Le géant de la grande distribution belge Colryut a annoncé, ce 22 mars 2023, avoir obtenu un accord avec la société japonaise Jera Green pour lui vendre sa filiale Parkwind, dédiée à l’éolien offshore. Le montant de la transaction atteindrait 1,55 milliards d’euros.
Colryut Group cède Parkwind, une société spécialisée dans l’éolien offshore, à Jera Green, une coentreprise japonaise de Tepco et Chubu Electric Power
Colryut est une entreprise de grande distribution belge, un des pionniers du hard discount en Europe. Elle a annoncé, le 22 mars 2023, avoir finalisé un accord avec la coentreprise japonaise Jera Green (co-détenue par Tokyo Electric Power (Tepco) et Chubu Electric Power), pour lui céder sa filiale dédiée à l’éolien en mer, Parkwind. Le montant de la transaction est estimé à 1,55 milliards de dollars.
Fondée en 2012, Parkwind détient notamment des participations dans quatre parcs éoliens au large de la Belgique, en mer du Nord. La société est également active en Allemagne et en Irlande, dans des parcs « partiellement opérationnels » ou « en cours de développement », peut-on lire dans le communiqué annonçant l’opération.
Parkwind est une filiale à 100 % de Virya Energy, une holding énergétique détenue à 59,9% par Colruyt Group. En vertu de l’accord, Virya Energy devrait céder, d’ici la fin de l’année 2023, l’ensemble des actions de Parkwind à Jera Green. « Le prix final peut encore varier, en fonction de la date de la réalisation de la transaction, mais est estimé à un minimum de 1,55 milliard d’euros (net de dettes) au niveau de Virya Energy », détaille le communiqué.
Créée en 2015, Jera Green dispose d’un portefeuille de 65 GW de puissance renouvelable installée, dans 18 pays. Elle est l’un des bras armé de Tepco, premier producteur d’électricité du Japon, dans le développement de son offre renouvelable. Parkwind lui permettra de mettre un pied dans l’éolien en mer.
« Jera a l’ambition de faire progresser de manière significative l’expansion des énergies renouvelables et à faible teneur en carbone à l’échelle mondiale », a commenté Jera Green dans un communiqué distinct.
Une cession cruciale pour le prochain exercice financier de Colruyt, mais qui interroge sur la souveraineté énergétique européenne
Colruyt Group a été, de son coté, transparent sur les motivations de cet abandon d’actifs énergétiques : il doit doper les résultats financiers et boursiers de l’entreprise. Cette cession doit lui permettre d’obtenir « un effet positif très important » sur son exercice financier 2023/24. Son action a d’ailleurs connu la plus importante hausse de l’EuroNext, ce 22 mars 2022, avec +13,60% en clôture, à 27,87 euros
L’opération doit encore obtenir l’aval des autorités compétentes pour pouvoir être finalisée, mais elle interroge sur la souveraineté industrielle sur la transition énergétique que vise théoriquement l’Union européenne. Qu’un spécialiste de la grande distribution souhaite revendre un actif énergétique, rien de bien étonnant.
Après Telenet, les parcs éoliens de Colruyt : les investisseurs étrangers s’emparent de notre infrastructure stratégique https://t.co/3ZVeAOVTzo
— Business AM (FR) (@businessamfr) March 22, 2023
Mais qu’aucun groupe européen ne souhaite récupérer une entreprise active dans une des industries phares de la transition énergétique, l’éolien offshore, c’est plus étonnant. Emmanuel Vanbrussel, journaliste pour Business AM, s’inquiète d’ailleurs que « les investisseurs étrangers s’emparent de notre infrastructure stratégique ». La formulation est sans doute trop extrême, mais elle pointe une vraie problématique de cette vente d’actifs.
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