Le ministère de l’Industrie de l’Australie a annoncé, ce 3 juillet 2023, que ses revenus liés à l’exportation du charbon thermique (utilisé pour générer de l’électricité) devrait être divisés par deux en 2024-2025, par rapport à 2022-2023. Le communiqué affirme même que la demande de charbon thermique avait atteint un pic l’année dernière, avec la crisé gazière mondiale.
L’Australie anticipe une baisse, en valeur, de ses exportations de charbon thermique
Certes, cette annonce est loin de signifier la fin du charbon pour produire de l’électricité. Pour des raisons de sécurité d’approvisionnement et de prix, de nombreux pays (notamment émergents) vont continuer à l’utiliser pendant de longues années – la plupart des pays disposant de ressources nationales, le charbon est la source d’électricité thermique la plus « sûre » d’un point de vue géopolitique.
Mais, pour autant, la demande en charbon thermique (utilisé pour produire de l’électricité) pourrait bien enfin commencer à baisser dans les années qui viennent. C’est du moins le sens d’un communiqué du ministère de l’Industrie de l’Australie sur les exportations minières du pays, publié ce 3 juillet 2023.
Le pays estime ainsi que la valeur totale de ses exportations de charbon thermique pourrait être divisée par deux d’ici deux ans. Le ministère de l’Industrie prévoit ainsi que cette somme tombera à 20 milliards de dollars (18,4 milliards d’euros) en 2024-25, contre 43 milliards de dollars (39,5 milliards d’euros) sur l’année 2022-2023.
« Les réserves mondiales et la demande de charbon thermique ont atteint leur sommet »
Et si cette baisse proviendra aussi d’un recul des prix, l’Australie l’attribue d’abord à une « baisse à long terme » anticipée de la demande de la Chine à partir de 2024, le pays étant le premier importateur de charbon au monde.
L’Australie indique même que « les réserves mondiales et la demande de charbon thermique ont atteint leur sommet » l’année dernière, quand la demande a été boosté par la crise du gaz naturel et l’asséchement des exportations russes, provoquant un afflux sur le marché du charbon pour compenser les manques de gaz, que ce soit en Europe ou, surtout, dans les pays émergents privés de gaz par la gloutonnerie européenne.
Le ministère de l’Industrie estime toutefois « probable » que le rythme de déclin des exportations soit « irrégulier », et concernera d’abord les charbons les plus polluants et de moindre qualité. L’Australie est le deuxième exportateur de charbon thermique derrière l’Indonésie, et le premier de charbon métallurgique — qui sert à la fabrication du métal. Le pays lui-même entend d’ailleurs réduire sa consommation de charbon thermique.
Le rapport souligne aussi que les exportations de métaux nécessaires à la transition énergétique dont le sous-sol australien est riche (nickel, manganèse, cobalt, lithium) devraient, logiquement, continuer d’augmenter, avec des totaux qui devraient dépasser, en 2023-2024, 27 milliards de dollars par an (24,8 milliards d’euros).
Laisser un commentaire