Face à une demande d’électricité qui va fortement augmenter dans les années à venir, notamment pour répondre aux besoins de la transition énergétique, la province canadienne de l’Ontario a annoncé, le 19 mai 2023, qu’elle allait se doter de sept nouveaux projets de stockage d’électricité, pour un total de 739 MW de puissance.
L’Ontario a beau avoir l’un des mix électriques les moins carbonés d’Amérique du Nord, la province canadienne souhaite s’équiper de larges infrastructures de stockage d’électricité, pour assurer la stabilité du réseau malgré les variations de la consommation, tout en facilitant l’installation de nouvelles capacités renouvelables.
L’Opérateur indépendant du système électrique (IESO) de l’Ontario a ainsi annoncé, le 19 mai 2023, qu’il allait se doter de sept nouveaux projets de stockage d’électricité, compris entre 5 MW à 300 MW, pour une capacité totale de 739 MW. Ces projets vont compléter un autre accord, annoncé récemment, portant sur l’installation de 250 MW de stockage d’électricité.
Six projets sélectionnés sur sept ont établi des partenariats avec des communautés autochtones amérindiennes, dont cinq proposent au moins 50% d’intérêt économique provenant de ces communautés.
L’Ontario est la province canadienne la plus peuplée, elle compte de nombreuses métropoles, et moins de 3 % d’autochtones dans sa population totale, mais une bonne partie de ses installations électriques sont situées dans des territoires contrôlées en partie par ces communautés autochtones.
Depuis des années, la fourniture électrique est d’une remarquable stabilité dans la province de l’Ontario, dotée d’un mix électrique s’appuyant pour moitié sur du nucléaire, pour un quart sur de l’hydraulique, et pour environ 10 % sur, respectivement, du gaz et de l’éolien.
Mais la province a prévu une forte augmentation de la consommation électrique, de l’ordre de 2 % par an dans les 20 prochaines années, pour assurer sa décarbonation en électrifiant les usages fossiles, et pour soutenir la croissance économique locale.
Se doter de grandes capacités de stockage par batteries répond donc à de multiples besoins :
L’IESO a par ailleurs sécurisé 586 MW de puissance installée de gaz fossile, via l’extension ou la mise à niveau de sites existants. Le but est de disposer de suffisamment de capacité pilotable à la seconde, pour faire face aux brusques évolutions de la consommation et/ou de la production.
Un rapport sur les voies de décarbonation de l’IESO a montré que l’Ontario avait les moyens de basculer vers une électricité sans émissions de CO2, mais uniquement après une période de transition où le gaz fossile assurera la fiabilité du réseau – notamment jusqu’à la fin d’importants travaux de maintenance dans les centrales nucléaires et au déploiement de ces solutions de stockage.