Comment le réseau électrique français va-t-il passer l’hiver 2022-23 ? RTE, le gestionnaire du réseau, vient tout juste d’actualiser ses analyses. Le 18 novembre, il a mis en ligne ses dernières constatations. Les températures clémentes ont évité les tensions sur le réseau électrique depuis le début de l’automne. Mais l’indisponibilité du parc nucléaire demeure une source d’inquiétude.
Un niveau de risque électrique revu à la baisse
Le dernier rapport d’analyse de RTE s’ouvre sur une bonne nouvelle. En septembre dernier, le gestionnaire de réseau évoquait des risques importants pour la période de mi-novembre à mi-décembre. Mais les dernières projections font finalement état d’un risque très limité. Pour la fin novembre, RTE estime que l’approvisionnement électrique est peu risqué pour cet hiver 2022. Et il ne prévoit pas non plus de problèmes sur la période de décembre. La raison ? Les prévisions météorologiques ne laissent pas présager d’une augmentation drastique des besoins en chauffage. Et le niveau de consommation électrique général est satisfaisant pour l’instant.
La France a-t-elle basculé dans la sobriété énergétique ?
Mais la météo ne fait pas tout. Est-ce un effet du discours du gouvernement en faveur de la sobriété énergétique ? RTE observe une baisse de la consommation électrique en France. En comparant les données de 2022 (période de début octobre à mi-novembre) par rapport aux années pré-crise sanitaire (2014-2019), RTE constate une baisse de consommation qui atteint 5 à 7% selon la période. Et comme le rapport le souligne, cette baisse « ne résulte pas des effets météorologiques, qui sont retraités dans toutes les analyses de RTE ».
Alors comment expliquer cette baisse de la consommation d’énergie ? Certes, cette tendance à la baisse réduit le risque de tension sur notre réseau électrique national. Pour autant, cette bonne nouvelle mérite d’être relativisée. Car elle est s’explique en fait par la hausse des prix de l’énergie.
RTE l’affirme clairement dans son analyse. « La baisse de la consommation concerne majoritairement le secteur industriel, notamment sous l’effet de l’augmentation des prix de l’énergie. Un effet baissier est également perceptible dans le secteur résidentiel (et dans une moindre mesure tertiaire), mais devra être confirmé dans les prochaines semaines au fur et à mesure que les températures baisseront. »
Hiver 2022 : le parc nucléaire, une inquiétude de RTE pour le réseau électrique
La consommation électrique est en baisse. Mais la production aussi. En effet, en ce mois de novembre, la disponibilité du parc nucléaire français demeure une source d’inquiétude. RTE souligne qu’elle est même « légèrement inférieure à la prévision » de septembre dernier.
En cause ? Les travaux de maintenance dans les centrales nucléaires tricolores ont pris du retard. Actuellement, la disponibilité du parc nucléaire ne couvre qu’environ 30 GW. L’ensemble du parc nucléaire fonctionne à 48% de ses capacités maximales. Entre 2015 et 2021, sa capacité était en moyenne de 70%. Et RTE estime qu’elle devrait péniblement atteindre 40 GW au début du mois de janvier 2022.
Les interconnexions électriques se portent bien
La bonne nouvelle vient des interconnexions électriques. RTE affiche un bilan des échanges en équilibre pour les quatre dernières semaines. C’est-à-dire que les importations et les exportations d’électricité sur le réseau français continuent d’afficher un ratio satisfaisant pour RTE.
Pour les prochaines semaines, le gestionnaire de réseau anticipe déjà le renforcement de la capacité physique d’échange entre la France et la Belgique. Les gestionnaires de réseau allemands doivent aussi augmenter la capacité offerte aux échanges via les interconnexions avec la France. RTE l’affirme : tous ces éléments tendent à renforcer la sécurité d’approvisionnement électrique de la France pour la fin d’année 2022.
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