Avec les Jeux Olympiques qui se tiendront à l’été 2024, Paris sera plus que jamais la plus belle vitrine du monde. D’ailleurs, de nombreuses entreprises comptent profiter de cette exposition ; Orange, la Française des Jeux ou encore Bouygues Construction vont ainsi financer le Comité organisateur des jeux Olympiques (COJO) de Tony Estanguet. Total, le groupe pétrolier dirigé par Patrick Pouyanné, ne fera cependant pas partie de cette liste. En effet, mercredi 29 mai 2019, la Maire de Paris, Anne Hidalgo, aurait refusé de cautionner le greenwashing du champion du CAC40.
Anne Hidalgo veut se débarrasser des hydrocarbures
Cent ans après la dernière édition organisée à Paris, la capitale française prépare les Jeux Olympiques de 2024. Pour cette compétition au rayonnement planétaire, la ville lumière s’apprête à scintiller de mille feux. Et si les prix de l’énergie restent soumis aux fluctuations des marchés, la facture de l’évènement est, elle, estimée à plus de 3 milliards d’euros. Le comité d’organisation des Jeux Olympiques (COJO) cherche à « limiter le montant de l’investissement global lié au projet olympique et paralympique« . Pourtant, des infrastructures temporaires seront nécessaires pour accueillir les sportifs et les millions de touristes qui afflueront vers le bassin parisien !
C’est pourquoi, le président du COJO, Tony Estanguet, s’est lancé dans une course aux financements. Et les grands groupes ne s’y trompent pas, eux qui dépenses des sommes folles en marketing et en communication tout au long de l’année, ont tout intérêt à utiliser leurs queues de budget pour cette rencontre sportive, attendue aux quatre coins du globe. Seulement, la Maire de Paris, Anne Hidalgo, alliée aux écologistes, ne souhaite pas utiliser la rente pétrolière de Total. Le 4 avril 2019, elle avait ainsi expliqué : « il serait très difficilement compréhensible pour nos concitoyens que soient retenues des entreprises dont l’activité aurait un lourd impact sur l’environnement, en se fondant notamment sur le recours massif à des énergies carbonées« .
Aussi, lors d’une rencontre avec le PDG de Total, Patrick Pouyanné, à l’Hôtel de Ville, Anne Hidalgo aurait disqualifié l’énergéticien. Total ne figurera donc pas sur la liste des sponsors pour Paris 2024. Citant Le Monde, l’adjointe écologiste, Celia Blauel, explique : « le groupe pétrolier incarne ce qu’Anne Hidalgo a décidé de combattre au nom de la préservation du climat et de la santé des Parisiens : les énergies fossiles« .
Paris 2024 : du greenwashing de Total au finger pointing d’Agnès Pannier Rucher
Au début de l’année, c’est la secrétaire d’Etat Brune Poirson qui avait dénoncé l’impact des activités de Total. Selon elle, il est urgent de se passer du pétrole, véritable « drogue dure » de nos sociétés industrialisées. Pour elle aussi, la transition énergétique est un sujet sérieux, et Total n’est pas vraiment exemplaire en la matière. Et même si Fabien Choné espère récupérer la gestion de 15% des barrages hydroélectriques français d’ici 5 ans, après avoir bénéficié de l’ouverture du marché de l’énergie avec Direct Énergie, Greenpeace ne semble pas convaincu par les motivations de la compagnie pétrolière, qu’elle accuse de « greenwashing« .
Sans aller jusque là, Anne Hidalgo a toutefois raison de rappeler que la participation de Total est incompatible avec son engagement : celui d’organiser des « Jeux neutres en carbone« . Une explication à laquelle la secrétaire d’Etat Agnès Pannier Rucher est restée insensible. Elle qui a été écartée des dossiers ENGIE à Bercy, n’hésite pas à défendre le pétrolier. Selon elle, nous sommes « tous complices » d’un « pacte productif qui repose sur les énergies fossiles« , et il ne sert à rien de faire du « finger pointing« .
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