Lors d’un débat à l’Assemblée Nationale, ce jeudi 9 janvier 2020, la direction d’EDF a déclaré que le projet « Hercule » devrait être finalisé pour mi-2020. Il s’agit du plan de réorganisation de l’électricien en deux entités, EDF-Bleu (activités de production et de transport HT, 100% public) et EDF-Vert (activités liées aux EnR et à la distribution, partiellement ouvert au privé).
Hercule : un EDF-Bleu, public, et un EDF-Vert, partiellement privé
Ce jeudi 9 janvier 2020, l’Assemblée Nationale était le théâtre d’un débat animé sur le projet Hercule de restructuration d’EDF. Christophe Carval, directeur exécutif chargé des ressources humaines d’EDF, François Dos Santos, représentant syndical de la FNME-CGT d’EDF, et l’économiste Christophe Ramaux se sont succédés au micro. La ministre de la Transition Ecologique, Elisabeth Borne, est intervenue dans la seconde partie du débat.
Débat sur le projet Hercule de restructuration d'@EDFofficiel à l'Assemblée nationale avec Christophe Carval (EDF), @frdossant (FNME_CGT) et Christophe Ramaux à Paris I#DirectAN pic.twitter.com/jTNcE7DeuA
— Contexte Énergie (@ContexteEnergie) January 9, 2020
Hercule prévoit de scinder EDF en deux grandes entités. La première serait un « EDF-Bleu », qui demeurerait 100% public, et comprendrait les activités de production d’électricité conventionnelles et stratégiques (centrales nucléaires, hydrauliques et thermiques) et de transports HT (RTE). La seconde serait un « EDF-Vert », centré sur les activités liées aux renouvelables, à la distribution et à la commercialisation – comprenant Enedis, EDF Renouvelables, Dalkia, la direction du commerce, les activités d’outre-mer et de la Corse. 35% de cette seconde entité seraient cotés en Bourse, les 65% restant demeurant publics.
Ce projet devait à l’origine être présenté mi-2019, mais il a été repoussé, afin d’attendre la mise en place de la nouvelle Commission Européenne. Le point de vue de Bruxelles est en effet central dans ce dossier : l’Etat Français demande à la Commission l’autorisation de relever le tarif Arenh, le prix fixe auquel EDF revend son électricité nucléaire à ses concurrents (dans le cadre de l’ouverture du marché de l’électricité à la concurrence). L’exécutif en fait une condition de la mise en place du projet Hercule.
EDF espère « un dossier à peu près abouti vers l’été 2020 »
Dans le même temps, ce projet demeure fortement discuté par une partie des syndicats de l’énergéticien. « La scission en soi ne permet pas l’équilibre économique, c’est la régulation [des prix] qui le permet, donc pourquoi on mélange les deux alors que ce sont deux sujets éminemment distincts ? », s’est notamment interrogé François Dos Santos.
« Nous considérons que ce projet doit continuer à être débattu et partagé avec nos représentants du personnel », et ce « avant de finaliser un document », a concédé Christophe Carval. « Ce qu’on imagine aujourd’hui est d’avoir un dossier à peu près abouti vers l’été 2020 », a complété le DRH d’EDF.
Cette ouverture du capital d’EDF-Vert doit permettre, selon Elisabeth Borne, de répondre aux « capacités d’investissement accrus » qu’impose la transition énergétique. « La réorganisation d’EDF, si elle doit avoir lieu, c’est pour répondre aux objectifs portés par la loi énergie-climat, afin de donner tous les moyens à l’entreprise de rester au cœur de notre politique énergétique », précise-t-elle. Le projet Hercule doit ainsi, selon les voeux de la ministre, assurer le maintien d’EDF en tant que « entreprise publique et intégrée ».
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