EPR2 à Bugey, IRSN : que retenir du dernier conseil de politique nucléaire ?

Publié le

Écrit par :

La Rédaction

Temps de lecture: 3 minutes

Le conseil de politique nucléaire de ce 19 juillet 2023, réuni par Emmanuel Macron, a accouché de deux annonces essentielles ...

epr2 bugey irsn que retenir dernier conseil politique nucleaire - L'Energeek

Le conseil de politique nucléaire de ce 19 juillet 2023, réuni par Emmanuel Macron, a accouché de deux annonces essentielles : la localisation de la troisième paire d’EPR2 de la première vague de relance du nucléaire dans la centrale existante du Bugey (Ain), au bord du Rhône, et la volonté intacte de fusionner l’IRSN et l’ASN, malgré l’opposition frontale des salariés.

Bugey finalement choisi pour accueillir la troisième paire d’EPR2

Le Président de la République Emmanuel Macron a réuni, ce 19 juillet 2023, un conseil de politique nucléaire, qui a tranché sur deux questions-clés du plan de relance du nucléaire hexagonal. Le premier est celui de la localisation de la troisième paire d’EPR2 programmées pour 2035 (quatre autres paires sont en option dans le plan gouvernemental actuel).

Les sites de Penly (Seine-Maritime) et de Gravelines (Nord) ont été choisis en 2022, et il était acté que le troisième se situerait sur le Rhône, soit dans la centrale du Tricastin, soit dans celle du Bugey. C’est finalement cette dernière, située dans l’Ain, qui a été choisie.

« Le site du Bugey était davantage prêt que celui du Tricastin, donc c’est un choix rationnel pour tenir les calendriers dans les meilleurs délais », a indiqué le cabinet de la ministre de la Transition énergétique Agnès Pannier-Runacher, évoquant des « enjeux techniques ».

« Dans le cadre des derniers mois d’analyse, le site qui a été privilégié est celui du Bugey (…) celui qui permet de lancer le plus rapidement la construction puisque des études complémentaires sont à réaliser sur le site de Tricastin », précise le cabinet.

Le plus lu  Quel avenir pour le nucléaire en Afrique ?

Le choix d’une localisation en bord de fleuve avait été critiquée, devant les possibles impacts du réchauffement climatique. « Un travail très approfondi est mené par EDF en étroite collaboration avec les autorités de sûreté pour identifier les sites les plus pertinents, donc évidemment la question de l’approvisionnement en eau et sa continuité, même dans les décennies qui viennent avec le réchauffement climatique, est regardé de très près », a répondu le ministère.

L’exécutif persiste et signe dans sa volonté de fusionner l’IRSN et l’ASN

L’autre grand chantier étudiée par le conseil est la fusion décriée entre les deux organismes chargés de la sûreté nucléaire en France, l’Institut de radioprotection et sûreté nucléaire (IRSN), garant technique des choix de sûreté, et l’Autorité de sûreté du nucléaire (ASN), gendarme des centrales.

L’exécutif persiste dans sa volonté de fondre les deux autorités, malgré une opposition des salariés (en particulier de l’IRSN), d’une bonne partie des experts du sujet, et un vote en défaveur de cette fusion, à l’Assemblée nationale, pendant les débats sur la loi de relance du nucléaire.

Le gouvernement a indiqué que cette opération ferait l’objet d’une loi, présentée d’ici la fin de l’année, en s’appuyant sur un récent rapport de deux élus de l’Opecst (Office parlementaire des choix scientifiques), qui conclut à la nécessité de fusionner les deux institutions face à la montée attendue de la charge de travail.

Ce 20 juillet 2023, l’intersyndicale (CFDT, CGT et CFE-CGC) de l’IRSN a manifesté une nouvelle fois son opposition, indiquant que « le pouvoir n’a toujours pas justifié son projet » et n’en « identifie pas » les risques et conséquences. Le communiqué fustige le rapport de l’Opecst, « partiel, partial et hors sujet (…) ne peut servir de base au lancement d’une réforme d’une telle ampleur, sauf à considérer que cette réforme est avant tout politique ».

Le plus lu  Japon : la centrale nucléaire de Sendai autorisée à redémarrer

« Cette réforme engagée alors que les salariés de l’IRSN et de l’ASN travaillent déjà depuis plusieurs mois sur le programme de relance du nucléaire va désorganiser durablement le système et entraîner des démissions. Personne ne peut croire qu’une réforme de cette ampleur conduira à une nouvelle organisation opérationnelle en un an », ajoute l’intersyndicale, qui appelle les acteurs de ce dossier et le société civile à s’opposer à ce projet.

Laissez un commentaire

Vous aimez cet article ? Partagez !

Avatar
À propos de l'auteur :
La Rédaction

Laisser un commentaire

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.