Ce mercredi 9 septembre 2020, une source proche du dossier a affirmé que le groupe tchèque EPH avait l’intention de fermer la centrale au charbon de Gardanne, dès la fin de l’année 2020, soit deux ans avant la date limite imposée par le gouvernement. En revanche, la centrale de Saint-Avold, également propriété du groupe tchèque, devrait poursuivre son activité jusqu’à la fin du premier semestre 2022.
Fermeture d’ici la fin de l’année pour l’unité au charbon de la centrale thermique de Gardanne
La loi Energie-Climat de 2019 a acté la fermeture des quatre centrales à charbon encore en activité en France, pour 2022 au plus tard, suivant une promesse de campagne d’Emmanuel Macron.
Ce mercredi 9 septembre, une source proche du dossier a affirmé, dans les Echos, que Gazel Énergie, filiale du groupe EPH détenu par l’homme d’affaires tchèque Daniel Kretinsky, est « dans une logique de fermeture anticipée de l’unité charbon de Provence ». L’activité de la centrale de Gardanne (Bouches-du-Rhône) est en effet perturbée par un long conflit social. L’unité de charbon devrait donc fermer d’ici la fin de l’année 2020.
Pour rappel, en décembre 2018, dans la foulée de l’annonce gouvernementale de la fin du charbon pour 2022, le groupe Uniper a revendu l’ensemble de ses activités énergétiques en France à EPH. Cette vente, devenue effective courant 2019, comprenait les deux centrales à charbon de Gardanne et de Saint-Avold (Moselle), ainsi que six parc éoliens et deux parcs solaires.
Un plan social issu d’un arrangement avec l’Etat sur les pénalités liées à la biomasse ?
La centrale thermique de Gardanne dispose de deux unités actuellement en service, l’unité 5 de 595 MW fonctionnant au charbon et l’unité 4 de 150 MW fonctionnant à la biomasse. Cette unité 4 a suscité de nombreuses polémiques, notamment du fait de l’utilisation de bois non renouvelable et de l’absence de cogénération.
Le groupe EPH veut mettre en place un plan social pour réaffecter ou indemniser au mieux la centaine d’employés de l’unité au charbon. Selon le journaliste Emmanuel Grasland, toujours des Echos, Gazel aurait négocié ce plan avec l’Etat : « Petit deal de Kretinsky avec l’Etat…. En contrepartie d’un plan social validé par l’Etat, l’exécutif pourrait supprimer les pénalités pour non respect des obligations de production d’électricité à partir de biomasse sur la centrale de Gardanne ».
Petit deal de #Kretinsky avec l'Etat…. En contrepartie d'un plan social validé par l'Etat, l'exécutif pourrait supprimer les pénalités pour non respect des obligations de production d'électricité à partir de biomasse sur la centrale de #Gardanne. https://t.co/oHWxBD6Ej5
— Emmanuel Grasland (@EGrasland) September 9, 2020
En revanche, Gazel est « dans une volonté d’aller le plus loin possible, tel que le permettra la loi, pour l’unité charbon Émile Huchet », située à Saint-Avold dans le Grand Est. La centrale devrait donc fermer à la fin du premier semestre 2022. Là encore, une centaine d’emplois sont en jeu.
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