Hydroélectricité : la clef de voute du mix énergétique français ?

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Le 14 octobre 2019, EDF a inauguré la nouvelle centrale hydroélectrique de La Coche. Une nouvelle installation plus performante, qui ...

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Le 14 octobre 2019, EDF a inauguré la nouvelle centrale hydroélectrique de La Coche. Une nouvelle installation plus performante, qui met en lumière tout le potentiel de l’hydroélectricité en France. Pour préserver ce patrimoine stratégique pour notre mix énergétique, la ministre de la Transition écologique et solidaire est actuellement en discussion avec Bruxelles.

La Coche : fleuron de l’hydroélectricité française

La centrale hydroélectrique de La Coche (Savoie) vient de trouver une seconde jeunesse. Inaugurée à l’origine en 1976, l’installation gérée par EDF a fait peau neuve. Après un chantier de modernisation de 150 millions d’euros et cinq ans de travaux, elle a été remise en service le 14 octobre 2019. Désormais dotée d’un groupe de production type Pelton ultra-puissant, elle va augmenter sa production de 20% par an. Ce qui permettra de couvrir les besoins électrique de 40 000 consommateurs supplémentaires. Autre atout du site : il est capable de stocker l’électricité produite pour répondre aux besoins du réseau.

Comme l’a souligné Jean-Bernard Lévy, le PDG d’EDF : « Cette nouvelle unité de production témoigne de l’ancrage durable d’EDF dans les territoires et de son engagement dans le développement des énergies renouvelables, conformément à notre stratégie CAP 2030 qui vise à doubler les capacités renouvelables installées du Groupe dans le monde d’ici 2030. Cet aménagement s’inscrit également dans le Plan Stockage Electrique du Groupe, dont l’objectif est de développer 10 GW de stockage supplémentaires dans le monde à l’horizon 2035. » De son côté, la députée Marie Noëlle Batistelle évoque « une vrai richesse pour notre système électrique français« .

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Un patrimoine stratégique bientôt ouvert à la concurrence ?

L’hydroélectricité est la première source d’énergie renouvelable du mix énergétique du pays. En 2018, elle représentait plus de 50% de la production nationale d’ENR. C’est aussi la deuxième source de production du mix électrique tricolore, derrière le nucléaire. D’après le Bilan Électrique 2018, l’hydraulique en France offre une production totale d’électricité de 68 TWh. Et si le pays souhaite atteindre son objectif de 23% d’électricité renouvelables dans sa consommation finale d’électricité dès 2020, l’hydroélectricité s’avère donc être une source d’approvisionnement cruciale.

La particularité de ce parc, c’est que l’Etat français est propriétaire des installations. L’Etat a concédé l’exploitation des installations à plusieurs opérateurs : la Compagnie Nationale du Rhône, EDF et Shem Hydro. Seulement, la Commission Européenne a lancé une procédure d’infraction contre la France, qui évite pour l’instant la mise en concurrence de l’énergie hydraulique. Plusieurs pays sont concernés par cette procédure. Concrètement,  la Commission européenne souhaite que la gestion des barrages et usines d’hydroélectricité de l’Hexagone soit attribuée à des opérateurs à la suite d’appels d’offres.

Elisabeth Borne défend le mix énergétique français

Dans les trois prochaines années, 150 concessions hydrauliques vont arriver à échéance. Et elles sont directement concernées par l’application du principe de concurrence. Dans cette hypothèse, de nouveaux opérateurs pourraient intervenir sur le marché français de l’hydroélectricité, à l’instar du suédois Vattenfall.

Pourtant, dans un rapport de 2013, des parlementaires mettaient déjà en garde contre une telle décision qui représenterait selon eux, « un danger pour la sûreté des usagers et la sécurité d’approvisionnement » du pays. Dans ce document, les élus évoquent également le risque d’une « hausse mécanique du prix de l’électricité pour les consommateurs« . Aussi, le 3 octobre 2019, Elisabeth Borne était interrogée à ce sujet au Sénat. La ministre de la Transition écologique et solidaire a répondu aux craintes de la Sénatrice de la Haute-Savoie, Sylviane Noël, en lui indiquant partager ses préoccupations. Selon la responsable politique, des échanges sont en cours entre le gouvernement et Bruxelles…

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