser les impacts etc Un peu comme le secteur du tabac, très inventif et toujours très présent dans le monde qui écoule ses stocks dans les pays émergents. Le nucléaire fait pareil et vend des centrales à des pays qui n’en n’ont pas besoin ni les moyens et dans des zones à risque. “Décarboner” le Soudan par exemple.

    Depuis tout le temps qu’elle avait, la France n’a guère amélioré sa forte dépendance aux fossiles et a fait le choix des services pour délocaliser sa production dans des pays fortement émetteurs de Ges donc les émissions d’un français sont au final assez proche de celle d’un allemand. C’est donc incohérent de prétendre que les autres seraient nuls alors que leur histoire, ressources, géographie, situation etc sont différentes et que l’on a bilan à peine meilleur et c’est ce qui impacte réellement le climat.

    La France, après avoir renfloué ex-Areva – qui sinon devait déposer le bilan – fait de son mieux à présent pour sauver EDF (qui est également virtuellement en dépôt de bilan face à son surendettement et engagements) et négocie avec des pays européens des soutiens à la taxonomie verte pour le nucléaire en échange de son soutien au gaz.

    Pas très brillant pour un lobby d’utiliser, côté face, les slogans simplistes d’être soi-disant compétitif et de décarboner, et côté pile d’aller quémander en dessous de table des aides en échange de son soutien aux secteur pollueurs pour un secteur en difficulté malgré son ancienneté d’implantation par rapport à d’autres qu’il a souvent cherché à exclure.

    La logique serait de n’accorder aucun soutien aux gaz et pétrole sous forme “combustible” pas plus qu’au nucléaire qui n’est pas une énergie comme un autre et comporte des risques élevés, surtout quand on se souvient de l’histoire de l’Europe qui n’a pas toujours été un long fleuve tranquille et qui est toujours régulièrement secouée par des crises sur son territoire comme ailleurs via pays interposés etc

    Donc dans le classement devraient être en tête par ordre :

    – efficacité énergétique et toutes les technologies et approches pour des réductions drastiques de consommation. On sait modéliser les meilleures approches de l’énergie mais encore faut-il que des marchands d’énergie et lobbies ne viennent pas pour tenter de vendre pour vendre. Un peu comme pour toute marchandise ou lessive.

    – les renouvelables intégrées (elles sont à peine plus coûteuses que les autres en pratique voire moins selon, comme souvent les réseaux de chaleur avec un très bon bilan quand on y intègre par exemple le plus de solaire thermique avec stockage BTES etc)

    – les renouvelables complémentaires nécessaires qui sont sans risques et ont encore des potentiels d’amélioration technologique, de recyclage, stockage et baisses de coûts plus élevées que le nucléaire

    – le nucléaire s’il y a d’éventuels manques pour certains pays et qui n’apparaît pourtant pas dans les plus de 200 études et modélisations de plus en plus précises et pointues sur le sujet dans le monde et pour beaucoup aussi en Europe. Certaines font plus de 540 pages. Elles sont confirmées par des études climatiques, des études externes et internes à des opérateurs et entreprises etc. L’IEA parmi d’autre estime que l’approche européenne de l’énergie permet une baisse moyenne de 20% notamment des coûts, c’est peu contestable et même conservateur. On dispose de plusieurs réseaux étendus qui peuvent agir en complémentarité (Entsoe, Entsog, Euroheat etc) et on y travaille.

    Je ne vais pas m’étendre trop longtemps car on va m’accuser de laïus mais passez en revue les seuls différents programmes européens depuis plusieurs années qui se font entre plusieurs pays et entreprises plus concernés par tel ou tel aspect énergétique et ont permis ou permettent des avancées notoires et d’être ensuite diffusés à grande échelle en Europe et plus. C’est le jour et la nuit entre les approches habituelles de l’énergie et celles que l’on peut faire.

    Cà bouleverse évidemment assez souvent les rentes établies. Des groupes qui vendaient tranquillement leur nucléaire et leur pétrole/gaz à qui vous dites que vous n’avez plus besoin d’eux et qu’il faut qu’ils s’adaptent cherchent forcément à perdurer comme par exemple les compagnies pétrolières qui traînent à quitter le pétrole, les banques qui ont du mal à les quitter à cause des dividendes etc Et si vous trouvez des moments où EDF a diffusé des technologies d’efficacité énergétique de bon niveau çà doit prendre moins de lignes à résumer que mon texte !

    Il n’y a que les marchands d’énergie qui vous disent que vous allez manquer d’énergie mais leur rapports sont chaque fois incomplets sur les technologies disponibles. C’est comme les marchands de voitures ou de lessives, on peut faire des véhicules qui consomment très peu et durent très longtemps en étant recyclables, mais ils préfèrent évidemment vendre des voitures avec plein de services souvent inutiles pour plus de marges. idem pour la plupart des marchands. Les bâtiments reçoivent à l’année à la moitié Nord de l’Europe plus de 3 fois l’énergie qu’ils consomment (plus au Sud) et on sait faire des bâtiments à énergie positive et stocker la chaleur comme l’électricité y compris au plan local et quand ce n’est pas le cas des réseaux de chaleur récupérant toutes les énergies disponibles localement (et parfois doublement ou plus, type chaleur des réseaux d’eaux usées + gazéification hydrothermale (GH) à l’arrivée et en en cogénération (plus de 140 TWh rien qu’en GH a moyen terme en France) mais c’est tellement mieux d’avoir un opérateur qui gaspille l’énergie et qu’ensuite il faut renflouer régulièrement et qui en cas d’accident nucléaire vous laissera la facture ainsi que les déchets comme pour plusieurs sites dans le monde notamment aux Etats-Unis, en Russie etc

    De plus le nucléaire a été déployé sous Pompidou/Messmer en 1974 dans une politique précisée sur les documents de l’époque comme “tout nucléaire” (première erreur avec le “tout”),c’était aussi la période du tout béton, tout voiture, tout plastique etc et si vous savez combien il est difficile de décarboner le seul secteur automobile/transport surtout à cause des infrastructures, vous comprendrez que tout cela n’avait rien d’écologique au sens scientifique du terme.

    Ce tout nucléaire a donc empêché l’essor d’autres technologies pourtant très efficaces (hydrau, solaire thermique, réseaux de chaleur etc déjà disponibles à l’époque) et a, par contre, généré de la gabegie énergétique : on a eu un moment (courbe en U du nucléaire) une électricité à priori par trop chère mais ce qui compte c’est la facture finale et le résultat c’est près de 8 millions de personnes en précarité énergétique à cause de chauffages et chauffes-eau de type grille-pain énergivores pilotables ou pas (sur 12 millions de personnes recensées en précarité énergétique) et la place de numéro 1 champion du monde en thermosensibilité (2,4 GWh par °C de moins en dessous de moyennes l’hiver et déjà plus de 600 MWh l’été pour les °C en plus)

    A présent EDF tente de placer des EPR2 moins sécurisés que les EPR1 donc un peu moins chers, l’ASN et le CEA préfèrent les EPR1 ou des SMRs comme rapidement résumé ici :

    https://www.revolution-energetique.com/le-ciel-sassombrit-au-dessus-de-lavenir-atomique-dedf/

    Mais avec ce monopole on a perdu du temps dans les autres technologies et approches dont l’efficacité énergétiques etc. et on ne vend guère notre nucléaire (et à quelles conditions) et il y a peu d’espoir d’avoir des parts de marché importantes.

    Un consultant comme JM Jancovici, pourtant pas très fan des renouvelables hormis les aspects chaleur et encore chauffé au gaz dans une maison pas encore entièrement isolée ! ne verrait pas d’inconvénient à acheter du nucléaire chinois (on rejoint notamment le modèle anglais)

    C’est dire si la situation de ce secteur est critique et nous étions de nombreux scientifiques et ingénieurs à l’avoir dit depuis les premières modélisations qui montraient que l’on était à un point de bascule évident (çà date !) et beaucoup de gens pas assez au fait de ces aspects se sont fait surprendre par la baisse des renouvelables, de même encore récemment par le peu de matière utilisée par exemple en solaire organique dont le rendement est déjà de plus de 18% (1 kg pour l’équivalent en surface d’un stade olympique) ainsi que la rapidité de production de certains films solaire (l’équivalent de la production d’un réacteur nucléaire par une seule machine de production solaire par mois)

    Vous voyez donc la situation à laquelle conduit un monopole, un peu comme après le règne d’un dictateur dans un pays. Si on fait plus de nucléaire c’est une voie quasiment de garage ou pour résumer de quasiment seconde zone qui ne va pas aider à décarboner beaucoup. A l’inverse on a plus de perspectives dans les renouvelables, l’efficacité énergétique etc. et tous les aspects que la Chine notamment est loin de faire complètement mais on a le boulet du nucléaire et ses risques, l’ASN n’est pas très enthousiaste à trop prolonger la vie des réacteurs si j’en juge par son dernier rapport du 27 mai (de plus en cas de conflit(s) ou d’attentats un peu agressifs le nucléaire est carrément devenu indéfendable face aux armements actuels, donc 56 réacteurs çà peut faire beaucoup de Tchernobyl ou équivalents. Beaucoup de pays dont de nombreux autour de nous n’ont pas ces risques et ne font pas nos choix si singuliers excessifs.

    Si vous trouvez que nous sommes des modèles compte tenu de l’ensemble de ces aspects comparés aux allemands, vous noterez que nous n’avons jamais été suivis dans le monde : le C02 n’a été que pur hasard involontaire donc la réalité est que si le nucléaire avait été très émissif – ou si nous avions eu assez de charbon comme les allemands ou les polonais – nous en aurions fait quand même et le C02 ne peut être le seul paramètre d’une énergie tel que le nucléaire qui est vendu notamment par Poutine et Xi Jinping dans n’importe quel pays dans le monde quelle que soit la situation locale pourvu que çà se vende et maintienne un pays en dépendance durable, et qui par ailleurs polluent amplement et ne font pas autant qu’il le faudrait pour décarboner.

    Le bilan est que nous ne sommes pas dans une situation simple au plan national comme face à la concurrence internationale et EDF en particulier.

    On parle toujours de “fleuron” quand çà va mal, c’est comme la Grande Armée à Trafalgar ou Waterloo.

    Quant aux principaux intervenants actuels du nucléaire, Poutine (avec le groupe d’Etat Rosatom qui regroupe les activités militaires et civiles nucléaires russe et détient environ 60% du marché mondial nucléaire civil) et Xi Jinping (qui espère prendre la tête de ce marché à partir de 2030) se félicitaient récemment d’un accord de construction commune d’une poignée de réacteurs en Chine.

    L’un (la Russie) dépend à 55% de ses exportations d’énergie fossiles et tente le plus possible de mettre sous dépendances dans ce domaine les pays concernés (prise en tenaille de l’Europe de la Libye à l’Arctique en passant par la Syrie etc), signe des contrats nucléaires avec des pays souvent endettés, des pouvoirs souvent corrompus ou qu’il corrompt, qui n’ont pas les réseaux adéquats, qui ont des ressources renouvelables moins chères et sans risques et qui vont être sous la coupe de Rosatom pour au moins 60 ans. Je vous laisse imaginer toutes les failles possibles depuis les modes de construction locaux, le suivi, les aspects retraitements, transports, stockage etc, les démantèlements futurs et entre-temps les risques, la dissémination possible et conflits potentiels.

    L’autre, la Chine, continue d’ouvrir des centrales à charbon au plan national et ailleurs et se sert de la route de la Soie pour mettre également sous dépendance divers pays. Une importante mine d’uranium de Namibie (Rössing) est amplement exploitée comme d’autres mines pour les besoins élevés de la Chine.

    Ce sont les principaux acteurs du nucléaire mondial. Pensez vous que ce soient pour autant des modèles d’écologie ?

    L’Allemagne n’est sans doute pas un modèle mais les autres sont pires, ils étaient capable pour la France de vendre du nucléaire à la Libye et à n’importe quel pays dans n’importe quel situation et faire croire chaque fois aux naïfs que c’était pour décarboner.

    Si la France obtient la taxonomie verte pour le nucléaire, vérifiez en échange de quoi, type gaz et prolongation du charbon de la part de soutiens d’autres pays.

    Désolé d’avoir fait long mais ce sujet est forcément vaste et beaucoup cherchent à le rendre simpliste pour cacher les réalités qui ne sont pas très écologistes et que vous ne semblez pas intégrer dans vos commentaires si catégoriques !

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  • La seule ? Vu de votre petite fenêtre c’est sur.
    Mais le gaz naturel n’est pas nécessaire quandon à le biogaz à profusion, sans compter le solaire qu’ils produisent 4 fois plus que nous malgré une latitude défavorable… Il n’est pire aveugle que celui qui se met des œillères Paul.

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  • espérons que cet EPR ne démarre jamais! Une catastrophe nucléaire n’est pas gérable; on le sait bien.

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  • Merci pour l’article sur révolution énergétique. Concernant les SMR il est intéressant de savoir comment on élabore le coût du kWh sortie usine. Je sais qu’il y a beaucoup de choses à redire là dessus. Peut être aurai je le plaisir de vous commenter cela plus tard.

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