Sûreté nucléaire : les salariés de l’IRSN vent debout contre la disparition de l’institut - L'EnerGeek

Sûreté nucléaire : les salariés de l’IRSN vent debout contre la disparition de l’institut

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L’intersyndicale de l’Institut de radioprotection et de sûreté nucléaire (IRSN) a annoncé, ce 22 février 2023, une journée de grève le lundi 28 février pour protester contre la fin annoncé de l’institut, dont les équipes devraient rejoindre l’ASN ou le CEA. Le projet du gouvernement, annoncé sans concertation préalable, provoque incompréhension, inquiétude pour le modèle de sûreté nucléaire de la France, et colère.

Nouvelle journée de grève des salariés de l’IRSN pour protester contre la dissolution de l’institut

Le 8 février 2023, le gouvernement français a annoncé son intention de fermer l’Institut de radioprotection et de sûreté nucléaire (IRSN), l’organisme indépendant chargé notamment d’évaluer la sûreté des centrales nucléaires françaises. L’IRSN devrait ainsi fusionner avec l’Autorité de sûreté nucléaire (ASN), le gendarme du nucléaire qui prend la décision d’arrêter ou non une centrale (en suivant les avis de l’IRSN).

Ce projet de fusion est inscrit dans un amendement de la loi sur l’accélération du nucléaire, qui doit être déposée le 28 février 2023 à l’Assemblée nationale, pour un vote final mi-mars. Le texte prévoit que les 1 725 employés de l’IRSN, ingénieurs, techniciens, médecins et scientifiques, rejoignent soit l’ASN, soit le Commissariat à l’énergie atomique et aux énergies alternatives (CEA). Le gouvernement justifie cette décision par une volonté de « fluidifier les processus d’examen ».

Mais les salariés de l’institut n’acceptent pas cette décision, et, surtout, son mode opératoire, sans concertation et avec des délais très court. Après une journée de grève et une manifestation le 20 février devant le ministère de la Transition écologique, l’intersyndicale (CFDT, CFE-CGC et CGT) de l’IRSN a annoncé, ce 22 février 2023, une nouvelle journée de grève le 28 février, jour de dépôt du texte.

« Supprimer en 40 jours ce qui a mis 40 ans à être construit »

« Le gouvernement souhaite supprimer en 40 jours ce qui a mis 40 ans à être construit » indique François Jeffroy, délégué central de la CFDT. « Nous rendons des avis techniques et scientifiques reconnus internationalement, nous sommes garants de l’indépendance car nous sommes séparés de l’Autorité qui prend les décisions, et de la transparence car nos avis sont rendus publics, tout ceci est menacé par la réforme », ajoute-t-il.

« Nous craignons d’être sous l’autorité directe de l’ASN, et donc de perdre l’indépendance de nos analyses techniques, d’avoir potentiellement une pression pour rendre des avis techniques qui seraient plus adaptés à ce que voudrait l’Autorité », « voire l’exploitant », c’est-à-dire EDF, Orano ou le CEA, pointait, durant la manifestation du 20 février, Philippe Bourachot, délégué syndical central CGT.

« S’il y a un problème de sûreté important dans une installation, ce n’est pas pour le plaisir que les réacteurs sont arrêtés », rappelait le même jour Véronique Loyer, chargée de mission à l’IRSN. Elle craint que l’ASN soit plus apte à céder, même inconsciemment, à la volonté d’EDF de redémarrer un réacteur le plus vite possible, y compris si les conditions de sûreté ne sont pas totalement assurée. Et derrière, « c’est un accident nucléaire qu’on peut craindre », affirme-t-elle.

Rédigé par : La Rédaction

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COMMENTAIRES

  • Des normes de sécurité definies par l’ASN, ceux qui sont chargés de les faire appliquer, rien de tel pour les redefinir à chaque fois que l’ASN controleuse constatera un ecart avec les normes.
    Une autre façon de voir cenui qui dessine la cible autour de l’impact.

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