Pour RTE, la France devra produire (nettement) plus d’électricité d’ici 2035 - L'EnerGeek

Pour RTE, la France devra produire (nettement) plus d’électricité d’ici 2035

pour rte france devra produire nettement plus electricite 2035 - L'Energeek

Le gestionnaire du réseau de transport d’électricité français, RTE, a actualicé, le 7 juin 2023, ses prévisions de consommation électrique pour 2035, en prenant en compte les derniers objectifs climatiques de l’Union européenne et la volonté affichée de réindustrialiser la France : il table désormais sur entre 580 à 640 TWh en 2035, contre entre 540 et 585 TWh dans les scénarios précédents.

RTE relève les prévisionnels de consommation d’électricité en France pour 2035 entre 580 à 640 TWh

La consommation électrique de la France devra augmenter plus rapidement que dans les précédents prévisionnels, estime le gestionnaire du réseau de transport d’électricité RTE, dans un rapport publié ce 7 juin 2023. En prenant en compte le relèvement des objectifs climatiques de l’Union européenne et la volonté affichée (et consensuelle) de réindustrialiser la France, RTE table désormais sur une consommation électrique comprise entre 580 à 640 TWh en 2035.

Jusqu’ici, RTE s’appuyait sur un scénario dit « de référence », visant une consommation de 540 TWh en 2035 (qui ne nécessitait pas d’augmenter drastiquement la production nationale), et un scénario de « réindustrialisation profonde » du pays, aboutissant à 585 TWh de consommation en 2035.

Certains analystes ont eu beau jeu de comparer ce nouvel objectif à la production électrique de 2022, 445 TWh, oubliant que l’année a été marqué par une indisponibilité historiquement faible du parc nucléaire, à cause de soucis techniques conjoncturels, qui ne devraient pas se poursuivre au-delà de 2023. En 2021, la France avait produit 522 TWh d’électricité, 536 TWh en 2019.

Reste que le défi est considérable. Le programme de relance du nucléaire prévoit l’ouverture du premier EPR2 en 2035, seul l’EPR de Flamanville pourra ajouter de la production électrique nucléaire d’ici là, et l’enjeu sera plutôt, sur ce front, que tous les réacteurs en service actuellement tournent toujours en 2035.

Développer largement les renouvelables… et prolonger le parc nucléaire aussi loin que possible

Les capacités hydro-électriques étant proches de leur maximum en France, aucune alternative n’existe pour produire l’électricité décarbonée supplémentaire : les « nouveaux » renouvelables, éolien et photovoltaïque, devront être massivement déployés. L’objectif est d’ajouter 10 TWh de nouvelle capacité électrique par an sur la période 2025-2035, un rythme qui « n’a plus été atteint depuis les années 80 », estime RTE dans son bilan.

« Atteindre d’ici 2035 une production électrique bas-carbone de 600 TWh minimum, et si possible de 650 TWh voire plus de sorte à couvrir le haut de la fourchette des perspectives de consommation électrique, apparaît ambitieux (…) mais faisable », rassure RTE. La seule voie est de doubler la production électrique renouvelable, pour la port à un minimum de 250 TWh en 2035, contre 120 TWh actuellement.

Le gouvernement doit présenter sa stratégie énergétique de moyen terme dans les prochains mois, ce rapport doit servir à éclairer le débat sur le sujet. Les défenseurs des renouvelables ont immédiatement réagi, estimant (à juste titre) que ce rapport invitait à investir massivement dans les EnR.

« Peut-on produire assez d”électricité pour répondre aux scénarios “hauts” (650 TWh/an) ? Réponse de RTE : oui, c’est possible, mais l’effort est conséquent. La France devra s’inspirer des meilleures pratiques européennes. Ce qui permet d’accélérer, ce sont les EnR terrestres », a commenté Enerplan, syndicat français des professionnels du solaire.

Pour autant, ce rapport tord également le cou aux défenseurs d’une sortie « rapide » du nucléaire : RTE indique qu’il sera faisable mais difficile d’atteindre la part de production renouvelable nécessaire aux objectifs de 2035, mais il faut aussi, pour cela, qu’aucun réacteur nucléaire en fonctionnement (ou presque) ne soit arrêté d’ici là. Les 650 TWh d’électricité produite en 2035 seraient inatteignables sans cela.

Rédigé par : La Rédaction

La Rédaction
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COMMENTAIRES

  • Accroître la production d’environ 25 % en 12 ans peut paraître en effet possible mais exige une grande disponibilité du nucléaire dont le traitement des déchets est particulièrement difficile à sécuriser pour l’avenir du vivant. Par ailleurs développer fortement le parc photovoltaïque, c’est faire fi de toute l’inhumanité de la filière d’extraction et de traitement des composants des panneaux d’une part et de l’impact sur la croissance de l’artificialisation des terres que pourtant les pouvoirs disent vouloir empêcher. Notre monde va crever de toutes ses contradictions et de son incapacité à moins consommer alors que tout notre modèle économique et social est fondé sur cette consommation.

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  • Ce n’est certainement pas avec un nucléaire qui necessite au moins 15 ans pour être construit que l’on va accroitre de 25% sa production en 12 ans !
    Il suffit en revanche de 2 ans pour rendre opérationnel n’importe quel parc éolien ou solaire. Il faut être bien ignorant pour croire que l’on va vider la planete de ses matieres premiers pour accroitre de 25 % la production électrique avec des PPV et des éoliennes.
    les PPV c’est 95% de silicium le deuxieme élément chimique de la planète classé par abondance décroissante, juste après l’oxygène !
    Quand au cuivre dont nous aurions besoins pour bobiner les alternateurs des éoliennes, rien que pour les besoins du reseau téléphonique de la France on a déjà extrait de quoi faire des dizaines de milliers d’éoliennes, et je ne vous parle pas de ce qui est utilisé pour l’électrification, le reseau d’alimentation d’eau et les chaudrons à confiture…
    Il faut s’abreuver des messages insidieux du lobby nucléaire pour sortir de telles âneries. Lequel lobby oublie de préciser que pour alimenter ses réacteurs, lui, transforme en chaleur, donc sans espoir de pouvoir le recycler, le corps chimique le plus rare de la planète, l’Uranium :
    https://fr.wikipedia.org/wiki/Abondance_des_%C3%A9l%C3%A9ments_chimiques

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