Ce lundi 6 mars 2023, à la veille de la journée de grève et de manifestation contre la réforme des retraites, trois des quatre terminaux de GNL de France se sont mis en grève pour sept jours ; le quatrième va arrêter le travail pour deux jours. Dans le même temps, la CGT de TotalEnergies a dénoncé comme un « chantage à l’emploi » des vidéos diffusés en interne par la direction de deux raffineries du groupe.
Sur le front des hydrocarbures, les mouvements de grève contre la réforme des retraites s’annoncent particulièrement suivis, ce 7 mars 2023. L’approvisionnement en GNL devrait par exemple être totalement paralysé.
Ce lundi 6 mars 2023, la CGT d’Elengy a ainsi annoncé la mise à l’arrêt pour sept joursde trois des quatre terminaux méthaniers de France, tous opéré par la filiale d’Engie, les deux de Fos-sur-Mer (Bouches du Rhône) et celui de Saint Nazaire (Montoir-de-Bretagne, Loire- Atlantique). Le mouvement social bloque l’alimentation en gaz du réseau de distribution GRTgaz, le déchargement des navires méthaniers et le remplissage des citernes de GNL.
La direction d’Elengy a confirmé la mise à l’arrêt, réalisée « dans des conditions de sécurité classiques », et qui n’a « pas d’impact » sur le grand public « à ce stade ». Le quatrième terminal méthanier de France, opéré à Dunkerque par le groupe belge Fluxys, démarre ce 7 mars au matin un grève de deux jours.
Le GNL est devenu la principale voie d’approvisionnement de la France en gaz fossile l’année dernière, avec le tarissement des flux de gaz russe. Le blocage des terminaux méthaniers va, mécaniquement, augmenter la sollicitation des terminaux de stockage gazier. Mais ces derniers feront l’objet de barrages filtrants, à compter de ce 7 mars 2023, selon la CGT.
« On va baisser un petit peu le débit sur les stockages et demander le retrait pur et simple du projet de réforme du gouvernement », a indiqué Frédéric Ben, responsable du secteur gaz à la FNME-CGT. La CGT va bloquer « dans un premier temps » certaines centrales au gaz et des industriels « effaçables ». Avant de durcir le mouvement si l’exécutif ne lâche pas du lest ?
Ce même 6 mars 2023, la CGT a dénoncé des vidéos diffusées par la direction de deux raffineries de TotalEnergies, celles de Normandie et de Feyzin (Rhône). Ces deux vidéos appellent à la « responsabilité » des salariés face au mouvement social en cours, rappelant que ces raffineries sortaient d’une grève très dure, à l’automne, et qu’une « bonne disponibilité de nos installations est nécessaire » pour justifier des investissements de transition énergétique.
La CGT accuse la direction des deux raffineries de pratiquer un « chantage à l’emploi et à l’investissement » pour inciter les salariés à ne pas faire grève. « On trouve indécent ce genre de propos et ça ne fait qu’accroître la motivation des camarades pour que le mouvement de grève soit d’ampleur », indique Eric Sellini, coordinateur CGT de TotalEnergies.
« On n’a jamais eu un tel dispositif de tournée de l’encadrement auprès des salariés, on n’a jamais connu ça en amont d’une grève », a déclaré à l’AFP le secrétaire général de la CGT de la plateforme de Normandie Alexis Antonioli. Il voit dans cette campagne de communication un signe de la « fébrilité » des dirigeants des deux raffineries.