La publication la semaine dernière du bilan électrique 2022 de la France est l’occasion pour RTE de faire le point sur l’électricité verte. L’Hexagone progresse en matière de production d’électricité verte. Mais comme le souligne le gestionnaire du réseau électrique dans son rapport, il faut maintenant accélérer. Si la France veut atteindre ses objectifs de transition énergétique, l’état devra notamment se focaliser sur l’éolien et le solaire.
2022 : un bilan global positif pour la production d’électricité verte en France
S’agissant de la production d’électricité verte, la France peut se vanter d’un bilan global positif en 2022. C’est ce que souligne RTE dans son bilan pour l’année écoulée. D’après le gestionnaire du réseau électrique, 2022 a marqué un volume record d’installations renouvelables sur le territoire. La France a ainsi mis en service 5 GW. Certes, ce n’est pas suffisant pour couvrir la baisse de production de la filière nucléaire. De plus, la filière hydraulique, habituellement premier levier de production d’électricité verte en France, a également atteint un niveau historiquement bas. Mais dans l’ensemble, les énergies renouvelables ont bien résisté.
Ainsi, si le mix électrique français reste dominé par le nucléaire (63%), les ENR demeurent un levier crucial. En 2022, l’électricité verte a représenté 26% du mix électrique national : 11% d’hydraulique, 9µ d’éolien, 4% de solaire et 2% de thermique renouvelable.
La filière hydraulique à la peine
En 2022, la production d’électricité issue de la filière hydraulique a chuté à son niveau le plus bas depuis 1976. La raison d’un tel écart ? Le contexte météorologique n’a pas été propice à l’hydraulique. Et la filière a dû faire face des températures très chaudes ainsi qu’à la sécheresse. Au global, la filière hydraulique n’a produit que 49,6 TWh d’électricité verte en France, contre 62 TWh en 2021.
Face aux éléments climatiques, la filière hydraulique française a dû s’adapter. En été, le stock hydraulique était historiquement bas. La France a donc fait le choix de limiter la production des centrales hydrauliques durant la période estivale pour permettre de reconstituer les réserves d’eau. Cette stratégie a été appliquée aux centrales de type lac et aux centrales d’éclusée. Un arbitrage qui a été bénéfique puisque dès octobre, les centrales hydrauliques ont en effet pu compter sur des niveaux d’eau jugés « moins critiques » par RTE. Les centrales hydrauliques françaises ont donc pu être mobilisées normalement pour la période hivernale.
Electricité verte produite en 2022 : année charnière pour la filière éolienne en France
L’année 2022 aura marqué un tournant dans la production d’électricité verte issue de l’éolien en France. En effet, la filière a vu sa puissance installée progresser fortement : + 1,9 GW. Désormais, le parc éolien terrestre compte au total 20,6 GW de puissance installée. En parallèle, son volume de production progresse pour atteindre 37,5 TWh. Un chiffre qui n’est toutefois pas aussi élevé qu’il aurait dû l’être. Le rapport de RTE souligne que les conditions climatiques n’ont pas été favorables à l’éolien, avec peu de vents. De fait, le facteur de charge pour l’éolien terrestre s’est établi à 21,6%. C’est son niveau le plus bas depuis dix ans.
Malgré ce contexte peu propice, la filière a toutefois franchi un cap décisif avec la mise en service du premier parc éolien en mer au large des côtes françaises. Le parc éolien offshore de Saint-Nazaire est désormais opérationnel. Et il injecte de l’électricité verte sur le réseau national depuis l’été 2022. Il sera bientôt rejoint par les parcs de Saint-Brieuc et de Fécamp, d’une puissance de 500 MW chacun, qui devraient entrer en service courant 2023.
Le solaire confirme sa progression
Pour la seconde année consécutive, la filière solaire a maintenu un rythme soutenu pour le déploiement de nouvelles installations. Ainsi, elle a enregistré une augmentation de 2,6 GW en 2022, après une progression de 2,8 GW en 2021. En décembre 2022, le parc solaire photovoltaïque tricolore a donc atteint un total de 15,7 GW.
Ce bilan est d’autant plus positif que la filière a rencontré d’importantes difficultés. En 2022, le solaire a été confronté à la hausse du coût de certains composants des panneaux photovoltaïques. Et elle dû faire face à des tensions dans sa chaine d’approvisionnement. En ce début d’année 2023 où les coûts de production restent très élevés, les problèmes ne sont toujours pas réglés. Et ils pourraient entraîner un ralentissement du déploiement de solaire sur le territoire dans les deux prochaines années.
Au contraire des filières hydraulique et éolienne, la filière solaire a bénéficié de conditions météo très favorables. Et en 2022, la production d’électricité verte issue du solaire a augmenté en France. Le volume de production total affiche une hausse de 31% par rapport à 2021, porté par un fort taux d’ensoleillement. Dans son bilan, RTE souligne cette bonne performance. « La production solaire contribue désormais significativement au bilan électrique de la France ». Le gestionnaire de réseau précise d’ailleurs que le « volume de production [est] équivalent à celui de trois réacteurs nucléaires ».
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