La Bulgarie compte aujourd’hui sur un mix électrique dans lequel le nucléaire représente 33 % de la production. Pourtant, une seule centrale nucléaire fonctionne. Un unique site que le gouvernement entend seconder avec la construction d’une autre centrale à Béléné. Après un arrêt des travaux en 2012, l’exécutif bulgare vient de lancer un appel d’offres afin de relancer le projet. Le 20 août 2019, on apprenait ainsi que sept entreprises sont déjà officiellement en lice. Les deux finalistes seront désignés dans trois mois.
Le nucléaire est-il une solution d’avenir ? Avec la Bulgarie en tout cas, l’atome va s’inscrire durablement dans le mix électrique européen. En effet, le pays poursuit le projet de construction d’une centrale nucléaire à Béléné. Sept entreprises sont déjà candidates pour construire cette infrastructure stratégique. Dans cette liste, on retrouve de grands noms du nucléaire, à l’image de Rosatom, du chinois CNNC ou du sud-coréen KHNP. La liste est complétée par des groupes bulgare, allemand et tchèque.
L’appel d’offres lancé par la ministre bulgare de l’Energie, Temenoujka Petrova, attise les convoitises. Le gouvernement donnera le nom des finalistes d’ici à trois mois. Les groupes retenus pourront alors formuler leur proposition finale, avant le choix définitif des autorités bulgares. La ministre a par ailleurs réaffirmé le « sérieux » du projet, pour lequel des entreprises comme Framatome et General Electric souhaiteraient également fournir des équipements. Un moyen peut-être de rassurer une fois pour toutes les prétendants qui ont suivi les déboires d’un projet abandonné en 2012 alors que la construction avait débuté. Les travaux menés conjointement par Sofia et Moscou s’étaient finalement arrêtés en raison d’un différent sur le coût du projet. L’arrêt avait entraîné le paiement de 601 millions d’euros de dédommagement au russe Atomstroyexport.
Finalement remis sur les rails, la centrale de Béléné pourrait bien revenir à Rosatom. Seulement Bruxelles et Washington redoutent la dépendance de la Bulgarie aux ressources énergétiques russes. En effet, on estime que 95 % du gaz et 80 % du pétrole consommés en Bulgarie viennent de Russie. Par ailleurs, l’unique raffinerie du pays appartient à la société russe Loukoil.
Des motifs d’inquiétude pour la souveraineté énergétique du pays, notamment au regard de l’expérience ukrainienne. Mais avec Vladimir Poutine invité à Brégançon, le risque d’une crise énergétique semble être définitivement écarté. Toujours est-il que Sofia pourra bientôt compter sur deux centrales nucléaires, et assurer une demande électrique en augmentation au cours des prochaines années. Certains experts estiment toutefois que le projet ne sera pas rentable à court et moyen termes, car la centrale de Kozlodui produit assez d’électricité pour couvrir la demande jusqu’en 2035. Reste à savoir en combien de temps un tel projet pourra être mené à bien ?
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L’énergie nucléaire restera la base de production électrique car les ENR sont intermittentes. A l’horizon 2080, si la planète est encore en vie, la fusion nucléaire devrait apporter l’énergie indispensable à l’humanité. Les ENRs sont coûteuses et largement subventionnnés (souvent 50€/MWh).