La société publique gazière polonaise PGNiG a annoncé, le 26 avril 2022, que Gazprom cesserait de la livrer à partir de ce mercredi 27 avril 2022, la Pologne ayant refusé de régler ce gaz naturel en roubles. Dans la foulée, la Bulgarie a annoncé qu’elle allait subir le même sort, pour les mêmes raisons.
La Russie veut forcer les Occidentaux à payer leur gaz en roubles
Fin mars 2022, Vladimir Poutine a annoncé que les pays « inamicaux » (comprendre : membres de l’OTAN) devrait payer leurs livraisons de gaz naturel en roubles. Ce 26 avril 2022, Gazprom a fait savoir que la Pologne devait respecter ce nouveau mode de paiement.
Mais la Pologne, qui a apporté un conséquent soutien militaire à son voisin ukrainien depuis l’invasion russe du 24 février 2022, a refusé de céder à Moscou, arguant que le contrat liant la société publique de gaz polonaise, PGNiG, à son homologue russe, Gazprom, prévoyait des paiements en dollars.
Varsovie a d’ailleurs annoncé que ce contrat, qui arrive à échéance fin 2022, ne serait pas renouvelé, et que la Pologne mettrait fin à ses importations de gaz et de pétrole russes dès le début de 2023.
Faute de paiement en roubles, Gazprom ferme le robinet à gaz pour la Pologne et la Bulgarie
Mais, ce 26 avril 2022, PGNiG a annoncé que Gazprom allait cesser ses livraisons de gaz fossile à la Pologne via le gazoduc Yamal, dès ce 27 avril 2022, faute de paiement en roubles.
PGNiG a par ailleurs dénoncé une violation du contrat d’approvisionnement la liant à Gazprom. Elle a en outre assuré qu’elle prendrait des mesures pour rétablir ces livraisons de gaz et s’est jugée en droit de demander des indemnités.
Le ministère polonais du Climat et de l’Environnement a déclaré que l’alimentation énergétique du pays n’était pas menacée, et que l’approvisionnement des consommateurs au gaz naturel serait assuré, et ce, sans puiser dans les réserves de gaz (remplies à 80 % selon PGNiG).
Certes, la Pologne importait encore, en 2021, 57 % de son gaz de Russie. Mais le pays s’est équipé en 2016 d’un terminal de GNL sur la cote baltique, qui lui a permis de diversifier ses approvisionnement. En octobre 2022, le gazoduc Baltic Pipe, qui relie la Norvège au Danemark et à la Pologne, doit rentrer en service. Il devrait permettre de couvrir 50 % de la consommation polonaise de gaz dès début 2023.
D’ici là, selon la BBC, Varsovie devrait limiter temporairement l’approvisionnement de ses plus gros consommateurs de gaz naturel, notamment les fabricants de produits chimiques.
Plus tard dans la soirée, le gouvernement bulgare a annoncé que Gazprom allait également cesser de livrer la Bulgarie en gaz dès ce 27 avril 2022, là encore pour refus de payer en rouble. La tension monte encore davantage entre Moscou et le bloc occidental sur la question énergétique.
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