Les travaux de modernisation de la centrale hydroélectrique de La Coche, en Savoie, entrent dans leur dernière ligne droite. Le 25 janvier 2019, la roue Pelton a été livrée à la centrale pour installation. Une fois entrée en fonctionnement, elle fera de La Coche le groupe de production de type « Pelton » le plus puissant de France…
La centrale hydroélectrique souterraine de La Coche a été inaugurée en 1976. Dès le départ, la centrale hydroélectrique de La Coche a représenté un défi technique pour EDF. La raison : elle est équipée de quatre turbines réversibles. Ainsi, la station est reliée à deux lacs : la cuvette de La Coche en amont, et le barrage d’Aigueblanche en aval. L’eau de la cuvette de La Coche passe dans les turbines pour produire de l’électricité avant d’être rejetée en aval. Ce réservoir d’eau est notamment alimenté par la fonte des neiges et des glaces de la Tarentaise, afin de tirer le meilleur parti de la situation géographique de la centrale.
Pendant les périodes creuses, l’eau en aval est pompée pour être remontée grâce à la réversibilité des turbines. La centrale hydroélectrique peut donc stocker l’énergie pour faire face aux pics de consommation électrique de la région. En effet, l’installation est une Step, pour station de pompage et de transfert d’énergie.
Une turbine Pelton pour augmenter la puissance de 20%
Depuis 2015, EDF a entrepris un vaste chantier de rénovation pour améliorer son rendement. Le coeur de ce projet consiste à installer une roue Pelton pour augmenter la capacité de production de la centrale. Elle permettra d’augmenter la production hydroélectrique car elle est particulièrement adaptée aux chutes dites « hautes », supérieures à 400 m. La station de La Coche fait 900 m. Même avec un faible débit d’eau, elle assurera un rendement de 90%.
Avec ses 240 MW, il s’agit de la plus puissante roue Pelton jamais installée dans une centrale française. L’installation de la turbine Pelton et les travaux de rénovation du reste de la station hydroélectrique vont augmenter la production annuelle d’environ 100 GWh, selon les estimations d’EDF. Ce qui représenterait une progression de 20% par rapport à la puissance actuelle.
EDF prévoit une mise en service fin 2019
En juin 2018, le chantier a passé un cap crucial avec la finalisation du montage des pièces du collecteur. C’est cette structure qui sert à distribuer l’eau vers les cinq injecteurs. Ces derniers serviront à entraîner le mouvement de la turbine Pelton. Fin 2018, EDF a aussi terminé de construire la conduite d’alimentation en eau qui raccorde la centrale. Cette conduite, composée de 32 tronçons, a demandé un mois de travail rien que pour les opérations de soudage, les traitements thermiques ainsi que les contrôles.
Le vendredi 25 janvier 2019, la station hydroélectrique de La Coche, à Aigueblanche (Alpes), a réceptionné sa future roue Pelton. Avec ses 16 tonnes d’acier et son imposant diamètre de 3,70 m, cette nouvelle turbine électromagnétique sera la clé de voûte de la centrale rénovée.
Dès la fin d’année 2019, la station hydroélectrique pourra couvrir les besoins électriques de 40 000 habitants supplémentaires. Au global, la centrale de La Coche fournira désormais l’électricité à 270 000 habitants de la région.
Quels investissements hydroélectriques pour EDF ?
EDF a dû consentir à de gros investissements pour rénover la station hydroélectrique de La Coche. La nouvelle turbine Pelton coûte à elle seule 150 millions d’euros. De plus, elle devra être remplacée tous les quatre ans. L’investissement pour convertir La Coche en station hydroélectrique Pelton est cependant intéressant pour EDF car sa concession est garantie jusqu’en 2050. Mais ce n’est pas le cas pour les autres stations hydroélectriques françaises.
Depuis 2005, l’Union Européenne fait pression sur le gouvernement français pour ouvrir le marché hydroélectrique à la concurrence. De quoi inquiéter EDF. L’énergéticien français, en charge du parc hydraulique tricolore, dépense chaque année environ 400 millions d’euros pour son entretien. Sur les 400 installations hydrauliques actuellement gérées par EDF, 150 ont une concession qui arrive à échéance d’ici 2025.
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