Les performances environnementales du charbon plaident en sa défaveur. C’est pourquoi, l’Europe est le continent où les efforts pour se passer de cette énergie sont les plus intenses. Seulement aujourd’hui encore, les centrales à charbon restent indispensables à l’approvisionnement électrique de certains territoires. Une réunion est d’ailleurs prévue à Bruxelles sur ce sujet le 8 et 9 avril 2019. À en croire un classement diffusé par le Guardian le 1er avril 2019, 9 des 10 entreprises les plus polluantes en Europe sont liées à l’exploitation du charbon. En France, le ministre François de Rugy prépare aussi la reconversion des territoires en transition. Dans cette perspective, RTE publie un rapport ce mercredi 3 avril 2019 pour préciser les conditions de l’équilibre offre-demande d’électricité en France sur la période 2019-2023…
Le charbon, premier pollueur d’Europe
Le charbon n’a pas bonne presse en raison de la forte pollution qu’il engendre. En Europe, tous les pays n’adoptent cependant pas la même stratégie énergétique. Avec la Programmation pluriannuelle de l’énergie (PPE), la France prévoit d’arrêter l’exploitation du charbon d’ici à 2022. En revanche, son voisin allemand et son partenaire polonais suivent des trajectoires bien différentes. Le mix électrique allemand repose encore à 38 % sur le charbon, en raison d’une sortie rapide du nucléaire. La Pologne, elle, continue de miser sur le charbon, une ressource dont elle dispose à profusion et qui lui permet de jouir d’une certaine indépendance énergétique.
Dans ce contexte, il n’est pas étonnant de constater que parmi les dix entreprises les plus polluantes du continent, neuf évoluent dans le secteur du charbon et huit sont allemandes ou polonaises. La centrale de Bełchatów en Pologne détient le triste record européen de 38,3 mégatonnes de CO2 relâchés dans l’air en 2018. Derrière, les six autres entreprises les plus polluantes sont des centrales allemandes. Au niveau européen donc, comme au niveau mondial, le charbon continue de peser dans le mix énergétique, et sur les émissions de gaz à effet de serre.
La transition énergétique des régions passe par les ENR, le nucléaire et les smart grids
Pour évoquer le sujet à Bruxelles, Dominique Ristori retrouvera notamment le président de la commission énergie au Parlement européen, Jerzy Buzek. A cette occasion, il sera notamment question de la situation allemande, avec les recommandations de la commission charbon et le secrétaire d’Etat, Hendrik Fischer. Les enjeux sont complexes, avec l’Accord de Paris à respecter. En France justement, le ministère de la Transition écologique et solidaire (MTES) veut montrer l’exemple. Il s’est engagé à mettre fin à l’exploitation du charbon. Cependant, le 1er avril 2019, François de Rugy avertissait : « nous voulons évidemment prendre toutes les précautions parce que la sécurité d’approvisionnement en électricité des Français, ce n’est pas un sujet que l’on peut balayer d’un revers de la main (…) ça c’est ma responsabilité ». C’est pourquoi, EDF prépare le projet Ecocombust depuis 2015, afin de remplacer le charbon par de la biomasse.
Et ce mercredi 3 avril 2019, le Réseau de transport d’électricité (RTE) publiait justement son rapport sur l’équilibre offre-demande d’électricité en France sur la période 2019-2023. Le document commandé par le MTES contient « des analyses complémentaires du Bilan prévisionnel 2018 avec « certains scénarios particulièrement contraints »« . Selon Dominique Pialot dans La Tribune, il indique que la centrale de « Cordemais (Loire-Atlantique) devra rester en veille jusqu’au démarrage de l’EPR de Flamanville« . Par ailleurs, le rapport précise : « le déploiement des compteurs communicants, qui sera généralisé d’ici 2022, et la sensibilité croissante de la population à l’enjeu de maîtrise de la consommation d’énergie, offrent des perspectives nouvelles pour maîtriser les appels de puissance des pointes de consommation« .
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