Ce lundi 17 février, le groupe Orano a annoncé avoir obtenu l’autorisation de démarrer le démantèlement de l’usine d’enrichissement d’uranium Eurodif, dite « Georges-Besse », sur le site de Tricastin, en activité de 1979 à 2012. Ce chantier devrait prendre une trentaine d’années, et être achevé avant fin 2021.
Mise en service en 1979, l’usine d’enrichissement d’uranium Eurodif « Georges-Besse », sur le site de Tricastin, est un fleuron de l’industrie nucléaire française. Jusqu’à sa fermeture en 2012, elle a permis d’alimenter une centaine de réacteurs dans le monde, fournissant jusqu’à “un quart de la capacité mondiale” d’uranium enrichi, par la méthode dite de diffusion gazeuse.
Jean-Jacques Dreher, directeur du site Orano-Tricastin, a rendu hommage à cette aventure industrielle, le jour où le groupe a annoncé que l’autorisation de démantèlement du site avait été publiée au Journal Officiel, ce lundi 17 février 2020. Les opérations consisteront à déconstruire l’ensemble des équipements industriels du site. Le chantier devrait durer 30 ans, la date limite de fin de travaux est fixée par le décret au 31 décembre 2051.
« Cette usine a permis d’alimenter en électricité bas-carbone plus de 100 réacteurs dans le monde. C’est une réalisation industrielle hors normes qui tire sa révérence avec un démantèlement de grande ampleur ». Jean-Jacques Dreher, Directeur @OranoTricastin https://t.co/CUv3HzQvOC
— Orano Tricastin (@OranoTricastin) February 19, 2020
Depuis son arrêt, en 2012, la centrale a été soigneusement nettoyée. La phase de rinçage a duré jusqu’en 2016, pour réduire la quantité de matières nucléaires et chimiques présentes sur place. 350 tonnes d’uranium ont ainsi été récupérées.
“Le démantèlement est une véritable opération industrielle, conditionnée ici par le gigantisme de l’installation et de ses équipements”, détaille Philippe Horteur, directeur des opérations de fin de cycle sur le site Orano-Tricastin. Il s’agira en effet de détruire, à l’aide de cisailles hydraulique et d’outils de broyage, pas moins de 160 000 tonnes d’acier, 30 000 tonnes d’équipements en divers métaux et plus de 1 300 kilomètres de tuyauterie, répartis sur les 1 400 étages de la cascade de diffusion.
Les déchets issus de ce démantèlement seront très faiblement radioactifs, proches de la radioactivité naturelle. Mais, par mesure de sécurité, ils seront stockés par Orano sur un site de l’ANDRA, l’agence nationale pour la gestion des déchets radioactifs.
L’usine d’Eurodif était devenue obsolète au début des année 2010, notamment en raison de sa consommation énergétique. Elle utilisait ainsi les ¾ de l’électricité produite par la centrale de Tricastin. Deux nouvelles unités d’enrichissement, dites « Georges-Besse II » ont pris le relais sur le site de Tricastin, en s’appuyant cette fois sur la technologie de centrifugation, nettement moins énergivore.
COMMENTAIRES
Y aurait’il une faute de frappe? Comment u chantier qui vient de démarrer et devant durer une trentaine d’année pourrait il être achevé avant fin 2021 ?
Un des nombreux travers du nucléaire totalement ignoré par les populations qui ne “connaissent” que les centrales nucléaires