Handicapé par des décennies de crise énergétique, le Ghana a réalisé ces dernières années de nombreux investissements dans le secteur de l’énergie, lui permettant de prétendre désormais à un rôle régional moteur dans la production d’électricité. Selon la Banque mondiale, ce pays pourrait même devenir exportateur d’électricité pour ses voisins africains à l’horizon 2020.
Le responsable de la Banque mondiale pour le Ghana, Henry Kerali, qui s’exprimait devant le presse vendredi 5 mai 2017, à la suite des discussions tenues entre le nouveau gouvernement du Ghana et la Banque mondiale lors des réunions de printemps de la Banque mondiale et du Fonds monétaire international (FMI) à Washington DC, a exhorté le gouvernement ghanéen à ouvrir les négociations avec ses pays voisins afin de vendre son surplus de production d’électricité pour éviter les pertes, et répondre ainsi aux besoins énergétiques de la sous-région.
Lire aussi : Le Ghana à l’heure du renouveau énergétique
Selon lui, le Ghana serait en capacité d’exporter de l’électricité vers ses voisins africains que sont le Burkina Faso, la Côte d’Ivoire et le Togo, d’ici quatre ans. “Le gouvernement passé a pris trop de contrats d’achat d’électricité (PPA), ce qui est plus que nécessaire pour satisfaire les besoins dans le pays. Il y aura au moins 1,5 gigawatts de surplus de capacité de production d’électricité”, a prévu M. Kerali. Conscient du rôle à jouer par son pays, le nouveau président Ghanéen Nana Akufo Addo était au Burkina Faso la semaine dernière pour signer de nombreux accords de partenariat dans le domaine de l’énergie. “Les deux parties se sont félicitées de l’expérience de leur coopération énergétique et ont convenu d’œuvrer à la réalisation du projet d’interconnexion Bolgatanga-Ouagadougou qui permettra d’importer au Burkina Faso quatre-vingt-cinq (85) MW et dont l’achèvement des travaux est prévu pour fin 2017″, a indiqué un communiqué commun des deux partenaires.
Lire aussi : L’Afrique subsaharienne toujours en retard en matière d’énergies renouvelables
Avec un taux de couverture de seulement 19%, le Burkina Faso n’est pas vraiment en position de refuser le surplus d’énergie venu du Ghana. Idem pour le Togo qui malgré un taux en progression à 32% ces dernières années, manque encore cruellement de mégawatts. La Côté d’Ivoire enfin recevait elle aussi le président ghanéen samedi 6 mai pour parler coopération énergétique. Les deux pays devraient faciliter dans l’avenir les échanges d’énergie électrique dans le but de sécuriser mutuellement leur réseau.
Crédits photo : Eiffage Energie