Après une attente de plus d’un an, le monde agricole peut enfin s’approprier le décret sur l’agrivoltaïsme, publié ce mardi 9 avril 2024 au Journal Officiel. Une avancée qui promet de développer les exploitations agricoles avec l’intégration des panneaux photovoltaïques, tout en préservant l’essence même de l’agriculture.
Priorité à l’agriculture
L’agriculture ne cède pas sa place, elle la partage intelligemment avec l’énergie solaire. Le gouvernement met un point d’honneur à ce que l’énergie ne supprime pas l’agriculture mais la complète. «Soyons clairs : il ne s’agit pas de remplacer la production agricole par de la production d’énergie solaire, mais bien de compléter la production agricole par de la production d’énergie solaire . », a ainsi déclaré Bruno Le Maire, ministre de l’Économie dans des propos partagés par Le Figaro. Ainsi, le décret instaure une limite de 40% de couverture des sols par les panneaux solaires, assurant que l’activité principale reste l’agriculture. Les parcelles témoins jouent un rôle clé, permettant de comparer les rendements pour s’assurer que la production énergétique ne se fait pas au détriment de la terre nourricière.
La vigilance est de mise avec la mise en place de contrôles stricts. La production agricole ne doit pas chuter sous le seuil de 90% du rendement des parcelles témoins. Ces critères seront surveillés par les Directions départementales des territoires, garantes de l’équilibre entre les deux productions. De plus, la Commission départementale de préservation des espaces naturels et forestiers veillera à ce que les projets agrivoltaïques favorisent l’agriculture, un garde-fou essentiel pour préserver l’intégrité des terres agricoles.
Des limites claires pour l’énergie solaire
Le photovoltaïque au sol est circonscrit à des zones spécifiques, déterminées par les chambres d’agriculture. L’objectif est clair : protéger les terres cultivables. Ainsi, les terrains non exploités depuis une décennie, ou ceux naturellement inadaptés à l’agriculture, tels que les friches industrielles ou les anciennes carrières, pourront être équipés de panneaux solaires. Cette approche préventive assure que l’agriculture reste la priorité et que l’essor des énergies renouvelables se fasse de manière responsable.
Il demeure une question en suspens : ces mesures suffiront-elles à déclencher le déploiement des énergies renouvelables espéré par la loi ? Les contraintes sont fortes, et l’équilibre entre développement durable et productivité énergétique est délicat. Seul l’avenir nous dira si ce décret est le catalyseur d’un changement vert ou un frein à l’innovation énergétique dans le secteur agricole.
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