France : les enseignements du bilan électrique 2022

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France : les enseignements du bilan électrique 2022 - © L'EnerGeek

Le 16 février, RTE a publié le bilan électrique de la France pour 2022. Une année particulièrement scrutée, entre hausse des coûts de l’énergie et inquiétudes sur l’approvisionnement. La production électrique française a rarement fait autant débat. Et d’après le bilan RTE, la capacité de la France à faire face à la crise énergétique a largement démontré la résilience de notre modèle électrique national.

Bilan électrique 2022 en France : consommation « en net recul »

Le premier enseignement du bilan électrique 2022, c’est bien sûr la consommation en baisse de la France. RTE enregistre une consommation de 459,3 TWh. C’est 1,7% de moins par rapport à 2021. Et d’après le bilan, « il faut remonter jusqu’en 2005 pour trouver un niveau de consommation électrique corrigé du climat inférieur à celui de 2022 ». RTE a comparé cette consommation à ce qu’elle était durant la période de référence 2014-2019, avant la crise sanitaire. La consommation moyenne était alors 4,2% plus élevée. La tendance est donc bien à la sobriété énergétique.

Sobriété énergétique ou vulnérabilité économique ?

Mais est-ce vraiment la sobriété énergétique qui explique la baisse de consommation électrique ? « Il reste difficile de départager l’effet sur la consommation de la contrainte économique et des actions en faveur de la sobriété énergétique. » RTE le souligne : le bouclier tarifaire a joué son rôle pour amortir la hausse des prix de l’énergie auprès des particuliers. Mais la pression inflationniste a quand même pesé sur le budget global des ménages. Et elle a incité aux économies d’énergie.

Pourtant, le bilan électrique 2022 prouve bien que la France a adhéré aux principes de sobriété énergétique. Les messages gouvernementaux ont commencé à être diffusés dès septembre 2022. Or, c’est précisément à partir de cette date que la baisse de consommation électrique a été « très clairement visible » d’après le bilan RTE.

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2022 : un bilan électrique résilient pour la France

RTE le rappelle en introduction de son bilan électrique 2022 : la France n’a pas connu de rupture d’approvisionnement. Ce qui est un premier signe de la résilience de son réseau électrique. Car malgré la pire crise énergétique enregistrée depuis les années 1970, la France s’est adaptée et est parvenue à mobiliser ses sources d’approvisionnement.

Le risque de coupure a notamment été évité grâce à ma mobilisation des centrales à gaz. RTE souligne que même si elles « ont été sollicitées à un niveau inédit », leur production est restée à un niveau inférieur que ce que les projections redoutaient en cas d’hiver froid. Par ailleurs, le « bon fonctionnement des interconnexions » a permis de réduire les incertitudes sur l’ensemble du réseau électrique.

Quid de la transition énergétique ?

Enfin, RTE observe que « le coût environnemental de la crise énergétique » reste contenu. La France affiche un bilan électrique 2022 avec un volume d’émissions associées à la production légèrement en hausse. Mais rien de comparable à d’autres pays. En Allemagne par exemple, le volume des émissions associées est dix fois supérieur en 2022 par rapport à 2021. En France, l’année 2022 affiche un résultat de 25 MtCO2éq contre 21,5 en 2021. De plus, l’Hexagone a maintenu le cap sur le déploiement des énergies renouvelables. La France a mis en service 5 GW de nouvelles installations renouvelables.

Hydraulique et nucléaire : les points à surveiller

La résilience du système électrique français ne doit pas masquer les zones à risque. Et le bilan électrique 2022 souligne notamment deux enjeux pour la France. Ainsi RTE rappelle que la sécheresse longue de 2022 a réduit la production hydraulique nationale. Elle a enregistré « son plus bas niveau depuis 1976 ». Si la tendance est comparable à ce qui s’est passé dans le reste de l’Europe, elle souligne la vulnérabilité de l’hydraulique face au dérèglement climatique.

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Par ailleurs, la crise française de production nucléaire a été la principale source d’inquiétude sur le réseau électrique national. Le problème lié au phénomène de corrosion sous contrainte a entraîné une indisponibilité d’une large part du parc nucléaire français. Une difficulté qui s’est ajouté au décalage du calendrier de maintenance lié à la crise sanitaire. Et la conséquence ne s’est pas fait attendre : la production nucléaire tricolore a atteint en 2022 son niveau le plus bas depuis 1988. Le redémarrage des réacteurs par EDF en fin d’année a sécurisé le réseau électrique pour l’hiver. L’indisponibilité du parc nucléaire explique toutefois pourquoi la France a été importatrice nette d’électricité pour la première fois depuis 1980. En l’état actuel, la souveraineté électrique de la France passe encore par le nucléaire.

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