Bénéficiant d’un regain d’intérêt ces derniers mois après une année 2016 blanche en raison d’un prix sur le marché de gros de l’électricité plus intéressant, l’avenir de l’Arenh s’écrit pour le moment au conditionnel. Dans un avis publié mercredi 19 avril 2017, l’Autorité de la concurrence a appelé une nouvelle fois le gouvernement à clarifier sa position sur l’avenir de ce dispositif d’achat, en cours pour le moment jusqu’en 2025.
Entré en vigueur le 1er juillet 2011, l’Arenh (Accès régulé à l’électricité nucléaire historique) offre aux opérateurs alternatifs qui en font la demande la possibilité d’acheter jusqu’à 100 TWh de volume d’électricité à EDF, à un prix aujourd’hui fixé à 42 euros par mégawattheure, afin d’alimenter leur propre réseau et d’approvisionner ainsi leurs clients. Ce dispositif a pour objectif d’accroître la concurrence sur le marché hexagonal en permettant aux concurrents d’EDF de bénéficier de l’avantage compétitif du parc nucléaire français, et en les incitant à investir dans leurs propres moyens de production.
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Prévu lors de sa création pour durer jusqu’en 2025, l’avenir de l’Arenh est aujourd’hui des plus incertains alors même que le prix de l’Arenh dépend directement de sa durée théorique d’existence, et que ce prix rentre en compte dans la fixation des tarifs réglementés auxquels sont soumis aussi bien EDF que les fournisseurs alternatifs et les consommateurs. “Le gouvernement ne s’est à ce jour pas prononcé sur son choix de prolonger (ou non) ce mécanisme au-delà de 2025, pas plus que sur d’éventuels mécanismes de substitution“, explique l’Autorité de la concurrence, qui avait déjà demandé fin 2015 au gouvernement de confirmer ou non le caractère transitoire de l’Arenh.
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“La pérennisation de l’Arenh rendrait nécessaire de s’interroger sur certains des principes ayant présidé à sa conception, ainsi que sur certaines de ses modalités. Une telle réflexion est lourde de conséquences et ne peut être repoussée sans conséquences négatives“, ajoute l’Autorité. Rappelons ici que les conditions de résiliation des contrats d’achat de courant dans le cadre de l’Arenh liant les opérateurs alternatifs à EDF avaient été durcies fin 2016 pour éviter les risques de spéculation. La CRE avait rendu en novembre dernier le recours à l’Arenh plus contraignant, privant notamment les opérateurs alternatifs de la possibilité de résilier leur contrat quand ils ne peuvent plus revendre l’électricité achetée à EDF à un prix plus élevé sur le marché de gros.