L’arrêt des dernières activités d’exploitation minière de l’uranium sur le sol français date de 2001. Les anciens sites miniers font aujourd’hui l’objet d’un suivi et d’une surveillance environnementale poussés, menés par Orano sous le contrôle de l’Etat, et en lien avec les parties prenantes locales. Pour certains sites une nouvelle vie débute, comme en témoignent par exemple les reconversions en parcs photovoltaïques.
La mine de Jouac, en Haute-Vienne, dernière mine d’uranium française en activité, a cessé sa production d’uranium en juin 2001. Cette fermeture, qui a marqué la dernière étape des activités d’exploitation du minerai d’uranium sur le sol français, n’a pas pour autant marqué la fin de l’histoire des sites miniers. Entre 1948 et 2001, l’exploitation de ce minerai a conduit à la production de 80 000 tonnes d’uranium, et les activités d’exploration, d’extraction et de traitement ont concerné près de 250 sites en France, répartis sur 26 départements. Des sites que la société Orano, dont une des activités concerne le suivi de ces anciennes mines, s’attache aujourd’hui à réaménager et à en assurer la surveillance environnementale.
Un suivi environnemental
Dès lors, l’arrêt de l’exploitation du minerai n’a pas signifié l’abandon de ces sites industriels. L’Etat veille au grain, en régissant le suivi environnemental de ces anciens sites miniers grâce à un plan de surveillance imposé par arrêté préfectoral qui en contrôle l’impact environnemental et sanitaire. Exemple à Bertholène, en Aveyron, ancien site minier fermé depuis 25 ans. Fin 2020, la commission de suivi de site annuelle, rassemblant préfecture, administration, ancien exploitant (Orano), ainsi que les collectivités locales et les associations, a eu lieu, et a permis comme il se doit d’évoquer les résultats de la surveillance, sur quatre thématiques : l’eau, l’air, les végétaux et la faune aquatique. De quoi rassurer les habitants, alors que les résultats se sont révélés “conformes aux exigences réglementaires en vigueur”. Pour la préfecture, “les éléments présentés par Orano et l’inspection des installations classées ont permis de souligner les mesures prises pour réduire au maximum l’impact du site sur son environnement et le maintien de la surveillance malgré l’arrêt des activités”. Les équipes d’Orano effectuent ainsi, à l’échelle de la France, plus de 6 500 prélèvements par an, et réalisent plus de 35 000 analyses sur ces échantillons.
Un soin particulier est apporté à la gestion des eaux. Orano y consacre de 3 à 5 millions d’euros par an, en particulier pour les travaux de rénovation et d’amélioration des stations de traitement, avec mise en place de procédés innovants. Un investissement nécessaire pour améliorer en continu la qualité des eaux rejetées par les anciens sites miniers, même si ces rejets respectent d’ores et déjà les teneurs réglementaires. Exemple sur le site de Bessines sur Gartempe, en Haute-Vienne, où une station traite 400 000 m3 d’eau par an. Olivier Masset, responsable Après-mines France chez Orano, témoigne : “Zéro radioactivité rejetée dans la rivière ce n’est pas possible et ce n’est pas une réalité naturelle. On en élimine un maximum de façon à être dans les limites réglementaires. Notre rejet est de 0,3 milligramme d’uranium par litre.” Une valeur inférieure à la limite réglementaire locale de 0,6 mg/L pour l’uranium, et bien inférieure à la limite nationale de 1,8 mg/L.
Quant à la gestion des stériles miniers, ces terres, sables ou roches ne contenant pas ou très peu d’uranium, Orano s’est vu confier par l’Etat en 2009 la mission de service public de réaliser leur recensement sur l’ensemble des anciennes régions minières uranifères, et a réalisé les travaux nécessaires en application du principe de précaution, et ce malgré l’absence de risque sanitaire significatif démontré. Ces travaux de regroupement des stériles sur les anciens sites miniers, sur les 64 zones concernées, ont été finalisés en 2020.
Une seconde vie pour les anciens sites miniers
Mais ces anciennes mines ne sont pas condamnées à ne rester que les vestiges sous surveillance d’un passé lointain. Un nouvel avenir est possible, et Orano s’emploie à donner une seconde vie à ces sites sur l’ensemble du territoire français. Des plans de reconversion, établis en concertation avec les parties prenantes locales, permettent de créer une seconde vie, souvent en lien avec la préservation de l’environnement et de la biodiversité. Certaines anciennes mines, comme celle de Puy de l’Age, en Haute-Vienne, sont des zones forestières. Le réaménagement consiste alors à revégétaliser le site et à l’intégrer au sein du paysage existant, en privilégiant les espèces locales. Un autre exemple, également en Haute-Vienne, sur l’ancienne mine à ciel ouvert de Bellezane : le choix de la méthode de réaménagement a permis au faucon pèlerin, espèce protégée, de trouver un habitat favorable et de s’implanter durablement sur place.
D’autres terrains voient fleurir des panneaux photovoltaïques. Dans le Limousin, sur le site des Masgrimauds, le maire de Mailhac-sur-Benaize a été autorisé à implanter un champ de panneaux solaires de 6 hectares. A partir de 2022, EDF Energies nouvelles sera en mesure de les exploiter. Une reconversion qui peut aussi concerner les sites de stockage de résidus : toujours dans le Limousin, celui de Bessines-sur-Gartempe sera bientôt reconverti en centrale solaire. De même, à Sèvremoine, dans le Maine-et-Loire, où se situe le site de l’Écarpière, un projet de reconversion en centrale solaire a été déposé au conseil municipal. Neoen, entreprise française spécialisée, a été retenue pour y développer un champ photovoltaïque. A la clé, une reconversion écologique, et des retombées économiques pour la commune, estimées à 80 000 euros annuels, qui s’ajouteront à celles de la centrale solaire déjà en place sur l’emprise de l’ancienne usine de traitement. L’objectif d’Orano est de permettre à termes l’implantation de 13 parcs photovoltaïques d’ici 2025, avec une puissance maximale de 132 MWc, l’équivalent de la consommation annuelle moyenne d’environ 65 000 foyers, c’est-à-dire celle d’une ville comme La Rochelle.
Pour en savoir plus sur les réaménagements des anciens sites miniers uranifères en France, Orano a développé une application permettant de localiser les anciens sites miniers, de consulter les plans, de connaître les dates et les méthodes d’exploitation, etc. CartOmines (site consultable par le grand public)
Laisser un commentaire