En pleine crise de l’énergie, la question de la disponibilité du parc nucléaire français est devenue cruciale. Si la phase de maintenance, plus longue que prévue, a été une source d’inquiétude, elle touche bientôt à sa fin. EDF commence cette semaine le redémarrage de plusieurs centrales nucléaires françaises. Et la phase de redémarrage doit se poursuivre en décembre et janvier.
EDF redémarre les centrales nucléaires
La période de maintenance aura été longue. Pour l’entretien prévu pour le parc nucléaire français, EDF a dû faire face à plusieurs problèmes. Les confinements successifs de 2020 avaient déjà lourdement décalé le calendrier de maintenance. Et cette année, plusieurs problèmes de corrosion sous contrainte observés dans des centrales nucléaires ont encore compliqué le travail d’EDF. Enfin, le mouvement de grève de cet automne a ralenti une phase de maintenance pourtant cruciale en pleine crise énergétique.
Mais EDF commence enfin le redémarrage des centrales nucléaires. En cette fin novembre, EDF annonce le redémarrage des réacteurs nucléaires de la centrale de Bugey, dans l’Ain. L’énergéticien a aussi relancé la centrale de Cattenom, en Lorraine. Et lundi 28 novembre, c’est le réacteur numéro 2 de la centrale de Belleville-sur-Loire qui a redémarré. Et ce n’est qu’un début.
Nucléaire en France : une lourde séquence de redémarrage
Pendant les deux à trois prochains mois, la priorité d’EDF sera de piloter le redémarrage des réacteurs encore à l’arrêt. A l’heure actuelle, ils sont encore vingt en maintenance. Et ils doivent tous être opérationnels pour le début d’année 2023. Pour cela, EDF a lissé son programme de redémarrage, et l’entreprise énergétique compte assurer la remise en service de toutes ces unités le plus rapidement possible. Son but : assurer la part de production d’électricité attendue pour la filière nucléaire.
S’agissant de la phase normale de maintenance, EDF compte redémarrer dix sites sur le seul mois de décembre. Et ensuite, l’énergéticien se mobilisera pour finaliser les travaux de réparation sur les sites restants, touchés par les problèmes de corrosion sous contrainte. Ceux-là ne pourront pas être opérationnels avant au moins fin janvier 2023.
Les réserves d’eau se reconstituent
Outre la lourde phase de travaux, le parc nucléaire français a aussi dû faire face aux problèmes de sècheresse suite à l’été 2022. Le taux de remplissage des réservoirs des centrales nucléaires est devenu un sujet de préoccupation. Mais là encore, EDF annonce être sur la bonne voie
En effet, les réserves d’eau se reconstituent. EDF annonce que le taux de remplissage est en hausse constante depuis le début de l’automne. Au global, l’ensemble du parc nucléaire affiche un taux de remplissage de ses réservoirs de 68%. Un chiffre qui se rapproche du pourcentage normal pour la saison.
EDF précise même que pour certains sites, le taux de remplissage est en avance sur les prévisions. C’est notamment le cas dans les Alpes du Nord, où le taux de remplissage dépasse même la moyenne, avec un score de 84%.
Quel risque de coupures électriques cet hiver ?
Le risque de coupure inquiète particulièrement les Français. Mais le redémarrage du parc nucléaire par EDF devrait logiquement éloigner ce risque. Le 18 novembre dernier, RTE avait déjà revu favorablement ses prévisions sur la consommation électrique de la France pour la période hivernale. Et d’après le gestionnaire de réseau, le risque de coupure électrique était écarté pour la fin d’année 2023. La raison ? Malgré l’indisponibilité d’une partie du parc nucléaire, la consommation électrique nationale était jugée satisfaisante.
Avec le redémarrage du parc nucléaire, EDF devrait donc sécuriser l’approvisionnement électrique cet hiver. Et au cas où ce ne serait pas suffisant, le gouvernement français envisage déjà des solutions de complément. En effet, depuis le lundi 28 novembre, on effectue des tests à la centrale à charbon de Saint-Avold, en Moselle. Le but est de la tenir prête pour une remise en service temporaire.
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