La crise de l’énergie a bel et bien fait perdre du pouvoir d’achat aux ménages français. C’est ce qui ressort de la récente étude menée par l’Insee. Lundi 19 décembre, l’institut a publié ses derniers chiffres. Et ils soulignent que les ménages les plus modestes sont particulièrement exposés à la crise énergétique.
720 euros de perte de pouvoir d’achat à cause de l’énergie
L’Insee a fait les comptes. Entre janvier 2021 et juin 2022, l’institut estime que les ménages français ont perdu en moyenne 720 euros de pouvoir d’achat sur la période. Une baisse entièrement due à la crise énergétique, qui a entraîné une hausse globale des tarifs des différentes sources d’énergie.
Mais cette moyenne cache une grande disparité territoriale. Dans les faits, mes foyers en zones rurales ont plus lourdement subi la hausse des prix de l’énergie. Et l’Insee observe pour eux une perte de pouvoir d’achat atteignant jusqu’à 910 euros. L’enquête explique cet écart par deux facteurs. En premier lieu, les habitations des zones rurales ont plus largement recours au chauffage au fioul ou au bois. Or, le prix du chauffage au fioul a drastiquement augmenté sur la période. Et les aides de l’état se sont mises en place moins rapidement que pour le chauffage au gaz ou à l’électricité, principalement représenté dans les zones urbaines. Idem pour le bois de chauffage : la stère de bois a vu ses prix augmenter en l’espace de dix-huit mois. Or il a fallu attendre la fin d’année 2022 pour que le gouvernement mette en place un chèque énergie spécial bois.
En parallèle, les ménages des zones urbaines, plus dépendants de leur voiture, ont dû faire face à la hausse des prix des carburants pour leurs transports quotidiens.
Malgré les aides, la crise de l’énergie frappe durement les ménages modestes
En France, l’état a mis en place une série d’aides pour les ménages face à la crise de l’énergie. Les consommateurs français ont pu compter dessus pour atténuer quelque peu la hausse des prix des carburants. Et le gouvernement a également mis en place des aides pour les factures d’énergie et de chauffage.
D’après l’analyse de l’Insee, ces aides ont effectivement bien bénéficié aux ménages modestes. Le rapport souligne que les 30% des ménages les plus pauvres ont touché en moyenne « une compensation de 170 euros », contre 60 euros d’aides en moyenne pour les 30% de ménages les plus aisés.
Toutefois, l’efficacité des différentes aides n’a pas suffi à limiter la perte de pouvoir d’achat face à la crise de l’énergie. Et les ménages les plus modestes ont quand même été durement touchés par la crise. En cause : l’Insee rappelle que pour les foyers à faibles revenus, l’énergie est un poste de dépense qui pèse plus lourdement dans leur budget annuel. « [En zone rurale] les 30% les plus pauvres perdent en moyenne 2,7% de leur revenu disponible malgré les aides perçues « . C’est plus que la moyenne nationale : -1,6% de baisse pour les foyers les plus modestes.
L’Insee constate l’efficacité du bouclier tarifaire
Si l’ensemble des aides de l’état n’a pas suffit à protéger les ménages les plus modestes, elles ont tout de même eu un effet salutaire. Ainsi, l’Insee constate l’efficacité du bouclier tarifaire. Et elle souligne que la remise à la pompe et les aides pour le gaz et l’électricité ont donné un gros coup de pouce au portefeuille des Français. Ces aides cumulées auraient à elles seules contenu la hausse des dépenses des ménages de 270 euros en moyenne.
Dans le détail, le gel de la hausse des tarifs réglementés du gaz « a évité une hausse de 47% des tarifs réglementés entre octobre 2021 et juin 2022 ». En février 2022, c’est le plafonnement de la hausse du prix de l’électricité de 4% TTC au lieu de la hausse de 35,4% TTC a également soulagé les ménages.
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