Gros producteur d’hydrocarbures, le Canada semble éprouver quelques difficultés à respecter ses promesses en matière de lutte contre le changement climatique. Michael Ferguson, vérificateur général du gouvernement canadien (équivalent à un organisme d’audit), a en effet pointé du doigt mardi 16 mai 2017, l’administration fédérale pour son manque d’engagement à réduire les gaz à effet de serre.
Dans un rapport publié en mars dernier, le Sénat avait exprimé quelques réserves concernant la politique menée actuellement par le gouvernement canadien en matière climatique et environnementale, affirmant que le respect des engagements climatiques du pays à l’horizon 2030 nécessiterait « un virage colossal des modes de production et des habitudes de consommation de l’énergie au Canada », et que les efforts mis en place à ce jour par le gouvernement n’étaient pas « suffisants ». Un avis partagé par Michael Ferguson, le vérificateur général du gouvernement, qui a déploré dans un second rapport rendu mardi 16 mai dernier, le décalage existant entre les engagements canadiens sur la scène internationale et les actions concrètes mises en œuvre.
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Le vérificateur général rappelle notamment que le Canada avait officiellement reconnu lors du G20 de 2009, « que les subventions inefficaces aux combustibles fossiles nuisaient à la lutte contre le changement climatique, favorisaient le gaspillage de la consommation d’énergie, réduisaient la sécurité énergétique et freinaient l’investissement dans les sources d’énergie propre ». Pourtant, si un plan pour supprimer ces subventions est prévu (« sans pour autant que le vérificateur en ait la certitude »), il n’a pas encore été mis en œuvre, souligne Michael Ferguson, qui considère de fait le Canada comme incapable de garantir les engagements pris dans le cadre de l’Accord de Paris.
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De son côté, le gouvernement qui avait refusé dans un premier temps de remettre les documents nécessaires au vérificateur général, se réfugiant derrière leur stricte confidentialité, a annoncé jeudi 18 mai, la mise en place sur deux ans d’un cadre fédéral pour taxer les émissions de gaz à effet de serre, afin de renforcer les mesures déjà prises individuellement par les provinces. Une disposition compensatoire et pour beaucoup largement insuffisante, compte tenu de la politique menée par le Canada en matière d’énergies fossiles. Pour rappel, le Canada est toujours le sixième producteur mondial de pétrole et souvent critiqué pour l’exploitation croissante des sables bitumineux de l’Alberta.
Crédits photo : Jeff McIntosh / La Presse canadienne
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