Le 7 avril dernier, le gouvernement canadien a annoncé son intention d’augmenter ses exportations d’énergies fossiles. Sur fond de crise en Ukraine, le pays se dit prêt à répondre à la demande énergétique des pays européens. L’enjeu ? Trouver une alternative aux importations de pétrole et de gaz russes. Pour soutenir cette hausse des exportations d’énergies fossiles, le Canada compte aussi renforcer sa capacité de production. Un premier pas est déjà franchi avec le feu vert accordé à un nouveau projet pétrolier offshore.
Energies fossiles : le Canada au chevet de l’Europe
« Nos alliés en Europe nous disent qu’ils ont besoin de notre aide pour s’affranchir du pétrole et du gaz de la Russie dans l’immédiat, tout en accélérant la transition énergétique continentale. Le Canada est particulièrement bien placé pour aider dans ces deux dossiers. » Jonathan Wilkinson, le ministre canadien des ressources naturelles, l’assure : le Canada va aider les européens à couvrir leurs besoins en énergies fossiles. L’industrie canadienne compte donc augmenter sa capacité d’exportations en pétrole et en gaz. Cette hausse des augmentations devrait être progressive.
Et pour l’instant, aucun calendrier précis n’a été communiqué par les autorités canadiennes. Mais le Canada s’engage à augmenter ses exportations d’énergies fossiles d’environ 300 000 barils par jour. Priorité est donnée au pétrole, qui devrait à terme représenter 200 000 barils exportés par jour. Et le gaz naturel couvrira donc 100 000 barils exportés par jour.
L’Europe : un marché à prendre pour les énergies fossiles
Le gouvernement canadien affirme répondre aux demandes d’aides de pays alliés exposés à des risques de pénurie. Mais l’enjeu dépasse la situation de crise énergétique actuelle. A terme, le remplacement des importations d’énergies fossiles de Russie devrait profiter aux autres pays exportateurs. Les Etats-Unis sont déjà bien positionnés. Ils ont augmenté leurs exportations de GNL à destination de l’Europe pour compenser la baisse des importations de gaz russe. Et le Canada compte bien lui aussi renforcer sa position sur le marché européen des énergies fossiles.
Feu vert au projet pétrolier Bay du Nord
En parallèle, le gouvernement canadien a annoncé qu’il donnait son feu vert au projet pétrolier offshore Bay du Nord. Le projet, qui doit voir le jour dans l’océan Atlantique, avait déjà été soumis à l’accord du gouvernement canadien. A deux reprises, les autorités avaient finalement renoncé au projet. Mais le contexte de croissance des exportations semble finalement avoir encouragé le gouvernement de Justin Trudeau à revoir sa position. Le premier ministre canadien, qui avait pourtant promis un encadrement plus stricte des activités pétrolières, se trouve désormais dans une position délicate. Car le projet pétrolier Bay du Nord est loin de faire l’unanimité auprès de la population canadienne.
Bay du Nord sera la cinquième plateforme pétrolière au large des côtes canadiennes. Et elle devrait permettre d’extraire 300 millions de barils de pétrole sur une durée d’exploitation de trente ans. Sa mise en exploitation est prévue pour 2028. Et cette nouvelle source pétrolière devrait consolider la place du Canada en tant qu’un des cinq principaux pays exportateurs de pétrole dans le monde.
Pour désamorcer l’opposition écologiste face à ce nouveau projet pétrolier, le ministre canadien de l’environnement est d’ores et déjà monté au créneau. Steven Guibeault a précisé les modalités de développement de la future plateforme pétrolière. « Le projet d’exploitation de Bay du Nord peut aller de l’avant, sous réserve de certaines des conditions environnementales les plus strictes jamais imposées, y compris l’exigence historique pour un projet pétrolier et gazier d’atteindre la carboneutralité d’ici 2050. »
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