Jeudi 21 juillet, le gazoduc Nord Stream a repris son activité après sa phase de maintenance. La Russie a annoncé la reprise des livraisons de gaz russe vers les pays européens. Mais le volume de gaz importé restera-t-il stable ? L’inquiétude plane du côté de l’Europe, qui multiplie les annonces pour encourager ses citoyens à des économies d’énergie.
Le 11 juillet dernier, la coupure du gazoduc Nord Stream avait suscité une vague d’inquiétude parmi les pays européens. Certes, la maintenance sur le gazoduc était prévue de longue date. Mais plusieurs pays se sont inquiétés autour de l’échéance de fin de maintenance. D’autant que certains pays, à l’instar de l’Italie, avaient déjà constaté une baisse de leurs importations de gaz russe dans les semaines précédentes.
Gazprom a toutefois tenu ses engagements. Et depuis le jeudi 21 juillet, la Russie a repris ses livraisons de gaz à destination des pays européens.
Si la reprise des importations de gaz russe est une bonne nouvelle pour les pays européens, l’heure n’est toutefois pas à l’enthousiasme. Mercredi 20 juillet, la Commission européenne a soumis une nouvelle proposition pour réduire la dépendance au gaz russe. La Commission propose aux pays membres un plan stratégique pour faire baisser la demande globale de gaz de 15% d’ici mars 2023. La mesure doit être débattue vendredi 22 juillet.
Si Bruxelles se mobilise, c’est que les tensions sont plus fortes que jamais entre l’Europe et le Kremlin. Durant la phase de maintenance du gazoduc Nord Stream, Vladimir Poutine a laissé planer le doute sur la reprise optimale des livraisons de gaz vers l’Europe. Il a envisagé une baisse de l’ordre de 20% des exportations de gaz russe via Nord Stream. De quoi déclencher une réponse cinglante de la part d’Ursula von der Leyen. La présidente de la Commission européenne n’a pas hésité à dénoncer l’utilisation du gaz comme “une arme” contre l’Union Européenne.
L’Europe peut-elle vraiment faire baisser aussi rapidement ses besoins en gaz dans les prochains mois ? L’Europe plaide pour la sobriété énergétique et les économies de gaz depuis le début du conflit en Ukraine. Et à mesure que le conflit s’enlise, les inquiétudes grandissent autour du prochain hiver. Dès que le chauffage redémarrera dans les pays européens, comment l’Union Européenne pourra-t-elle faire face à son pic annuel de consommation de gaz ?
C’est pour anticiper cette situation qu’Ursula von der Leyen souhaite établir un plan commun de réduction aux 27. L’idée de la Commission européenne : adopter un texte contraignant pour tous les pays afin de coordonner l’effort de réduction de la consommation de gaz. Bruxelles demande la mise en place d’économie d’énergie sur le chauffage et la climatisation dans les bâtiments administratifs et commerciaux. D’après les estimations présentées par la Commission, cette seule mesure permettrait d’économiser 11 milliards de m3 de gaz.
En cas de “risque substantiel de grave pénurie”, le plan de Bruxelles déclencherait un mécanisme de sobriété énergétique. Charge à chaque pays de décider de la mise en place des réductions de la consommation de gaz. Chaque état membre pourrait ainsi décider de rationner la consommation de gaz de certaines filières industrielles.
Pour l’instant, la Commission insiste sur le fait que seules les administrations publiques et les industries seront mises à contribution de façon contraignante. Mais l’UE demande également aux consommateurs européens de se mobiliser. S’il n’est pas question de coupures ou de rationnement d’énergie, un effort est bel et bien à l’ordre du jour.
La Commission européenne compte sur les 27 pour lancer des campagnes de communication dès l’automne. L’objectif ? Encourager les particuliers à réduire leur chauffage d’un degré pendant la saison froide. Là encore, la Commission avance ses estimations. D’après elle, cet effort des consommateurs européens permettrait d’économiser jusqu’à 10 milliards de m3 de gaz sur une année.
COMMENTAIRES
“Mais l’UE demande également aux consommateurs européens de se mobiliser. S’il n’est pas question de coupures ou de rationnement d’énergie, un effort est bel et bien à l’ordre du jour”
J’ai une autre solution à proposer.
Que nos débiles de dirigeants aillent demander pardon à Poutine pour leurs grosses bétises et pour s’être mêlé de ce qui ne les regardait pas.
Quand un drogué menace son dealer, on sait comment ça finit….