Stockholm a annoncé, en juin dernier, la suppression de diverses taxes sur l’électricité d’origine nucléaire. Le gouvernement suédois souhaite même aller plus loin : pour assurer son approvisionnement énergétique, la Suède va lancer la construction d’une dizaine de nouveaux réacteurs nucléaires dans les prochaines décennies. L’atome semble donc avoir encore un avenir dans ce pays situé au nord de l’Europe, au cœur de la Scandinavie.
Suppression de la taxe sur les capacités nucléaires
La Suède compte actuellement neuf réacteurs nucléaires en fonctionnement sur son territoire. Le plus ancien, baptisé Oskarshamn 1, date de 1972. Grâce au nucléaire (qui assure 35 % de la production électrique du pays) et à l’hydraulique (45 %), la Suède est, avec la France, un des pays d’Europe qui émet le moins de dioxyde de carbone en produisant son électricité.
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Lors de récentes négociations, qui portaient sur la redéfinition de la politique énergétique suédoise, un consensus politique s’est dégagé quant à la place qu’occupera l’atome dans le paysage énergétique suédois au cours des prochaines décennies. Le gouvernement a dans un premier temps annoncé la suppression progressivement de la taxe sur les capacités nucléaires.
« L’objectif (…) est de faire en sorte que nous puissions toujours garantir une électricité à des prix compétitifs, de manière stable et durable, à court comme à long terme », a déclaré Ibrahim Baylan, le ministre de l’Energie. Cet allègement fiscal rassure ainsi les électriciens suédois qui craignaient la fermeture de certaines centrales en raison de leurs situations financières déficitaires.
Jusqu’à 10 nouveaux réacteurs construits
L’accord politique passé le 10 juin dernier revient également sur la décision de fermer d’ici 2020 deux réacteurs exploités par Vattenfall sur le site de Ringhals et un réacteur exploité par E.On à Oskarshamn. Leur fermeture n’a pour l’instant plus aucune date officielle.
En parallèle, le gouvernement a également indiqué qu’il autoriserait la construction de « 10 nouveaux réacteurs nucléaires ». L’objectif affiché est de compenser la fermeture prochaine des plus anciennes installations nucléaires du pays.
Tout comme la France, la Suède possède une vieille tradition nucléaire. Basé notamment sur l’utilisation de réacteur à eau bouillante, puis de réacteurs à eau pressurisé, le parc nucléaire suédois s’est constitué dès la fin des années 60.
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Crédit photo : Jorchr
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