Producteur historique de gaz et de pétrole, Total se rêve aujourd’hui en leader de la fourniture d’énergie aux particuliers dans l’Hexagone et n’hésite pas pour cela à investir massivement dans de nouveaux moyens de production. Après avoir acquis depuis 2016 plusieurs producteurs d’électricité (Lampiris, Eren Re ou Direct Energie par exemple), le groupe viserait désormais les grands barrages hydrauliques français dont Bruxelles réclame l’ouverture à la concurrence depuis 2015.
Hérésie pour certains industriels, syndicats, et élus locaux qui craignent la fin du service public énergétique, la mise en concurrence des concessions hydroélectriques françaises imposée par Bruxelles est aussi une opportunité pour d’autres. Le groupe Total par exemple s’est déclaré lundi 27 août 2018 par l’intermédiaire de son Président, très intéressé par le sujet. Selon les propos de Patrick Pouyanné dans un entretien au magazine Capital à paraître au mois de septembre, le groupe pétrolier prévoirait en effet de tenter sa chance lors du renouvellement des concessions des barrages français, et de poursuivre ainsi sa diversification dans la production et la distribution d’électricité.
« Nous serons candidats au renouvellement des concessions des barrages hydroélectriques en France », a déclaré Patrick Pouyanné. Alors que « l’économie mondiale s’électrifie », dans l’industrie, l’automobile et les usages domestiques, et que les énergies renouvelables se développent fortement, « Total a vocation à investir dans le bas carbone et à devenir producteur d’électricité, avec le gaz, et avec les renouvelables comme le solaire, l’éolien et l’hydroélectrique », a-t-il poursuivi. Rappelons que le groupe Total est déjà actif dans le secteur de la production hydroélectrique via le producteur d’énergie renouvelable et exploitant de petits barrages Quadran, racheté par Direct Energie avant que celui-ci ne soit lui-même racheté par Total en 2018.
Crédits photo : World Economic Forum