Si les grandes crues dévastatrices au Sud de la vallée du Rhône se font plutôt rares, elles ne sont pas impossibles et présentaient une menace éventuelle pour la sûreté du site nucléaire du Tricastin dans l’éventualité d’une crue exceptionnelle. Un risque limité donc, mais pris très au sérieux par l’Autorité de sûreté nucléaire français (ASN) et EDF qui ont engagé un programme de sécurisation et de renforcement des ouvrages hydrauliques situés en amont de la centrale.
Inaugurés le jeudi 4 juin dernier en présence de Sylvie Richard, directrice de la centrale EDF Tricastin et de Daniel Pépin, directeur délégué à la coordination de l’eau Alpes Méditerranée, les travaux réalisés sur les aménagements hydrauliques de Donzère dans la Drôme, auront nécessité un investissement de plus de 15 millions d’euros de la part de l’énergéticien et assurent désormais un niveau de sûreté maximal. La centrale serait protégée même en cas d’une crue d’une ampleur jamais observée auparavant.
En effet, si les risques de crues sont minimes sur cette partie du Rhône, une crue millénale (qui se produit tous les 1000 ans) n’est pas impossible et pourrait atteindre selon les estimations un débit du fleuve dépassant les 13.700 m³/s (contre 1.600 m³/s de moyenne en temps normal). Un scénario très peu probable mais dont les conséquences hypothétiques sur le niveau des eaux du canal de Donzère-Montdragon auraient pu poser des difficultés aux exploitants de la centrale du Tricastin.
Plusieurs aménagements ont été réalisés pour supporter une telle augmentation du débit comme le rehaussement d’une des passes navigables, le renforcement des digues et la création d’un déversoir pour évacuer un éventuel surplus d’eau. Ces installations hydrauliques prévues à la base pour supporter une crue de 9.900 m³/s ont donc été redimensionnées et adaptées à une crue de 13.700 m³/s.
Comme nous l’apprend le Dauphine.com, de nouvelles consignes d’exploitation ont également été transmises à tous les ouvrages qui permettent de réguler les débits d’eau entrant et sortant du canal en cas de crue du Rhône. Le barrage de retenue serait ouvert pour favoriser l’écoulement dans le lit naturel du fleuve, les vannes du barrage de garde seraient fermées pour que l’eau n’alimente pas trop le canal, et les déchargeurs de l’usine hydroélectrique de Bollène seraient ouverts pour réguler le débit sortant du canal.
Crédits photo : ASN
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