Relance du nucléaire : la France en ordre de marche, et prête à en découdre - L'EnerGeek

Relance du nucléaire : la France en ordre de marche, et prête à en découdre

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Ce jeudi 8 juin 2023, le ministre français de l’Économie, Bruno Le Maire, est monté au créneau pour défendre le choix de la France de s’appuyer sur le nucléaire, faisant de cette question une « ligne rouge » à ne pas franchir au niveau européen, notamment face à l’Allemagne. Le lendemain, la filière nucléaire française a appelé au lancement d’un « plan Marshall » sur le sujet, notamment pour former les 100 000 nouveaux agents nécessaires à la relance de l’atome en France.

Au niveau européen, « le nucléaire est une ligne rouge absolue pour la France », selon Bruno Le Maire

La France compte bel et bien s’appuyer sur le nucléaire pour assurer la décarbonation de son économie. Alors que l’Allemagne et la France s’opposent toujours sur la place de l’atome dans la directive sur les énergies renouvelables, en particulier pour la production d’hydrogène décarboné, le ministre français de l’Économie et des Finances, Bruno Le Maire, a tapé du poing sur la table, ce 8 juin 2023, en clôture du colloque annuel de l’Union française de l’électricité.

« Le nucléaire est une ligne rouge absolue pour la France et la France ne renoncera à aucun de ces avantages compétitifs liés à l’énergie nucléaire. Le nucléaire français n’est pas négociable et ne sera jamais négociable. Il faudra faire avec et nous sommes convaincus qu’il est non seulement dans l’intérêt de la France, mais également dans l’intérêt du continent européen », a-t-il déclaré.

Peu avant, à la même tribune, Stefan Wenzel, secrétaire d’État allemand à l’Économie et au Climat, avait indiqué, malgré le choix de Berlin de renoncer au nucléaire et de miser exclusivement sur les renouvelables, que l’Allemagne respectait « les choix divergents (…) d’autres États membres comme la France qui peuvent contribuer de manière similaire à atteindre la neutralité climatique ».

« Ce que nous ne pouvons pas accepter, c’est que l’énergie nucléaire soit définie comme renouvelable », avait-il ajouté. « L’Allemagne a indiqué qu’elle respecterait les choix français en matière énergétique, c’est une bonne nouvelle », a commenté Bruno Le Maire.

La bataille s’annonce toutefois encore longue, au niveau européen, pour faire reconnaître les faibles émissions carbone de l’électricité française : Paris souhaite obtenir une dérogation à la part de renouvelables dans le mix énergétique en vertu de ce faible impact carbone, ou que l’hydrogène produit à partir de nucléaire soit considéré aussi vertueux que celui produit avec de l’éolien ou du photovoltaïque.

La filière nucléaire va lancer un « plan Marshall » pour former 100 000 agents supplémentaires

Ce vendredi 9 juin 2023, la filière nucléaire française a profité de la visite des ministres Sylvie Retailleau (à l’Enseignement supérieur et à la Recherche), Agnès Pannier-Runacher (à la Transition énergétique), et Carole Grandjean (chargée de l’Enseignement et de la Formation professionnels), en Normandie, consacrée à la formation et à la recherche, pour leur remettre un « plan Marshall » de l’emploi dans le nucléaire.

Ce dernier propose une série de propositions visant à attirer et former les 100 000 agents supplémentaires en 10 ans nécessaires à la relance de l’atome en France. « L’enjeu principal est un enjeu d’attractivité: les formations existent déjà mais elles sont mal connues et il s’agit de les remplir », a justifié Hélène Badia, présidente de l’Université des métiers du nucléaire, entité créée en 2021 par des entreprises du secteur.

Le plan contient selon elle des « actions concrètes, pour répondre à des besoins considérables ». La filière va le mettre en œuvre, mais compte sur le soutien logistique et financier de l’État pour en faciliter le déploiement.

Rédigé par : La Rédaction

La Rédaction
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COMMENTAIRES

  • Il est évident que c’est une ligne rouge à ne pas franchir, car la France sombrerait pour le coup dans un déclin économique abyssal. La France n’a pas les moyens de stopper le nucléaire, nous n’avons pas mis les moyens pour lancer la production d’énergie renouvelable alors que nous avons tout pour le faire. Arrêter le Nucléaire c’est emprunter sur les marchés financiers pour démanteler les centrales nucléaires et nous ne savons de plus par faire nous n’avons ni l’industrie ni les compétence, c’est emprunter pour faire du renouvelable à marche forcée.
    Oui Bruno le Maire coaché par EDF et les financiers à raison.

    Par contre ce n’est pas parce qu’il a raison que c’est souhaitable !
    Est-ce souhaitable dans un contexte international plus qu’explosif de dépendre de gisements du Kazakhstan, le Niger et l’Ouzbékistan pour plus de 50 %. Aujourd’hui EDF importe de l’uranium enrichi de Russie.
    Il est évident que la France se soumet ainsi a toutes sortes d’aléas géopolitiques, de ce côté la le nucléaire n’est pas propre, d’autant que si le nucléaire continue dans le monde notemment la chine que pèsera la France dans cette concurrence sur un minerai de plus en plus rare.

    Est-ce souhaitable compte tenu de la taille de notre pays, de continuer à faire peser une épée de Damoclès de l’accident nucléaire avec des centrales nucléaires en bout de courses.
    Le moindre accident nucléaire d’ampleur condamnerait la filière à tout jamais.
    Nous avons perdu irrémédiablement des compétences ingénieurales dans le domaine du nucléaire et ce n’est pas en 10 ans que nous reviendrons au top niveau.

    Est-ce souhaitable d’entrainer ainsi la France dans une course financière folle pour continuer un modèle énergétique aujourd’hui désuet au niveau mondial.

    Est-ce souhaitable d’entrainer ainsi tous les français dans un avenir bouché sans aucun débat démocratique ?

    Avoir raison ou le croire c’est une chose ! Regarder la réalité factuelle c’est une autre chose. Il ne faut pas compter sur les politiques pour le faire !

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  • Le nucléaire en France comptera dans le futur pour moins de 30% de l’énergie électrique produite. La ressource Uranium doit être un sujet de réflexion et non d’inquiétude. En plus, contrairement au pétrole ou au gaz, disposer de 5 à 10 années de réserves est parfaitement envisageable. Le point sur lequel il faut bien soupeser les choses est la taille des réacteurs, ceux-ci peuvent devenir un levier de chantage du type Zaporijjia. Pour cela, les petits réacteurs du type SMR ont doublement intéressant, on peut les construire plus vite et moins cher et ceux-ci sont moins vulnérable au manque d’eau . Après, faire ”péter” un réacteur nucléaire avec des missiles, on rentre là en ”terra incognita” .

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  • Les SMR ne feront que multiplier les risques dont l’actualité nous montre que c’est un des critères qui prend de l’importance.

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