Le 9 avril 2019, l’Agence internationale de l’énergie (AIE) a publié un rapport sur la transition énergétique suédoise. Et si le pays nordique fait l’objet d’une attention particulière de la part de l’AIE, c’est parce qu’il est devenu un véritable champion de l’énergie verte. Avec une consommation bien contrôlée et une production électrique décarbonée, la Suède est devenue le pays membre de l’AIE qui a la plus faible part d’énergies fossiles dans sa consommation d’énergie primaire. De quoi inspirer ses voisins européens.
Transition énergétique de la Suède : « une économie sobre en carbone »
Dans son rapport du 9 avril 2019, l’AIE est largement revenue sur les clés de la réussite de la transition énergétique en Suède. Le pays fait désormais figure de modèle : il est parvenu à revoir son système de consommation énergétique pour rationaliser sa production et réduire son empreinte carbone. De plus, le nucléaire, la biomasse et l’hydroélectricité assurent une grande part de la production énergétique. Enfin, le pays s’est également converti à la chaleur renouvelable. Ainsi, la consommation d’énergie est restée stable depuis le début du siècle, alors que le PIB national a augmenté de 16% entre 2007 et 2017.
Aussi, la Suède a affiché un taux d’émissions de CO2 particulièrement faible au regard de la moyenne mondiale. D’après une étude de Nature Climate Change, la Suède est un exemple à suivre au même titre que le Royaume-Uni, qui bénéficie selon Corinne Le Queré de « l’effet de la limitation du charbon« . La Suède se classe donc en seconde position, derrière la Suisse, dans le classement des pays industrialisés qui émettent le moins de gaz à effet de serre. Selon le rapport de l’AIE, le modèle suédois est une réussite, et il « ouvre la voie vers une économie sobre en carbone. »
L’électricité au service d’un mix énergétique bas carbone
L’exception énergétique suédoise repose largement sur un modèle où l’électricité prédomine. Tout comme la France, la Suède a fait le pari de l’électricité pour couvrir ses besoins énergétiques. La part d’électricité dans sa consommation finale d’énergie représentait 32,7% en 2017. C’est plus qu’en France, où l’électricité pèse pour à peine un quart de notre consommation finale d’énergie.
Et tout comme en France, la filière nucléaire est au cœur de la production électrique domestique. Le nucléaire représente environ 40% du mix électrique, ce qui la place dans le top 10 des pays les plus nucléarisés au monde. Le reste de son mix électrique est également axé sur une stratégie bas-carbone qui privilégie les énergies renouvelables. Puisque la Suède jouit de nombreuses ressources hydrauliques, mais elle dispose aussi d’importantes ressources forestières pour la biomasse, tandis que l’éolien se développe progressivement.
Le modèle de production électrique suédois s’avère constituer une ressource énergétique fiable, et même profitable. Non seulement le pays est autonome pour son approvisionnement électrique, mais il est même devenu un exportateur net d’électricité. En 2017, il a exporté 19 TWh d’électricité dans l’interconnexion qui relie les pays nordiques.
Transports : la Suède anticipe déjà l’après-pétrole
Malgré cet élan d’électricité verte, les énergies fossiles sont encore bien présentes en Suède. Le rapport de l’AIE le montre bien : le prochain défi à relever se trouve du côté de l’industrie et des transports. Le secteur des transports est encore largement tributaire du pétrole. Désormais, le pays compte sur l’électrification du secteur des transports pour améliorer son empreinte carbone. Par ailleurs, la Suède a aussi était parmi les premier pays à adopter la taxe carbone. Elle est aujourd’hui à un niveau record de 114 euros par tonne de CO2.
En parallèle, le pays soutient aussi le développement des biocarburants. Avec l’Allemagne, la Suède est le pays européen qui a le plus diversifié sa consommation de biocarburants. Le pays consomme du bioéthanol, du biodiesel et utilise aussi du biogaz carburant.
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