Le COJO de Paris 2024 vient de révéler, ce mercredi 19 novembre 2019, qu’EDF serait son second partenaire premium, après le groupe bancaire Banque Populaire-Caisse d’Epargne. Quelques mois après avoir recalé Total, cet adoubement olympique sonne comme une reconnaissance des faibles émissions carbone du nucléaire, et de la nouvelle stratégie renouvelable de l’énergéticien.
EDF, un « partenaire légitime » pour des JO 2024 alignés sur l’Accord de Paris
Ce mercredi 19 novembre 2019, le Comité d’Organisation des Jeux Olympiques (COJO) de Paris 2024 a officialisé le nom de son second sponsor premium, après le groupe bancaire Banque Populaire-Caisse d’Epargne. Il s’agit d’EDF. « Il y a eu un soutien unanime du conseil d’administration », a précisé le président du COJO, Tony Estanguet, qui rappelle que l’engagement de l’énergéticien dans le sport date d’au moins 30 ans. Si le montant du partenariat n’a pas été dévoilé, il avoisinerait les 100 millions d’euros.
Très heureux d’accueillir @EDFofficiel au sein de la grande famille #Paris2024 🇫🇷 Après avoir œuvré pour le sport depuis plus de 30 ans, éclairons ensemble les Jeux de @Paris2024 ! pic.twitter.com/ARnUKownMp
— Tony Estanguet – OLY (@TonyEstanguet) November 19, 2019
Le président du COJO a notamment déclaré qu’EDF était un « partenaire légitime ». Une allusion à peine voilée à l’affaire Total. Le pétrolier avait proposé ses services comme partenaire d’importance des JO 2024. Quoiqu’en recherche de soutiens privés (qui devront apporter 97% des 3,7 milliards d’euros de budget des Jeux), le COJO avait refusé le pétrolier, durant l’été 2019.
Malgré la volonté manifeste de Total de se convertir aux renouvelables et de verdir son image, la Mairie de Paris était monté au créneau pour écarter « une des boîtes les plus polluantes du monde » selon la maire de Paris Anne Hidalgo. Rappelons que les Jeux de Paris ont vocation à être les premiers alignés sur les objectifs de l’Accord de Paris.
En revanche, EDF s’intègre parfaitement dans cette volonté. L’énergéticien sera le fournisseur d’électricité et de gaz de l’événement. EDF a notamment promis de fournir des « énergies renouvelables » à l’ensemble des sites choisis à l’été 2024. « C’est un honneur de s’associer à Paris 2024 et de contribuer à cet événement historique pour notre pays. Ce partenariat ambitieux est l’occasion de mobiliser les forces du groupe EDF au service de la réussite et de l’exemplarité de ces Jeux en matière de responsabilité environnementale. Nous savons pouvoir compter sur toutes les énergies d’EDF et sur notre capacité d’innovation pour mener à bien ce grand projet. », défend le PDG du groupe, Jean-Bernard Levy. De son côté, Anne Hidalgo s’est dite « heureuse de l’engagement d’EDF pour contribuer à construire des Jeux Olympiques et Paralympiques responsables et durables ».
Le nucléaire comme soutien de la transition énergétique ?
Ce choix valide en tout cas la place du nucléaire dans une stratégie énergétique bas carbone. Car, au-delà de son investissements de plus en plus conséquent dans les énergies renouvelables, EDF demeure bien un champion du nucléaire. Associer son nom à des Jeux calqués sur les objectifs de l’Accord de Paris, c’est reconnaître publiquement que transition énergétique et nucléaire peuvent être associés, du moins dans l’esprit des décideurs du COJO.
Rappelons que, grâce à la part du nucléaire dans sa production d’électricité (70%), la France affiche un taux d’émissions de CO2 de 5,7 tonnes par habitant et par an (t/hab/an), le plus bas des grandes puissances industrielles occidentales. A titre de comparaison, la Chine et l’Union Européenne présentent un taux de 7,4 t/hab/an, les Etats-Unis 16,6 et le Japon 10,7.
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