L’Autorité des marchés financiers (AMF) a annoncé, le 26 mai 2023, que les derniers actionnaires d’EDF qui n’auraient pas vendu leurs actions à l’État seront contraints de le faire le 8 juin 2023. C’est à cette date qu’aura lieu le « retrait obligatoire » de la Bourse, achevant de fait la renationalisation d’EDF.
L’État va achever son OPA sur EDF le 8 juin, par un retrait obligatoire de la Bourse
La volonté du gouvernement de faire repasser intégralement EDF dans le giron public (le capital avait été partiellement ouvert en 2005, l’État en conservant 84%), afin d’assurer une relance plus rapide du nucléaire (6 EPR2 sont programmés, plus huit en option), sera bientôt actée.
Le 26 mai 2023, l’Autorité des marchés financiers (AMF) a confirmé la date du 8 juin 2023 comme celle du « retrait obligatoire » de la Bourse d’EDF, mettant un terme à l’OPA de l’État sur l’énergéticien : ce jour-là, les actionnaires qui n’auraient toujours pas revendu leurs actions à l’État seront contraints de le faire.
Ce retrait sera effectué « au prix net de tout frais de 12 euros par action, et portera sur 91 454 896 actions EDF, soit 2,19% du capital et 1,99% des droits de vote de la société », indique l’AMF. En juillet 2022, le gouvernement avait annoncé sa volonté de renationaliser intégralement EDF, un projet chiffré à l’époque à 9,7 milliards d’euros.
Une renationalisation d’EDF garantie « sans démantèlement »
Début mai 2023, la justice a rejeté les derniers recours de petits actionnaires d’EDF, qui contestait le prix d’achat de 12 euros, réclamant au minimum 15 euros : à l’ouverture du capital, chaque action a été vendue 32 euros, avec une remise de 20 % pour les salariés d’EDF. Mais les résultats financiers désastreux du groupe depuis, plombé en particulier par l’Arenh, ont fait sombrer le prix de l’action.
Le Fonds commun de placement en actions (FCPE), qui représente environ 100 000 salariés ou retraités d’EDF possédant des actions du groupe, a depuis annoncé qu’il allait engager un recours indemnitaire devant le Conseil d’État, qui vise à obtenir un complément de prix : cette procédure, qui sera lancée après le 8 juin, n’aura aucune incidence sur l’OPA.
Début mai, également, l’Assemblée nationale a adopté en seconde lecture, contre l’avis du gouvernement, la loi garantissant une nationalisation d’EDF sans démantèlement, en détaillant l’ensemble de ses activités et en gravant dans le marbre son existence comme groupe intégré, tordant (définitivement ?) le cou au projet Hercule voulu par l’Union européenne. C’est donc un EDF a priori unifié et solide qui va redevenir 100% public.
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