Le géant gazier russe Gazprom a annoncé, ce lundi 25 juillet 2022, qu’il allait de nouveau réduire fortement ses livraisons de gaz à destination de l’Europe via le gazoduc Nord Stream, à partir de ce mercredi 27 juillet. Le groupe justifie une nouvelle fois cette baisse au manque d’une turbine Siemens, que le Canada n’aurait toujours pas envoyé en Russie.
Le jeu de poker menteur continue. La maintenance d’une turbine Siemens à la station de Portovaïa est utilisée depuis plusieurs semaines par Gazprom pour justifier ses réductions successives de livraisons de gaz vers l’Europe via le gazoduc Nord Stream.
Après dix jours de maintenance, provoquant un arrêt total de l’approvisionnement, le niveau était remonté à 67 millions de m³ (soit 40 % des 167 millions de m³ de capacité maximale du gazoduc) la semaine dernière. Ce lundi 25 juillet 2022, Gazprom a annoncé une nouvelle baisse des livraisons.
« La capacité productive de la station de compression Portovaïa passera à 33 millions de m³ le 27 juillet à 07H00 » (04H00 GMT), a ainsi indiqué Gazprom sur son compte Telegram, soit environ 20% des capacités de Nord Stream.
Le géant gazier a, une nouvelle fois, justifié cette baisse par le manque de la turbine Siemens, envoyée au Canada pour maintenance avant le début du conflit en Ukraine, et restée bloquée du fait des sanctions économiques contre la Russie.
Voici une dizaine de jours, le Canada et l’Allemagne se sont entendus pour livrer la turbine à la Russie, provoquant la colère du président ukrainien Volodymyr Zelensky devant ce coup de canif au régime de sanctions pesant sur Moscou.
Gazprom a annoncé que la livraison de la première turbine au coeur du litige était toujours bloquée, en raison « des sanctions de l’UE et de la Grande-Bretagne ». « Leur résolution est importante pour permettre la livraison en Russie du moteur et pour effectuer les réparations complètes et urgentes d’autres moteurs de turbine à gaz pour la station de compression de Portovaïa » a précisé le géant gazier.
Le président russe Vladimir Poutine avait annoncé la semaine dernière que si la turbine n’était pas livrée, les capacités de Nord Stream seraient réduites à 20 % des capacités du gazoduc. Gazprom va donc mettre cette menace à exécution. Berlin dénonce une nouvelle fois un « prétexte » et une décision « politique » pour mettre la pression sur l’Occident dans le cadre du conflit en Ukraine.