Vendredi 6 septembre 2019, Göteborg a été le théâtre d’une vaste action de désobéissance civile. Dans cette ville suédoise, des manifestants ont organisé un rendez-vous international afin de stopper l’usage du « gaz fossile« . Une utopie pour beaucoup de villes et de pays, mais pas pour Göteborg. En effet, la ville est la plus verte au monde selon l’index des destinations durables mondiales (GDSI), tandis que le pays vise la neutralité carbone à l’horizon 2045.
Göteborg : la ville la plus durable au monde
Le temps d’un week-end, la ville portuaire de Göteborg accueillait l’avant-garde de la contestation contre les énergies fossiles. Dans ce pays encore largement dépendant de ses importations d’énergies fossiles, bien qu’engagé dans un processus de transition énergétique, le projet de construction d’un nouveau terminal gazier a mis le feu aux poudres. Le gouvernement suédois examine en ce moment le projet LNG Göteborg, qui vise à étendre le réseau gazier national pour y inclure un nouveau terminal d’importation. Un terminal qui devrait être installé à Göteborg, qui est ironiquement la ville la plus verte de Suède.
Des manifestants ont donc décidé de se rassembler ce vendredi 6 septembre 2019 pour une action de désobéissance civile de grande envergure. Les manifestants sont venus de toute la Suède, mais aussi d’autres pays européens, pour défendre notamment les engagements de l’Accord de Paris. Ainsi, pendant trois jours, ils ont investi les rues de la ville, en prônant des messages en faveur de la transition énergétique. Une action largement soutenue par les élus de la ville, parfois ouvertement opposés au projet.
La plus grande action de désobéissance civile de l’histoire de la Suède
Si la mobilisation a pris une telle ampleur, c’est aussi parce que Göteborg fait figure de ville pionnière pour la transition énergétique européenne. À l’origine du rassemblement, Jennie Nyberg, Sigrid Magnusdotter et Naomi Kreitman savent manier les symboles. Celles qui représentent, à l’instar de Greta Thunberg, les jeunes de la Marche pour le climat, militent effectivement depuis plusieurs années dans des organisations féministes ou éco-socialistes. Pour la porte-parole du mouvement, Jennie Nyberg, il est incompréhensible qu’on construise encore des infrastructures pour exploiter les énergies fossiles en 2019.
Et leur action a d’ailleurs été soutenue par les élus de la ville. Engagés pour la transition énergétique, ils veulent s’affranchir des énergies fossiles dès 2030 ! La ville a décidé de ne pas faire peser ses investissements verts sur les impôts des habitants. Pour financer ses installations, le Trésorier Magnus Borelius indique avec fierté que la ville a été la première au monde à utiliser des green bonds. Elle a ainsi pu emprunter plus de 4 milliards d’euros depuis 2016.
Plus d’énergies renouvelables, des transports propres et un nouveau réseau de chaleur…
À Göteborg, les bâtiments publics s’équipent progressivement de panneaux photovoltaïques pour assurer une partie de leurs besoins énergétiques. Ces dernières années, la ville a également modernisé l’intégralité du réseau des transports publics. Parallèlement, la municipalité a également déployé son propre réseau de chaleur, avec un incinérateur géant pour alimenter le réseau de chaleur municipal. Initié dans le cadre du projet Celsius Smart Cities, il permet à la ville d’éviter quelque 500 tonnes par an d’émissions de dioxyde de carbone.
De nombreuses autres actions ont été enclenchées pour transformer Göteborg en ville durable ; désormais, dans les rues, on trouve des vélos en libre-service, mais aussi des voitures électriques… Paradoxalement, ou pas, c’est dans les territoires les plus engagés dans la transition énergétique qu’on retrouve la plus forte mobilisation des populations. Ainsi, en Suède ce week-end, les organisateurs expliquaient s’être inspirés des protestations organisées à Ende Gelände, en Allemagne, contre l’exploitation du charbon.
Laisser un commentaire